Par Chakir Ben Rejeb* Candidat sur la liste du Mouvement réformiste tunisien conduite par Omar S'habou à Tunis 1, j'ai, comme des millions de Tunisiens souffert le martyre de la longue attente des résultats du vote du 23 octobre entre recomptages, compilations et vérifications... Cette attente semblait se justifier par le souci affiché par M. Kamel Jendoubi de la recherche d'une rigueur et d'une transparence à toute épreuve. Cependant, les exclusions d'observateurs dans plusieurs centres de circonscription et les rumeurs sur le sauvetage de certaines figures de prou au bénéfice du «recomptage», ont conduit plusieurs observateurs, candidats et citoyens à se poser la question de savoir si les résultats globaux publiés sont vraiment conformes à ceux, authentiques, issus du dépouillement effectué en toute indépendance dans les bureaux de vote, et qui ont immanquablement été instantanément affichés sur la porte de chaque bureau. Plusieurs observatoires et organismes, tunisiens et internationaux, ont attendu en vain ces résultats de détail qui sont les seuls à pouvoir fournir la preuve irréfutable de la régularité sans faille du comptage des votes exprimés par le peuple et de la conformité des résultats en termes de sièges octroyés aux différentes listes de candidats. L'annulation peu fondée, des listes d'El Aridha ech-chaâbia (Pétition populaire), que le Tribunal administratif a rétablies, boucle la boucle des raccourcis et approximations auxquels semble avoir recouru l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) pour finir par avaliser des résultats qu'elle présente comme conformes à la volonté populaire. Reste à authentifier l'ensemble de l'opération par une publication des résultats originels, ceux que les membres des milliers de bureaux de vote du pays peuvent reconnaître et certifier, puisqu'ils les avaient affichés dès la fin du dépouillement, trois ou quatre heures après la fin du vote. C'est à l'épreuve de cette «preuve par 9» que M. Kamel Jendoubi pourra se prévaloir définitivement et irréfutablement de la réussite de sa mission historique. Comment se peut-il que l'intéressé n'ait pas cru utile d'y procéder de lui-même ?