• Plus d'une centaine de bénéficiaires • Les régions de Ksar El Cheikh et Oued El Zit ont reçu des aides humanitaires de l'Unft à la suite des inondations Un chemin parsemé de plaines, des zones d'ombre éloignées, perdues dans le lointain regard se faufilant à travers le temps et l'espace. Ces endroits ne sont autres que des endroits isolés par l'ancien régime dictatorial qui a laissé des empreintes indélébiles sur ces visages d'individus. Ces endroits ne sont autres que deux régions situées à quelques kilomètres de Zaghouan et de Béja et que l'Union nationale de la femme tunisienne (Unft) a récemment visitées dans le cadre d'une caravane humanitaire après les inondations que le pays a connues. Ksar El Cheikh, El Sawef, Oued Sabaïhia et Oued El Zit sont des régions sinistrées dont les habitants n'ont de fortune que la baraka divine. Pourtant, ces endroits ont longtemps été assimilés à des endroits développés ayant joui d'un développement durable. Le constat de terrain est autre : 9h00, la caravane humanitaire arrive à Ksar El Cheikh transportant des matelas, des couvertures et autres produits de première nécessité. Le comité local de secours est là au rendez-vous pour distribuer les dons selon une liste fixée par les membres de ce dernier. L'Etat étant dans l'incapacité de subvenir aux besoins des zones les plus reculées et après des décennies de régime totalitaire entraînant un appauvrissement quasi général. Etat des lieux Le comité de secours de Medjez El Bab qui abrite le fameux oued Medjerda et après les dernières inondations qu'a connues le pays, laissant pour compte des personnes démunies a, par ailleurs, reçu des aides de différentes provenances dont on cite le comité du Croissant-Rouge tunisien, le ministère de l'Agriculture, Jeunes sans frontières et l'aide de médecins volontaires, de la direction générale de la santé, du lycée Abou El Kacem Chebbi qui a permis aux sinistrés de se prémunir contre les intempéries. M. Jilani Drissi du comité de secours de Medjez El Bab est devant des personnes dont certaines ne bénéficient pas encore de la couverture sociale ni d'aide ou de subvention de la part de l'Etat, et ce, malgré la révolution de la dignité. Aziza est une vieille femme âgée de plus de 70 ans. Malgré son âge avancé et ses conditions de vie précaire, elle est fière d'appartenir à sa région natale mais dénonce l'injustice dont toute sa famille et ses enfants ont fait l'objet malgré leurs diplômes. «Nous n'avons aucune infrastructure de base. Mes enfants sont au chômage depuis de longues années et j'ai des difficultés à joindre les deux bouts pour m'approvisionner en eau et en nourriture», déclare Aziza sur un ton spontané mais coléreux. Et de poursuivre, «je saisis l'occasion de votre visite pour lancer un appel aux hautes autorités du pays afin qu'elles viennent en aide à notre région sinistrée et pauvre». Certains ont passé des nuits blanches, d'autres ont perdu leurs biens. La région de Ksar El Cheikh, située à 40 km de Tunis dans la direction de Mateur, a plus que besoin de l'intervention de l'Etat pour des aides urgentes afin de doter cette région d'une infrastructure adéquate, permettre à ses habitants de vivre décemment et les prémunir contre les aléas climatiques. L'Unft, à travers ses militantes, s'est tracé pour objectif de venir en aide aux plus démunis. Ses militantes sont là pour renforcer les actions sociales et humanitaires en vue de contribuer à promouvoir l'assise populaire et lui fournir des aides et des subventions par l'Etat. Ces centres témoignent de l'ampleur de la solidarité et de la dimension humaine qui sont indéniablement la pierre angulaire du travail de groupe que l'Unft est en train d'accomplir dans les régions du pays. L'Unft a cette fois-ci mis les bouchées doubles après une longue léthargie pour venir en aide aux délégations sinistrées par les pluies récentes. Par ailleurs, les sinistrés du gouvernorat de Sawef de la délégation de Zaghouan souffrent le martyre suite aux dernières inondations qui ont causé la perte de leurs biens estimés en bétail et en infrastructure routière. Certains ont passé l'Aïd El-Kébir dans des conditions déplorables. «Sans mouton de l'Aïd pour mes enfants, privés de leur seule joie, l'Aïd s'est déroulé dans la tristesse la plus absolue. L'Etat devrait réagir et nous apporter de l'aide. Les cicatrices du passé sont lourdes. Je souffre d'une hypertension. Je touche 270 D et le dispensaire qui est censé me donner des médicaments n'en dispose pas. Je consacre toutes mes rentrées d'argent pour me procurer des médicaments auprès d'une officine privée à défaut d'une infrastructure sanitaire adéquate. Une année de gouvernement transitoire n'a pas remédié aux problèmes des citoyens, raison pour laquelle nous interpellons le nouveau gouvernement pour qu'il accorde à notre région une attention particulière afin d'éradiquer toute l'injustice dont fait l'objet la région qui est à deux pas de la capitale», affirme Ahmed Bouzayen, originaire de la région. Les bénéficiaires ont clamé haut et fort leur mécontentement de leur situation actuelle qui nécessite une intervention urgente de l'Etat.