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L'auto-analyse, sinon l'autolyse
Emprise sur l'entreprise
Publié dans La Presse de Tunisie le 11 - 01 - 2012


Par Foued ALLANI
«Le mal-développement». Un mal qui nous a, hélas, frappés depuis l'Indépendance et qui continue jusqu'à nos jours de nous tirer vers le bas. Une calamité que nous devons combattre avec force et endurance pour l'extraire à la racine, en analysant ses causes afin qu'elle ne continue pas de se reproduire. Car, il ne suffit pas de palliatifs pour en guérir, mais de vrais remèdes efficaces et durables. Les urgences étant nécessaires dans notre cas, il faut en même temps prévoir un traitement de fond. Traduire, repenser de fond en comble notre modèle de développement.
Concept créé et bien expliqué par le célèbre agronome et penseur René Dumont, le mal-développement, une variante de sous-développement encore plus dévastatrice, nous a, il faut le reconnaître, atteint et fait chez nous des ravages. Premières et honteuses conséquences, ces inégalités criardes et non moins révoltantes, entre les régions, cette clochardisation de la majorité de notre société avec l'existence d'une minorité menant avec arrogance et cupidité la belle vie, cette mainmise sur les institutions de l'Etat et sur les richesses du pays par une bande de voyous de basse condition grâce, entre autres, à la complicité plus ou moins flagrante de larges franges de la société. Autres conséquences tragiques, la faillite de nos différents systèmes, éducatif, de santé, de sécurité, judiciaire et de solidarité sociale, piliers de toute société.
Depuis l'Indépendance, notre pays peine, en effet, à sortir définitivement de la dépendance économique et culturelle dans laquelle il continue de baigner depuis des siècles et continue de payer un lourd tribut à cause de ses tâtonnements.
Grâce à sa révolution, il possède aujourd'hui une chance exceptionnelle pour rectifier le tir une fois pour toutes et jeter des bases solides d'un vrai développement, fruit de la participation effective de tous, de l'effort positif et constructif, de la justice et l'équité, de la transparence, de la discipline, de la planification, de la compétence, de la rigueur, de la redevabilité, de la solidarité, du sens aigu de l'intérêt général, etc.
Malgré les problèmes qu'il rencontre depuis le 14 janvier et qui sont les conséquences directes de l'ouverture de l'abcès surinfecté du régime pourri et dont les coûts doivent être considérés comme de profitables investissements à long terme même si les dégâts sont notables, notre pays est devenu en mesure de revoir de fond en comble son modèle socio-économique et de concevoir, ainsi, un autre nettement plus performant.
Les mesures ponctuelles étant prises afin de parer aux situations urgentes, il est maintenant du devoir de tout un chacun de participer à l'analyse des causes ayant abouti au cataclysme déclenché le 17 décembre 2010, devenu un vrai processus révolutionnaire à partir du 14 janvier 2011.
Première constatation, elle-même une avancée incontestable. Le modèle ne sera pas imposé par les pouvoirs publics. (Disons première exigence pour rester vigilants). Il sera le fruit d'une réflexion générale et participative de l'ensemble des intervenants, publics, privés et de la société civile.
Corée du Sud, un modèle instructif
Il s'agit donc de diagnostiquer et d'examiner les causes premières qui ont abouti à ce mal-développement alors que d'autres pays qui étaient au départ dans la même situation que le nôtre au début des années soixante et parfois en deçà sont aujourd'hui très en avance (les monarchies pétrolières mises à part à cause de leur sous-développement politique et social flagrant).
La Corée du Sud est de l'avis de tous un exemple très instructif puisque en l'espace de cinquante ans, à partir des années 60, elle est devenue la 10e puissance mondiale avec un leadership net dans plusieurs domaines, tels que la construction navale et la petite électronique.
L'exemple est d'autant plus représentatif qu'il a doublement contredit les prévisions de la Banque mondiale. Celles-ci découlaient d'une étude prospective comparative entre la Tunisie et la Corée du Sud et qui, en gros, concluait que la Tunisie avait toutes les chances de se hisser à un niveau de développement respectable alors que la Corée n'en avait aucune ou presque.
L'importance de l'aide occidentale mise à part, même si elle a été décisive, la réussite sociopolitique, économique et culturelle de la Corée découlent de la volonté de son peuple. Celui-ci a mené une lutte sans merci contre l'occupation japonaise puis à partir de 1945 contre la pauvreté et la dictature. Il a d'abord repris confiance en lui-même et compris à fond la leçon de la suprême humiliation de la colonisation puis la dictature. Son sursaut pour l'honneur a été renforcé par une fierté puisée dans la protection de son identité, première étape de son indépendance effective.
Le peuple coréen a consenti d'énormes sacrifices pour la démocratie et la liberté mais il a, entre autres, investi à fond dans une école de qualité (parfois à outrance jusqu'à provoquer des drames personnels) Avec une discipline d'acier et un service militaire général et prolongé, il s'est forgé une volonté à toute épreuve et un désir ardent de gagner et d'exceller. Le développement, il l'a apporté en même temps aux fins fonds des zones rurales de façon à ce que les populations qui y habitent ne restent pas à la traîne.
Grâce à une planification judicieuse, une université efficace et de qualité, il a entamé très tôt l'industrialisation du pays.
«Vous avez commencé bien avant nous à construire des téléviseurs, mais nous, nous sommes aujourd'hui les leaders mondiaux dans ce domaine et vous, vous avez cessé de le faire même pour votre marché local», faisait remarquer l'autre jour un expert coréen en s'adressant aux Tunisiens.
Avec l'industrialisation, le peuple coréen a continué à lutter pour une vraie démocratie. Aujourd'hui, par exemple, il interdit (par la Constitution) à tout président de la République d'être réélu pour un second mandat consécutif. Un seul mandat et merci. Il a compris aussi qu'une industrie sans marketing ne dure pas et que sans design, le marketing ne va pas loin et que tout cela, sans une notoriété culturelle du pays, ne vaut pas grand-chose. Alors, il a investi à fond dans la culture. Aujourd'hui, la Corée du Sud est fière de ses arts, sa littérature, ses créateurs et aussi de ses industries culturelles florissantes.
Autre chose non moins importante. La Corée est dépourvue de ressources naturelles significatives, mais elle avait (et a encore) deux voisins très forts (la Chine et le Japon), un allié désireux de faire d'elle un modèle dans la région (les Etats-Unis) et un frère ennemi menaçant (le régime de la Corée du Nord).
Nous ne prétendons pas ici donner la réponse avant l'analyse car cela ressemblera aux méthodes déjà décriées des modèles clés en main, mais de méditer l'exemple coréen afin de s'en inspirer (benchmarking). Nous poursuivons nos tentatives d'analyse dans les prochains numéros.


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