Même la grippe, que certains considèrent comme une maladie passagère et sans gravité, peut laisser des séquelles au cas où elle ne serait pas bien traitée. Chaque personne a ses spécificités et un médicament qui réussit à guérir un sujet atteint d'une maladie donnée peut ne pas donner les résultats escomptés à un autre sujet atteint de la même maladie. L'automédication est de plus en plus pratiquée par certaines familles tunisiennes qui n'hésitent pas à demander au pharmacien des médicament pour guérir une infection ou une maladie. La période hivernale où on constate une augmentation de certaines maladies comme la grippe, le rhume et autres bronchites se caractérise, en effet, par une affluence des citoyens vers les pharmacies. Un pharmacien de la place nous a confirmé cet état de fait ajoutant que «certains médicaments peuvent être livrés sans ordonnance, mais l'idéal serait de consulter toujours son médecin pour le suivi et le conseil ». L'objectif principal de l'automédication c'est d'éviter de supporter des dépenses pour le médecin même si la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam) rembourse à ses adhérents une partie des dépenses. Certains malades se contentent d'acheter les mêmes médicaments que ceux prescrits par le médecin lors d'une ancienne consultation médicale. « Pourquoi voulez-vous que je fasse une nouvelle visite au médecin alors que j'ai les mêmes symptômes? Se demande Imed, jeune étudiant. Autant acheter les médicaments prescrits lors de la première visite et m'épargner ainsi le va-et-vient et les dépenses supplémentaires ». Mais la maladie peut connaître une évolution et seul le médecin est capable de prescrire des médicaments adaptés à la situation des malades. C'est un constat à prendre au sérieux. Même la grippe, que certains considèrent comme une maladie passagère et sans gravité, peut laisser des séquelles au cas où elle n'est pas bien traitée. En effet, le virus connaît un changement d'une année à l'autre, selon les spécialistes. Et les différents laboratoires au niveau mondial essayent de préparer des vaccins compatibles à la nouvelle donne pour mieux protéger les gens contre la grippe en renforçant leur immunité. Vérifier la date de validité En fait, avant le début de l'hiver, certaines personnes vulnérables – comme les vieux – sont conseillées de se faire vacciner en vue de pouvoir faire face à la grippe et éviter ainsi les inconvénients dus à cette maladie et les dépenses qui en découlent. Mais cette vaccination n'a rien à voir avec l'automédication. C'est une action qui entre dans le cadre de la prévention recommandée d'ailleurs par les médecins. Mais l'automédication dont il est question, c'est la prise de médicaments sans consultation ni suivi médical. Le pharmacien estime aussi que « l'automédication tient compte dans une large mesure des informations qui circulent de bouche-à-oreille. Souvent, une mère de famille demande conseil à sa voisine ou à son amie quand son enfant tombe malade et elle s'empresse aussitôt d'acheter des médicaments dont elle ne connaît pas leurs conséquences, c'est-à-dire leurs contre-indications et leurs effets indésirables ». Les collègues au lieu de travail échangent également les informations et les conseils pour trouver le meilleur remède à une affection qui a touché un des leurs. Chacun a essayé « un truc » qui a permis de guérir une certaine maladie sans avoir besoin de se rendre à un médecin. Ils ignorent que chaque personne a ses spécificités et un médicament qui réussit à guérir un sujet atteint d'une maladie donnée peut ne pas donner les résultats escomptés à un autre sujet atteint de la même maladie. Plusieurs familles disposent d'ailleurs de leur pharmacie privée dans la maison où sont entassés différents médicaments utilisés en cas de besoin pour tous les membres. Parfois, on oublie de vérifier la date de validité de ces sirops, gélules et pastilles qui font partie de la pharmacie familiale. Pourtant, les médecins n'arrêtent pas de conseiller leurs patients en leur disant qu'un médicament a une durée limitée et est destiné à un cas particulier et non à plusieurs personnes à la fois. D'autres fois, certains patients s'adressent à leur pharmacien pour demander conseil. «Cela ne peut pas être considéré comme une automédication, se défend notre interlocuteur pharmacien. Nous pouvons, en effet, livrer certains médicaments après nous être renseignés sur l'état du malade pour lui permettre de bénéficier d'un certain soulagement. Personnellement, je livre certains médicaments d'utilisation courante, mais je conseille toujours les clients à aller se faire ausculter par un médecin qui est mieux placé pour connaître et diagnostiquer leur maladie ». L'automédication ne concerne pas la Tunisie seulement, mais touche presque tous les pays du monde. Dans notre pays, le nombre des personnes qui prennent l'initiative pour se soigner en utilisant divers médicaments ne cesse d'augmenter. Si ce phénomène a connu un développement extraordinaire au fil des ans, c'est parce que certaines personnes ont pu trouver leur compte en recourant à l'automédication. Mais la réussite n'est pas toujours garantie et plusieurs personnes ont connu des problèmes de santé après avoir ingurgité certains médicaments non adaptés à leur situation même si certains médicaments ne sont livrés que sur ordonnance médicale. Des médicaments prescrits par un médecin ne sont, en principe, utilisés qu'une seule fois sur une période donnée et pour le patient ausculté et non pour tous les membres de la famille même si ils sont atteints de la même maladie.