• L'assainissement, l'aménagement du territoire, la lutte contre la pollution, l'implication du Tunisien dans le combat pour un environnement sain; autant de volets, autant de perspectives. La prise de conscience écologique ouvre la voie à une campagne élargie et illimitée dans le temps visant à sauver l'environnement et le Tunisien du gouffre de la nonchalance, de la pollution et de l'exploitation anarchique du capital naturel. Au bout d'une année, le ministère de l'Agriculture et de l'Environnement a dressé un état des lieux méticuleux, dans l'optique de cerner les lacunes et de prospecter les bases d'un développement durable et écologique. De maints horizons s'offrent à la Tunisie nouvelle, une Tunisie nommée verte et qui se doit de l'être réellement. Le démarrage de cette approche intégrale commence par l'ancrage désormais confirmé des principes écologiques. Le droit à un environnement sain implique la mise en œuvre de plusieurs mesures, dont la pénalisation des polluants, l'implication de toutes les parties concernées et du citoyen dans cette cause ainsi que le recours, désormais, à l'éducation environnementale auprès des jeunes générations. Les parties concernées sont également appelées à renforcer la planification des actions, à les actualiser et à les évaluer. Les directions centrales doivent s'impliquer davantage dans les plans relatifs à l'aménagement du territoire, dans les plans d'urbanisation, dans les actions de préservation des ressources naturelles, dans la lutte contre la pollution industrielle ainsi que dans l'adaptation nécessaire aux changements climatiques. Les institutions régionales se doivent de jouer un rôle crucial dans l'élaboration notamment des plans spécifiques à chaque région. Quant aux organismes chargés de l'environnement et relevant du ministère de tutelle, ils sont appelés à s'investir davantage dans l'application des directives et des stratégies programmées. Par ailleurs, le renforcement du cadre institutionnel exige, en outre, la promotion de l'annexe mondiale de l'Office national d'assainissement afin qu'il parvienne à aspirer des projets internationaux de pointe. La création, également, d'une annexe mondiale de l'Agence nationale pour la gestion des déchets s'avère une mesure qui s'impose. Le renforcement des mécanismes n'est réussi qu'à travers la mise en place de mécanismes d'action tout aussi performants. Il importe en effet de développer les études sur les composantes et les facteurs influant sur l'environnement. Ces études doivent impliquer aussi bien la société civile que les citoyens. L'élaboration de consultations élargies permet d'obtenir des données objectives et de réussir l'éveil de la société sur le thème environnemental. Leurs résultats doivent être communiqués en permanence, grâce aux nouveaux moyens de communication, et ce, pour garantir une meilleure transparence. D'autant plus que la prise en compte de l'aspect environnemental dans les projets et dans la politique ainsi que l'encouragement des entreprises à la mise à niveau environnementale et l'option pour une formation continue en ce sens constitue un premier pas vers la réussite de l'approche. D'ailleurs, il convient de mettre en œuvre des projets pilotes pour la mise à niveau des zones industrielles. Il y a également lieu de noter que le ministère de tutelle œuvre pour le renforcement du cadre législatif. Un code environnemental est en phase de réalisation. Fixer une politique antipollution Par ailleurs, et en ce qui concerne la lutte contre la pollution, les manches se retroussent dans l'optique de rattraper le temps perdu et soulager la société et l'environnement des divers déchets qui infectent le sol, l'air, l'eau et dont l'impact sur la santé publique n'est plus à démontrer. Les mesures, dans le cadre de ce volet, sont concentrées, entre autres, sur le système de l'assainissement. Il est grand temps de réviser ce système et de le décentraliser pour toucher, outre les zones urbaines, celles rurales. Les stations d'épuration et d'assainissement ont besoin d'être réaménagées et évaluées et du point de vue technique et du point de vue rendement. L'Etat se doit de fixer et expliciter sa politique environnementale, notamment celle relative au traitement des eaux usées mais aussi en matière de gestion des déchets. Il faut dire que la gestion des déchets représente un volet fondamental dans la lutte contre la pollution. Les parties concernées sont appelées à développer cette approche en optant pour des techniques reconnues à l'échelle internationale, à l'instar du tri à la source. Par ailleurs, l'intérêt est désormais axé sur l'évaluation des décharges contrôlées, leur efficacité et leur impact sur l'environnement et sur les habitants. Pour ce qui est de l'esthétique urbaine, l'accent est désormais mis sur la promotion et la meilleure gestion des parcs urbains. Pour ce, il importe de réussir la coordination entre les organismes régionaux, d'inciter le secteur privé à investir dans ce domaine, quitte à doter les privés d'avantages et de subventions afin de réussir le pari. Le ministère de tutelle est partant pour la création d'une institution étatique qui se charge de tout ce qui relève des parcs urbains. Ladite institution peut même bénéficier du budget accordé par l'Etat à l'esthétique urbaine et à la propreté de l'environnement et qui est de l'ordre de huit millions de dinars par an.