• Consensus des pays de la région autour de la nécessité d'ouvrir l'espace régional La Tunisie abritera prochainement les travaux du Sommet maghrébin, a annoncé, dimanche à Alger, le président de la République provisoire M. Moncef Marzouki. Plusieurs commissions spécialisées seront mises en place pour élaborer «une étude approfondie» à ce sujet, l'objectif étant de faire en sorte que toutes les questions en suspens soient abordées lors de ce sommet, a indiqué M. Marzouki lors d'une conférence de presse. Il a, à cet égard, formé le souhait que ce «sommet extraordinaire» soit un tournant historique qui redonnera à la région son aura et l'arrachera à l'inertie qui l'a affectée des années durant. Tous les pays de la région, a-t-il relevé, ont été unanimes à affirmer l'impératif d'assurer la restructuration de l'Union du Maghreb Arabe, d'en réviser les prérogatives et de dynamiser les accords de coopération intermaghrébine dans le droit fil de la réalisation du développement escompté. Le conflit du Sahara occidental entre le Maroc et l'Algérie, a-t-il précisé, constitue la principale pierre d'achoppement entravant l'établissement de l'Union du Maghreb Arabe. «Il ne peut y avoir d'Union maghrébine sans une réconciliation entre le Maroc et l'Algérie», a-t-il indiqué. Cette question compliquée relève des prérogatives de l'Organisation des Nations Unies, mais le consensus des pays de la région autour de la nécessité d'ouvrir l'espace maghrébin et de dynamiser le partenariat inter-maghrébin est de nature à favoriser le règlement de ce conflit et à permettre l'établissement d'une union maghrébine solide à même de préserver les droits de toutes les parties. Par ailleurs, le Président de la République a souligné que la situation difficile et l'anarchie qui prévalent en Libye sont une conséquence naturelle après la révolution, faisant remarquer que cette situation a tendance à se stabiliser, ce qui se répercutera positivement sur la situation sécuritaire dans la région. En réponse à une question sur l'affaire de Baghdadi Mahmoudi, M. Marzouki a indiqué que la Tunisie veille à ce que ce dernier ne soit pas torturé et qu'il bénéficie d'un procès équitable, précisant que la Tunisie n'autorisera pas l'extradition de Baghdadi aussi longtemps qu'il n'y aura pas de stabilité politique en Libye. Par ailleurs, il a mis l'accent sur la volonté du gouvernement tunisien de conclure des accords de partenariat et de coopération avec les pays maghrébins, de dynamiser les accords déjà conclus et d'en assurer la concrétisation notamment ceux relatifs à l'infrastructure, aux chemins de fer et au réseau électrique. D'autre part, il a exprimé la compassion de la Tunisie et de l'Algérie envers le peuple syrien, faisant remarquer que «le régime qui ouvre le feu sur son peuple perd toute sa légitimité». «La Tunisie a décidé l'expulsion de l'ambassadeur syrien en toute conscience sans aucun diktat étranger», a-t-il tenu à préciser. Sur un autre plan, le Président de la République a démenti la montée de la tension entre la Tunisie et le Royaume d'Arabie Saoudite à cause du refus de ce pays d'extrader le président déchu. «Nous espérons que le Royaume d'Arabie Saoudite nous livrera Ben Ali, mais cela n'est pas une condition qui risque de compromettre les relations tuniso-saoudiennes», a-t-il relevé, se déclarant étonné de voir le Royaume d'Arabie Saoudite accorder le droit d'asile à un homme qui a volé et pillé son pays et réprimé et ouvert le feu sur son peuple».