Il est vrai que les médias ne sont pas toujours tendres avec l'ex-SNT. Et pour cause! Ne dit-on pas que celui qui aime bien châtie bien. Cette société est notre patrimoine et il est de notre devoir de défendre son image de marque. C'est très regrettable, en effet, de revenir à des problèmes soulevés plus d'une fois et qui n'ont jamais trouvé de solutions. Il y a plus de quarante ans que l'actuelle Transtu (nom qu'elle porte depuis 2003) gère une situation qui ne satisfait pas les clients. Les difficultés sont les mêmes, les problèmes sont récurrents et les horizons semblent tout à fait hermétiques. Les lignes de bus qui perturbent la bonne marche de cette société sont toujours fidèles à leur mauvais fonctionnement (retards énormes, état lamentable des moyens mis à la disposition des usagers, irrespect des règles élémentaires de conduite et on en passe). Bref, tout ce qui a été dit tout au long des dernières décennies peut être repris sans risque de se tromper. Qu'est-ce qui a été fait pour remédier à toutes ces lacunes? Le simple citoyen répondra sans hésitation : rien ! Volonté et audace Pour un observateur averti, l'ex-SNT se débat toujours dans les mêmes difficultés. Toutes les opérations de redressement n'ont rien fait. Car à notre avis, il manquait l'essentiel : à savoir la volonté politique ferme, les moyens réels et les décisions audacieuses. Tout au plus les responsables, à tous les niveaux, se contentaient-ils de composer avec une réalité floue et de gérer un train-train quotidien. Or la vision stratégique était la plus grande absente. Cette situation s'est aggravée encore plus avec l'apparition de nouveaux comportements de la part des agents et des utilisateurs. Les premiers prennent plus de liberté dans le travail et imposent dans beaucoup de cas leurs méthodes et leur rythme de travail. Les responsables n'ont plus de prise sur leurs agents. Du coup, la discipline s'en est ressentie. Le respect des fréquences et du temps qui était déjà le talon d'Achille de la société en a pris un sacré coup. Le client, pour sa part, ne représente plus rien dans l'équation. Il doit s'estimer heureux de trouver un moyen d'arriver à son travail et de rentrer avec le moins de dégâts possibles. Mais ce qui est très préjudiciable c'est que ce même usager a pris la mauvaise habitude d'emprunter ces moyens de transport gratuitement. Ce phénomène est devenu alarmant et la société subit de grandes pertes. Le laisser-aller des uns et des autres explique tout. Pourtant, des mesures salutaires peuvent être prises. La vraie solution, à notre sens, n'est pas dans la mobilisation des grands moyens mais dans la conception d'une sortie de crise. Depuis très longtemps, on sait que la société de transport dispose d'une flotte assez conséquente de plus d'un millier de véhicules (environ 1.170, nous disent les statistiques officielles). Mais la force n'est pas dans le matériel. Elle est dans l'humain. Tant que les responsables continuent d'adopter leurs anciennes méthodes, il n'y aura pas de solution. C'est pourquoi il est nécessaire d'infuser du sang neuf et jeune aux décideurs dans ce domaine. Les anciens, qu'on respecte beaucoup, doivent passer le témoin. Quoi de plus logique? Les perdants N'oublions pas que les tracas dus au transport occasionnent des dégâts indirects à l'économie. Chaque jour, des milliers de travailleurs et d'employés arrivent en retard à leur lieu de travail dans les conditions que tout le monde connaît. L'absence de moyens de transport oblige d'autres milliers à se payer un taxi pour arriver in extremis au travail. Parfois, des étudiants et des élèves ratent des épreuves d'examen en raison de ces dysfonctionnements. Quelles sont les solutions? L'usager n'a rien vu venir. Les parties concernées invoquent toujours des justifications apparemment logiques, telles que la circulation, les imprévus de la route, etc. Même le métro n'échappe pas à ces prétextes! Mais cette argumentation ne tient pas. En effet, lorsqu'on voit comment fonctionne le secteur privé, on est en droit de s'étonner. Les bus privés ont une fréquence raisonnable. Un client de l'ex-SNT peut compter trois ou quatre bus privés sans qu'aucun bus jaune ne passe dans un laps d'attente qui dure jusqu'à... une heure! Oui : un client peut attendre, en vain, un bus jaune pendant au moins une heure. Comment peut-on concevoir un tel fait en 2011? Personne ne nie les efforts accomplis. Mais si les mêmes comportements perdurent, rien ne pourra réussir. Il y a un petit quelque chose qui manque à cette honorable entreprise pour qu'elle soit égale à elle-même. Le secret n'est pas dans le déploiement de centaines de bus et d'agents mais dans la bonne gestion de ces moyens et la naissance d'une nouvelle mentalité. Ce service public peut être plus efficace si de nouvelles compétences, plus entreprenantes et plus innovantes, entrent en scène.