Après seulement deux journées de compétition, le Club Sportif Sfaxien est en proie au doute. Le nul (0-0) concédé dimanche sur la pelouse de l'Avenir Sportif de Gabès a été la goutte qui a fait déborder le vase dans l'esprit d'une large frange du public, déjà déçu par la défaite (1-0) de ses couleurs dans la journée inaugurale, au Mhiri-même devant le Club Sportif d'Hammam-Lif. La colère des fans «noir et blanc» a été d'autant plus vive que les deux productions n'annoncent strictement rien de bon. Elle s'est exprimée d'abord au coup de sifflet final de l'arbitre Slim Belakhouas lorsqu'une prise de bec se déclencha entre l'entraîneur allemand Reinhard Stumpf et les tifosis qui avaient effectué en grand nombre le déplacement à Gabès. Il a fallu ainsi l'intervention des dirigeants afin que la contestation ne tourne pas au vinaigre. Ensuite, sur le chemin du retour à Sfax, le bus transportant joueurs et staff a été la cible d'un jet de pierres nourri de la part des supporters clubistes sfaxiens de la région, brisant toutes les vitres. «Ce qui s'est passé à Skhira l'a été dans un moment de colère et de nervosité, observe Imed Mseddi, vice-président et porte-parole du CSS. C'est pourquoi, il ne faut jamais prendre une décision à chaud. Ce serait sacrifier à la solution de facilité que de remercier l'entraîneur. Est-ce qu'une telle mesure va résoudre tous les problèmes. Non, il faut plutôt tout remettre en question; chaque partie prenante doit se remettre en question. Et voir si c'est la responsabilité du staff technique, ou plutôt celle des dirigeants, ou encore des joueurs. Sinon une responsabilité partagée. Limoger l'entraîneur de manière hâtive, sur une réaction épidermique et sans aucune évaluation n'a pas de sens. Dans nos traditions, après chaque rencontre, et quel qu'en soit le résultat, nous tenons une réunion lundi soir ou mardi matin pour évaluer notre prestation. Et ce sera le cas pour le match de Gabès», rappelle M. Mseddi. Bien évidemment, le dirigeant «noir et blanc» ne se drape pas d'autosatisfaction : «Non, nous ne sommes pas contents de notre volume de jeu. Par rapport aux ambitions affichées, ce n'est pas cela. Mais il faudra entendre toutes les parties avant de décider quoi que ce soit. Pourtant, l'effectif est suffisamment riche. Mais ce que je constate, c'est qu'il n'y a pas cette rage de vaincre, cette envie et cette volonté de surpassement. Voilà pourquoi il ne faut pas faire porter toutes les défaillances à l'entraîneur. Peut-être aurions-nous quelque part, en tant que dirigeants, manqué de rigueur dans l'encadrement de nos joueurs», se demande le vice-président. Kasdaoui, deux à trois semaines de repos Sorti dimanche après seulement 25 minutes de jeu contre l'Avenir de Gabès, l'attaquant Salama Kasdaoui a été remplacé par Chiheb Zoghlami. L'ancien avant-centre de la Jeunesse Sportive Kairouanaise a été touché aux ligaments internes dans un contact violent avec un joueur de la Zliza alors qu'il était déséquilibré. Diagnostic : deux ou trois semaines de repos sont indispensables. Le CSS en Champions League? Le Club Sfaxien a formulé une requête officielle transmise par le biais de la Fédération tunisienne à la Confédération africaine pour participer à la prochaine édition de la Ligue des champions d'Afrique. Il s'appuie dans sa demande sur les règlements qui s'appliquent en coupe de la CAF et qui stipulent que le tenant est qualifié d'office à l'édition suivante. Le pays du tenant bénéficie de deux autres places. La commission interclubs de la CAF considère, d'après le vice-président du CSS, que les mêmes critères d'engagement doivent s'appliquer dans les deux compétitions. D'ailleurs, le président de la FTF se veut rassurant sur le sujet. Mais, jusque-là, le club sudiste n'a reçu aucune réponse officielle. Mais quoi qu'il arrive, il est assuré d'être «africain» l'année prochaine, la 3e place à laquelle il avait terminé la saison dernière lui garantissant au moins une place en coupe de la confédération. Dhaouadi sera-t-il aligné devant l'ESS? Le litige touchant le défenseur Chamseddine Dhaouadi est à moitié réglé. Un accord a pu être conclu vendredi dernier au terme d'une réunion de conciliation regroupant autour du président de la FTF, Adel Daâdaâ, président du CS Hammam-Lif d'un côté, et Moncef Sellami et Imed Mseddi, président et vice-président du CSS de l'autre. En vertu de cet accord, le joueur, qui avait signé deux licences, passerait au CSS au mercato d'hiver, c'est-à-dire à partir du 15 décembre. En attendant, il sera qualifié pour le CSHL. «Le premier problème qui se pose concerne le PV de cette réunion. A notre avis, le joueur doit être une partie prenante à ce PV. Le second problème a trait à l'indemnité de transfert réclamée par le CSHL. Celui-ci demande un montant de 350 mille dinars. Le CSS est prêt à débourser beaucoup moins. Il y a eu saisie d'office de la FTF laquelle doit trancher», explique Imed Mseddi. Hier, l'affaire était relancée dans le sens de la recherche d'un compromis, le CSHL voulant aligner son joueur cet après-midi contre l'Etoile du Sahel. Il ne pourra le faire qu'en cas d'accord définitif entre les deux parties.