L'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) a condamné la répression subie par des journalistes et des participants, dont des femmes et des personnes âgées, à la marche pacifique organisée le 25 février à Tunis, pour protester contre les attaques et le saccage des locaux de la centrale syndicale. Dans un communiqué dont l'agence TAP a reçu une copie, hier, le bureau exécutif de l'Ugtt a dénoncé la vindicte et les brutalités des agents de l'ordre, surtout contre les journalistes, ainsi que les insultes et les menaces contre le Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt), ce qui démontre «une volonté préméditée de museler les médias et de cacher la vérité». Le communiqué réclame l'ouverture d'une enquête à ce propos, de poursuivre les agresseurs et d'arrêter ces pratiques répressives qui, «avons-nous cru, ont disparu avec la dictature». Il s'étonne des méthodes des deux poids, deux mesures concernant les manifestations, même pour celles qui appellent à la violence et la haine. En outre, le communiqué dénonce la déclaration du chef du gouvernement provisoire sur les ondes d'une chaîne de radio privée, qualifiant de «résidus du Rassemblement constitutionnel démocratique» dissous les participants à la marche organisée par l'Ugtt le 25 février et accusant des hommes d'affaires d'avoir financé le transport de manifestants vers la capitale pour protester contre le gouvernement. Le bureau exécutif de l'Ugtt s'interroge, d'autre part, sur ces accusations agressives qui accroissent la tension de la situation politique et sociale. Il considère qu'il aurait été plus adapté d'ouvrir un dialogue sérieux et responsable avec l'Ugtt et avec toutes les composantes de la société civile autour des problèmes vitaux, de se pencher avec détermination et efficacité sur la participation à la résolution de l'ensemble des problèmes vécus par le pays et d'arrêter définitivement le double discours appelant, en apparence, au respect de l'Ugtt en tant que partenaire fort et actif, et incitant, subrepticement, contre la centrale syndicale et ses structures, dans l'objectif d'affaiblir son rôle.