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Un espace de recherche en mal d'exploitation
Institut de l'olivier
Publié dans La Presse de Tunisie le 31 - 01 - 2012

En Tunisie, l'oléiculture est un secteur stratégique. Il joue un rôle économique assez important. Les oliveraies couvrent 1.7 million ha, ce qui représente 35% des terres labourables. On a actuellement 70 millions d'oliviers, dont 98% conduits en pluvial. Le secteur apporte entre 20 et 40 millions de journées de travail. La production annuelle est en baisse avec 156 mille tonnes d'huile. Les exportations annuelles sont de l'ordre de 117 mille tonnes d'huile, ce qui représente 45% des exportations agroalimentaires et 5% des recettes totales des exportations.
La Tunisie est en train de perdre son classement à l'échelle internationale. On est actuellement le 5e producteur mondial et le 3e exportateur d'huile d'olive. Nous étions le quatrième producteur mondial.
Les efforts se sont multipliés au niveau de l'Institut de l'olivier pour trouver des solutions aux problèmes du secteur oléiculture. 35 chercheurs et de nombreux assistants travaillent sur l'amélioration génétique, l'amélioration de la productivité de l'olivier et des arbres fruitiers, et sur la protection des plantes.
Les compétences scientifiques sont affectées au siège à Sfax et aux unités spécialisées de Tunis, Sousse et Zarzis. «L'OI renferme deux laboratoires. Le premier travaille sur l'amélioration de la productivité de l'olivier et la qualité. Le second laboratoire récemment formé s'intéresse à l'amélioration et la protection des ressources génétiques de l'olivier et les arbres fruitiers. Des études locales sont effectuées pour donner des résultats applicables», souligne Mme Dalenda Mahjoub Boujneh, directrice générale de l'institut.
Toutefois, il y a lieu de relever des insuffisances au niveau de l'organisation de la filière, et un manque d'encadrement pour l'agriculteur, puisque le nombre de personnes qualifiées pour assister techniquement le cultivateur est insuffisant. L'OI enregistre un stockage des résultats des recherches effectuées. «Comment appliquer les nouveautés et les résultats de recherche demeure la principale question qui se pose par le chercheur. Il faut tout d'abord améliorer la vulgarisation, encourager l'agriculteur et dynamiser le rôle des Crda», ajouté Mme Boujneh.
Les recherches effectuées sur la qualité des huiles tunisiennes ont montré qu'elles sont naturelles. «Nous essayons de garder cette spécificité des huiles tunisiennes et d'augmenter les superficies biologiques. Ainsi, dans le cadre de l'unité de protection des plantes cultivées et environnement, une équipe a été mise en place chargée de la protection photosanitaire. Cette démarche a permis d'élaborer une stratégie de lutte intégrée. On est passé de 15 millions d'oliviers traités par les pesticides à 2 millions seulement», explique M. Mohieddine Ksantini, maître de recherche, chef de l'unité valorisation des résultats de recherche et des transferts de technologies.
M. Béchir Ben Rouina, maître de recherche à l'OI s'est intéressé aux mécanismes de mise à niveau de la forêt oléicole. Les études effectuées ont démarré d'un constat général. Les productions d'huile irrégulières et très fluctuantes affectent les engagements des exportateurs vis-à-vis de leurs clients sur les marchés internationaux. Il a travaillé, donc, sur les causes de cette irrégularité. «Il s'agit, en premier lieu, d'une productivité très faible à l'unité de surface (ha). Les sols sont fortement dégradés et parfois marginaux à cause du climat méditerranéen chaud, sec et imprévisible. En ce qui concerne les plantations irriguées, elles ne dépassent pas 52 mille ha. D'autres facteurs ont été déterminés. On parle des faibles densités de plantation du nord au sud et des pratiques culturales souvent précaires et inadéquates», explique M. Ben Rouina.
Faible productivité
L'oliveraie tunisienne se caractérise par un faciès d'âges très variés, mais relativement peu précis. D'après la direction générale de production agricole ( Dgpa), les jeunes plantations couvrent 14% de l'effectif estimé à 70 millions d'arbres, soit 10 millions d'oliviers, les plantations en production représentent 77%, soit 52.8 millions d'arbres et les plantations sénescentes forment 9%, soit 6.3 millions d'oliviers. «De plus, l'oliveraie tunisienne se caractérise par une productivité faible du nord au sud avec une moyenne nationale d'environ 600 kg /ha qui classe notre pays au dernier rang des pays producteurs», ajoute M. Ben Rouina.
Prenons l'exemple de Sfax qui compte 5.639.400 arbres. Les plantations âgées de 95 ans sont de 3.392.400 oliviers, ce qui représente 52.2% des arbres existants. Sfax produisait 880 kg/ ha durant la décennie 1991-2000 et seulement 665 kg/ha pour la décennie 2001-2010. Il s'agit d'un vrai problème de vieillissement. De nombreux agriculteurs refusent de renouveler leurs plantations.
Un autre problème est étudié par le chercheur Kamel Gargouri. Il s'agit de la fertilité des sols. Les recherches effectuées au sein de l'OI ont montré que la dégradation de la fertilité des sols oléicoles en Tunisie, nécessité la recherche de solutions efficaces et applicables. «Nous avons fait un diagnostic général sur tout le territoire. On a constaté que le sol est en constante dégradation. L'étude a montré que l'amélioration de la fertilité des sols peut se faire par la valorisation des sous-produits de l'olivier comme la margine et le composte. De même, on peut avoir des bio pesticides à partir de la margine. Ces recherches, nous ont permis de déposer deux brevets en 2011», souligne M. Gargouri.
Les recherches effectuées sur la fertilité des sols s'intéressent, également, à l'impact du statut nutritionnel de l'olivier sur la croissance, la production et l'alternance de l'olivier et l'impact de la qualité du sol, dans le contexte de la sécheresse sur le comportement de l'olivier.
Un grand travail se fait au niveau de l'unité de ressources génétiques et amélioration. Les travaux de recherche ont permis d'identifier et de caractériser 56 variétés et écotypes nationaux. Des études de performances des variétés locales et étrangères dans des environnements différents sont effectuées dans les parcelles de conservation nationale de Bougrara et Oued Souhil. Notons que la collection tunisienne compte 150 variétés. Elle est la troisième collection internationale avec celle de Kortoba et de Marakech. Cette collection est conservée aux vergers de Bougrara avec 50 autres variétés internationales. Un catalogue des variétés autochtones et types locaux Volume 1 a été publié par M. Ahmed Trigui et Monji Msallem en 2002. Il contient 56 variétés.
«Les travaux d'évaluation et de sélection des hybrides issus des croisements opérés sur Meski, Chemlali et Chétaoui, ont permis de collecter et d'étudier 1.600 hybrides pour sélectionner de nouvelles variétés. Nous effectuons, également, des croisements pour combler les défauts des variétés locales. C'est le cas de la variété Chemlali qui a deux problèmes, notamment le taux faible de l'acide oléique et l'augmentation de l'acide palmitique», explique M. Fethi Ben Amor, chargé de la recherche sur l'amélioration variétale et les ressources génétiques.


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