C'est une finale avant la lettre qui attend le onze national, dimanche prochain (20h00) à Franceville, face au Ghana. Au bout d'un premier tour au bilan contrasté et qu'ils terminent derrière le pays organisateur, le Gabon, les Tunisiens n'ont pas assurément hérité du meilleur quart possible. Loin s'en faut : ce seront les redoutables Black Stars, finalistes malheureux de la dernière édition et quart-de-finaliste du dernier Mondial. Pourtant, il faut admettre que, depuis leur triomphe de 2004 à Tunis, les nôtres ont appris à collectionner les grosses cylindrées à ce niveau, c'est-à-dire en quarts de finale. Avec à chaque fois une cruelle élimination : -2006 : défaite aux tirs au but (5-6) au bout d'un duel épique conclu par un nul (1-1) après prolongations face un Nigeria -2008 : défaite après prolongations (2-3) contre le Cameroun. On se rappelle qu'en 2010, sous la conduite de Faouzi Benzarti, la Tunisie collectionna les matches nuls (3) pour aussitôt se faire bouter «out» dès le premier tour, terminant 4e et dernière de son groupe (3 points) derrière le Cameroun, la Zambie et le Gabon. Un gros calibre Avec la Côte d'Ivoire, le Ghana fait figure désormais de grand favori de la 28e édition après la sortie du Maroc et du Sénégal. Pourtant, les copains d'Asamoah Gyan ne se sont extirpés de leur poule que de justesse, à la toute dernière minute de leur dernier match face à la Guinée, ne produisant guère une impression de plénitude. Au contraire, ils laissent régulièrement leur adversaire prendre le jeu, s'emballer et parfois même dominer pour mieux le «prendre à revers», le contrer et le punir sur une frappe chirurgicale, genre la fabuleuse réalisation d'Agyermang Badu, avant-hier, devant le «Sily» national. Un véritable petit bijou signé un pur produit de la génération dorée 2009, championne du monde juniors. D'ailleurs, l'éclosion de cette cuvée constitue une des curiosités de l'édition 2012 du grand rassemblement continental, les frères Ayew et consorts compensant d'une certaine manière par leur talent et leur fraîcheur l'usure qui commence à rogner les Asamoah Gyan, Muntari… Avec le Ghana, l'ennui, c'est que son organisation et son réalisme vous interdisent de compter sur un cadeau ou sur une quelconque naïveté défensive. Embarras du choix Depuis le match perdu face au Gabon (0-1), d'aucuns avaient pensé qu'en produisant du beau jeu et en dominant leur adversaire à tous les niveaux, les remplaçants alignés ce jour-là allaient d'une certaine façon brouiller les cartes de Sami Trabelsi. En effet, la rentrée de Boussaïdi, Chammam, Saïhi, Ragued et Ben Yahia a semblé donner un nouvel allant aux nôtres. D'où la difficulté pour le staff technique de composer le onze qui débutera dimanche le quart de finale face au Ghana. Ce quintette a-t-il une chance de figurer parmi la formation rentrante aux dépens des Haggui, Jemal, Korbi, Traoui et Chikhaoui ? Bien entendu, chaque poste sera pris séparément, posant un cas à part. Mais il y a fort à croire que Trabelsi fera à nouveau confiance aux mêmes éléments qui avaient serré les dents, énormément souffert et puisé dans leurs ressources pour ramener deux victoires, à la Pyrrhus certes, mais vitales dans le parcours des copains de l'excellent Mathlouthi. La cheville endolorie de Msakni A l'entame de la 2e phase de la CAN, le bilan de santé du groupe est plutôt rassurant. Une petite allergie cutanée gêne actuellement le gardien réserviste, Moez Ben Chérifia. De son côté, Youssef Msakni, touché à la cheville en toute fin de rencontre contre les Panthères du Gabon, ressent de petites douleurs l'ayant empêché de participer à la séance du mercredi effectuée au quartier général de l'EN, à Bongoville. Toutefois, le médecin de la sélection, Dr Fayçal Khachnaoui, se veut rassurant sur le rétablissement complet dans les meilleurs délais de l'homme le plus dangereux du club Tunisie. Car il faut avouer que bon an mal an, l'équipe s'était prioritairement appuyée dans la première phase sur la combativité, la puissance et l'esprit de guerrier de Abdennour, derrière, et sur le talent, la force de percussion et l'adresse de Msakni. Serait-ce suffisant pour aller jusqu'au bout de l'aventure ?