Il y a du rififi à la Direction nationale d'arbitrage en butte aux extravagances et aux bourdes à répétition des hommes en noir. La 3e journée de Ligue 1 a fini par faire tirer la sonnette d'alarme : il n'y a presque aucun match où il n'y eut pas de lourdes erreurs qui ont faussé le cours des rencontres. Inutile de dresser le détail des penalties imaginaires décrétés et de ceux évidents, sinon indiscutables, refusés; des buts entachés d'irrégularités, mais étonnamment validés... Le championnat a attendu le 4 novembre pour reprendre son cours. Cahin caha, il poursuit difficilement sa marche dans un contexte difficile. Eh bien, de ce pas-là, il risque d'être compromis, faussé, sujet à d'interminables contestations, à une furieuse réaction des acteurs. Le porte-parole du Stade Tunisien, Anis Ben Mime, n'y est pas allé de main-morte, s'illustrant par une réaction véhémente —à chaud, il est vrai— à l'endroit de la fédération et de son organisme arbitral : «Dès à présent, nous allons contester tous les arbitres qui nous seront désignés. Ils seront tous récusés. Nous avons été «volés» aujourd'hui (samedi dernier, Ndlr), et cela avait déjà commencé à partir du moment où il y eut changement de referee, Nabil Aguir relevant Kacem Ben Naceur», a souligné le secrétaire général du club du Bardo. La mauvaise plaisanterie Erraï Mais c'est incontestablement la bourde relative à la désignation du Libyen, Adel Erraï, pour un choc aussi «sensible» que la rencontre CA Bizertin-Espérance de Tunis qui a fait toucher le fond à la DNA. Cela fait huit mois que l'international libyen n'avait pas mis un sifflet à la bouche en raison du long arrêt forcé de la compétition chez le voisin du Sud, en butte à la Révolution qui a enseveli le régime ubuesque de Kadhafi. Sans gêne, l'équipe de Habib Nani s'est fendue d'une trouvaille qui en dit long sur l'intelligence, la perspicacité et la lucidité visionnaire de sa commission de désignation! Il est clair que mettre l'homme qu'il faut à la place qu'il faut relève d'un art très difficile. Mais de là à essuyer les foudres du CAB lequel a récusé cette désignation, rappelant avec beaucoup d'à-propos que l'arbitre libyen se trouve depuis un long bail hors-circuit, il y a sans doute un joli camouflet pour les pontifes de la désignation. Ajoutons à ces maladresses rebutantes une fragilisation extrême du corps arbitral via la systématisation des sanctions que subit chaque semaine celui-ci. Conséquence : le bureau fédéral va se pencher lors de sa réunion de ce soir sur le dossier de la DNA. On annonce des changements à la tête de celle-ci, les noms de Younès Selmi (qui aurait posé des conditions pour un éventuel retour), Zoubeïr Nouira, Naceur Kraïem... étant les plus couramment cités pour remplacer Habib Nani, condamné par sa gestion des dernières semaines qui risque de court-circuiter une reprise régulière de la compétition. Dans le contexte actuel, le football ne doit pas, en effet, ajouter aux problèmes —déjà suffisamment lourds et compliqués— auxquels fait face le pays, notamment sur le plan de la sécurité. MAS Fès C'est la grogne ! A une semaine de la finale retour de la coupe de la confédération, c'est la grogne dans les rangs des supporters du Moghreb Fès, défait dimanche à domicile (1-0, but de Bilal Thami à la 82') par la Jeunesse Sportive El-Massira, pour le compte de la 9e journée de la Botola Pro 1, le championnat de D1marocaine. Le public fessi a manifesté son mécontentement à l'issue de la rencontre, mettant une pression terrible sur l'entraîneur Rachid Taoussi et ses hommes. Le MAS Fès, qui compte un match en moins, pointe au 10e rang avec 9 points.