Deux minutes de pressing ont suffi pour déverrouiller la défense étoilée Avant-hier, les « Sang et Or » ont remporté leur cinquième victoire d'affilée en championnat. Une série positive que Michel Decastel a réussie, même si ses joueurs ont laissé filer la Supercoupe africaine. Un échec qui n'a pas détourné staff technique et joueurs de leur objectif en compétition nationale, puisque l'Espérance a un titre de champion à défendre. Depuis la déconvenue africaine, les Espérantistes ont élu domicile à Gammarth. Loin des yeux, ils ont pu surmonter cette contre-performance en allant battre dimanche l'ESHS avant d'accueillir l'Etoile à Radès. Certes, le score n'était que de 1-0, mais l'essentiel pour Decastel est d'avoir remporté son premier classico du championnat. Le technicien suisse aurait été dans de mauvais draps s'il avait échoué devant l'Etoile. La recette de l'entraîneur espérantiste? Patience, réalisme et, surtout, beaucoup de sang-froid. A l'économie... L'expulsion de l'Etoilé Nabil Taider a été une aubaine pour les camarades de Majdi Traoui qui étaient en supériorité numérique depuis la 13'. On pensait que les attaquants « sang et or » allaient se précipiter sur les buts étoilés. Ils ont préféré opérer autrement. En dépit de leur supériorité numérique, les Espérantistes ont géré le rythme du match à leur aise. Un peu trop puisque les défenseurs adverses n'ont pas eu de difficultés à avorter les manœuvres de Msakni et du Camerounais N'Djeng. Des appels de balle et des passes... téléphonées : les actions offensives des Espérantistes étaient trop prévisibles. C'est que Yannick N'Djeng a manqué de rythme et Youssef Msakni a joué parfois à la star. Quant à l'aîné des Msakni, Iheb, il a été égal à lui-même en ouvrant des brèches à droite à N'Djeng et à son frangin. En vain. Le Camerounais et le cadet ont manqué de percussion dans les 16 mètres. Du coup, l'Espérance a tourné à l'économie une demi-heure. Une action, un but La paralysie offensive espérantiste a duré une demi-heure, précisément 29', avant que le machine ne carbure à fond pendant seulement deux minutes. Suffisant pour que le pressing opéré par Chammam et ses camarades parvienne à déverrouiller le blocus étoilé. Pourquoi Chammam en particulier? C'est parce que lui et les défenseurs ont participé au pressing haut, opéré brièvement mais efficacement. La délivrance est venue des pieds de Yannick N'Djeng dans le temps additionnel de la première mi-temps. Une seule action entreprise à la fin de la période initiale a donc suffi pour marquer un but précieux. La rencontre aurait pris une toute autre tournure en cas de nul vierge à la pause. Lenteur suffocante Si l'Espérance a pris du temps pour marquer un but, c'est qu'il y avait un problème dans la relance du jeu. Traoui et Mouelhi : voilà deux pivots qui ne font pas la paire. Ces deux joueurs ont péché par leur «proximité» sur le terrain et l'absence de soutien à leurs attaquants. C'est que les automatismes fonctionnent mieux entre Traoui et Korbi d'un côté, Mouelhi et Aouadhi de l'autre. Une cohésion qui fait en sorte que Traoui monte d'un cran alors que Korbi a tendance à couper l'herbe sous les pieds des attaquants adverses. Pour l'autre paire, Mouelhi a le même profil que Korbi (du moins au niveau de la récupération), alors que Aouadhi a celui de Traoui. Il faudra du temps de jeu pour que ce quatuor puisse fonctionner indépendamment des paires constituées. Résultat de la course : l'Espérance continue à gagner. Nous, nous continuons à l'attendre sur le plan du jeu.