• Une feuille de route pour le développement du secteur de l'artisanat a été préparée par les services compétents relevant du ministère de tutelle et devrait être transmise au nouveau gouvernement. • De grands espaces consacrés à la présentation des meilleurs produits de l'artisanat tunisien sous forme d'une vitrine des produits de qualité des différents artisans. Comme tous les autres secteurs d'activité, celui de l'artisanat est aujourd'hui appelé à faire preuve d'innovation et de recherche en vue de s'adapter aux nouvelles exigences des clients, qu'ils soient Tunisiens ou étrangers, sans pour autant changer son identité et son cachet qui doivent être authentiques. Le secteur de l'artisanat peut être un vrai vecteur de devises grâce aux ventes directes aux touristes qui visitent notre pays – même si leur nombre est limité depuis quelque temps suite à la crise qui frappe de plein fouet le secteur touristique – ou en les exportant. Les ventes par correspondance et via Internet développées peuvent, eux aussi, booster la commercialisation des produits. Le secteur est divisé entre les petites et moyennes entreprises qui produisent des objets d'artisanat en série – qui ont tendance à s'inscrire plus dans l'industrie – et les petits artisans qui travaillent à la pièce mais qui rencontrent plusieurs problèmes, notamment au niveau de la commercialisation. Il serait intéressant de prendre en charge les petits artisans – en organisant à leur profit des sessions de formation et en les aidant à vendre – d'autant plus qu'ils ne disposent pas encore des moyens leur permettant d'améliorer leurs produits et travaillent de façon archaïque en utilisant souvent des moyens non adaptés et défaillants. Assainir les points de vente Les défis de l'artisanat tunisien sont donc multiples bien que notre pays dispose d'une richesse culturelle et artistique millénaire qui peut être mise à profit pour enrichir l'imagination et la créativité. Une feuille de route a été, en tout cas, préparée par les services compétents relevant du ministère de tutelle et devrait être transmise au nouveau gouvernement. A la faveur du plan jasmin, il serait possible de renforcer la contribution de ce secteur à la création de richesses à valoriser sur le plan national et international. Un diagnostic devrait être fait en vue de définir quelles sont les filières qui ont des potentialités de développement en vue de les favoriser et de les consolider. Le tapis de Kairouan, les bibelots, les cages de Sidi Bou Saïd, les lampadaires rustiques sont autant de produits connus et appréciés depuis des années par les touristes qui profitent de leur séjour dans notre pays pour en acheter. Depuis quelque temps, l'on a constaté, cependant, que certains produits d'artisanat importés de certains pays, font leur apparition dans certains magasins, ce qui crée une confusion chez le client qui veut acheter un souvenir tunisien. D'où la nécessité d'assainir les points de vente en affichant au moins une étiquette indiquant que le produit est tunisien ou étranger. Chaque région est connue, en général, par un ou certains produits artisanaux comme c'est le cas, par exemple, de Kairouan qui est spécialisé dans la fabrication des tapis de haute qualité même si d'autres régions se sont mises, elles aussi, à confectionner ce produit. Il y a aussi la poterie à Nabeul et chaque région dispose de ses habits traditionnels qui font partie de la culture et des habitudes des habitants. Certaines filières dites de prestige sont à relancer à travers l'appui des rôles des maîtres-artisans, la création de groupements des artisans. L'augmentation des commandes de l'Etat et des établissements hôteliers de haute catégorie de luxe en ces produits artisanaux tunisiens permettrait de dynamiser leur production et d'assurer la pérennité des ateliers des artisans chargés de les produire. Ces produits d'artisanat de valeur sont composés souvent de matières premières de premier choix avec une dose de créativité et d'innovation. Le produit artisanal peut trouver des débouchés commerciaux, à l'intérieur comme à l'extérieur, à condition qu'il réponde au mieux aux attentes des clients potentiels qui sont attirés par les objets authentiques de valeur. Il est possible de créer grâce au plan jasmin de grands espaces consacrés à la présentation des meilleurs produits de l'artisanat tunisien sous forme d'une vitrine des produits de qualité des différents artisans. Le commerce équitable peut englober les artisans et les artisanes qualifiés qui font des efforts pour produire et vendre, mais n'arrivent pas à atteindre leurs objectifs. Ces produits ont des chances réelles d'être valorisés en recourant davantage au commerce électronique qui est sécurisé. En effet, le e-commerce pourra jouer un rôle de premier ordre en atténuant un tant soit peu les problèmes de commercialisation. Les écoles de formation dans le domaine de l'artisanat pourraient faire l'objet d'une restructuration pour améliorer leur rendement et les adapter à la nouvelle donne. C'est là que les artisans seraient en mesure d'améliorer leurs compétences et d'acquérir de nouvelles connaissances suite à des sessions de formation bien ciblées. La restauration de l'ancienne Médina devrait contribuer à favoriser la vente dans un espace approprié et séduisant, surtout que la grande partie des produits d'artisanat est commercialisée dans les souks qui doivent garder leur aspect architectural traditionnel et éviter toute défiguration des boutiques sous prétexte de les moderniser.