• En dépit de l'intensification des campagnes de contrôle économique, les poches de résistance persistent… La grogne du consommateur ne cesse de monter crescendo. C'est là un fait irréfutable que seules les âmes insensibles contestent. Le ras-le-bol est presque sur toutes les bouches, témoignant d'une irritation qu'alimentent les phénomènes persistants de la hausse des prix et de la pénurie de certaines denrées. «On a beau essayer de nous rassurer quant au déblocage de la situation, rien n'y fait», confirme une femme au foyer, qui indique, dépitée, qu'«aller faire ses emplettes est devenu un calvaire, car si ce n'est pas une pénurie, c'est à la hausse vertigineuse des prix que vous avez affaire». Un père de famille, non moins inquiet, révèle qu'«en une seule semaine, les prix de certains produits alimentaires ont pratiquement triplé, y compris dans le commerce parallèle qui constituait, jusqu'ici, l'unique source de soulagement pour le couffin de la ménagère». Quid du marché…libyen ? A l'ODC (Organisation de défense du consommateur), «on impute cela aussi bien aux difficultés éprouvées par les services de contrôle économique et d'hygiène qu'au développement rampant de la contrebande en direction de la Libye. Là où les produits alimentaires introduits, via la Tunisie, s'écoulent en abondance et au triple de leurs prix réels dans nos murs. Pire, des denrées introuvables chez nous se vendent à gogo dans ce pays». Et c'est vrai, en dépit de la vigilance des services de la douane, de l'armée et des forces de sécurité intérieure dont les coups de filet infligés aux contrebandiers ne sont pourtant plus à démontrer. Chiffres à la hausse Les chiffres sont également à la hausse concernant le contrôle économique et d'hygiène. En effet, selon les dernières statistiques du ministère du Commerce allant du mois de janvier au mois d'octobre, pas moins de 33.255 opérations de contrôle ont été effectuées. Ces descentes ont été concrétisées par l'établissement de quelque 3.695 PV relevant d'infractions diverses. A la municipalité de Tunis, les chiffres sont non moins frappants, avec notamment le lancement, rien qu'au mois d'octobre, de plus de 1.400 descentes de contrôle sanctionnées par 979 PV, 51 amendes et 21 arrêtés de fermeture d'établissement. Autant dire que les services concernés de l'Etat n'ont jamais baissé la garde, en continuant, dans cette hargneuse partie du chat et de la souris, à mener la vie dure aux contrevenants et autres spéculateurs qui évoluaient jusque-là sur du velours, la fuite sécuritaire aidant. Aux dernières nouvelles, on nous assure, tant aux ministères du Commerce et de la Santé qu'au sein des municipalités, que les campagnes de contrôle économique et d'hygiène vont gagner en rudesse et en fermeté, à travers une kyrielle de mesures préventives qui vont de l'intensification de la fréquence des descentes à un contrôle plus rigoureux des zones frontalières et des circuits de distribution, en passant par la révision des amendes à la hausse. Serait-ce là le bout du tunnel ? Wait and see…