Pour la troisième année consécutive, nos enfants reçoivent leurs carnets scolaires. Pour ce trimestre, il s'en est fallu de peu qu'ils ne l'aient pas. Des retards dans l'approvisionnement des établissements en seraient la cause. Mais, in extremis, toutes les écoles, et en particulier celles du Grand-Tunis, ont pu fournir aux enseignants ces documents. Environ un million de carnets ont été mis à la disposition de plus de 4.000 écoles primaires. Mais beaucoup d'instituteurs ont eu toutes les peines du monde pour les remplir. Car le travail se fait manuellement et les quelques heures qui les séparaient de la remise des carnets aux élèves n'étaient pas suffisantes. C'est à peine s'ils ont pu noter les moyennes et les appréciations. Et, de justesse, ils ont réussi à distribuer ces carnets le jour «J». Ce contretemps soulève quelques interrogations. Jusqu'à quand va-t-on continuer à travailler manuellement? Passera-t-on à une étape de saisie des notes par ordinateur comme cela se fait au secondaire? Les instituteurs attendent et espèrent que leur attente ne durera pas longtemps. Mais, dans le secondaire, des problèmes existent malgré l'utilisation de l'informatique. Il est vrai que les enseignements en seront tirés pour ne pas les répéter dans le primaire. La méthode de travail adoptée compte certaines lacunes. En effet, les professeurs font la saisie des notes sur disquette. Laquelle est remise par l'administration. Le logiciel utilisé ne présente aucune souplesse et n'aide pas à faire un travail dans les règles. Les utilisateurs se plaignent, justement, du fait que ce logiciel (Eduserv) n'est compatible avec aucun autre tableur. Donc, ils ne peuvent pas faire le travail chez eux et le transférer ensuite sur ce logiciel. Toutes les fonctionnalités propres aux opérations sont inexistantes ou presque (le copier-coller par exemple ou les remarques et appréciations du professeur). En bref, il n'y a que le strict minimum. Pourtant, les enseignants aimeraient utiliser un outil plus performant et plus flexible offrant de plus grandes options. Cela est d'autant plus vrai qu'il existe d'autres possibilités mais qui ne sont pas reconnues par le ministère. Si ce dernier impose ces méthodes, il faudrait les affiner et les réadapter. D'un autre côté, ces supports (disquettes, pour le moment) devraient être remis aux enseignants dès la rentrée scolaire et non pas durant la dernière semaine du premier trimestre. L'organisation du travail de l'enseignant en est tributaire. Tout cela en attendant, bien sûr, l'introduction des bulletins ou des carnets numériques.