Durant la dictature de Ben Ali, la femme a joué un pseudo-rôle avant-gardiste sur la scène nationale et internationale, et ce, afin de propager une image positive de la gent féminine dans notre société et, par là-même, dans le monde arabe. La femme était utilisée comme un soi-disant facteur d'éradication de illettrisme et de l'ignorance, mais elle pouvait aussi être bafouée dans ses droits les plus élémentaires. La révolution de la dignité a replacé la femme dans son statut d'acteur agissant contre les forces rétrogrades de la société qui se bousculent pour remettre en cause les acquis du Code du statut personnel (CSP). D'où la naissance d'associations telles que l'Association des femmes juristes, qui s'est réunie récemment à Tunis afin de débattre de problèmes liés à la Constituante, aux objectifs de la révolution, aux droits des martyrs et victimes, mais aussi à l'importance du CSP du point de vue des droits fondamentaux de la femme. Ces femmes qui se sont rassemblées au sein d'une association féminine appellent à la consolidation des droits de la femme, de la famille, de l'enfant et des femmes maltraitées. Vulgariser, sensibiliser, faire du porte-à-porte : ce sont les mots d'ordre de cette association composée de juristes, d'avocats, d'huissiers-notaires et d'étudiants en droit. Récente mais agissante, cette association se veut pionnière dans la lutte pour la préservation du statut juridique de la femme et fait de l'éradication de la peur chez les plus démunis son cheval de bataille. Ce qui englobe les blessés et les victimes de la révolution de la dignité. L'association met l'accent, en outre, sur la vulgarisation des concepts juridiques et de la loi essentielle, et défend haut et fort les acquis enregistrés récemment relatifs à la codification du CSP au niveau de la Constituante. «C'est un acquis considérable», affirment-elles, et ce, en présence du Dr Ibrahim El Feki, expert égyptien en ressources humaines, qui a donné un aperçu sur l'approche sociopolitique des révolutions. L'association se place par ailleurs dans une position médiane et considère que la religion n'est pas en contradiction avec les droits de l'Homme.