«La vigilance de l'ensemble de la société civile et la création d'un tribunal constitutionnel sont les véritables garanties pour sauvegarder les droits et les acquis de la femme tunisienne qui doivent être inscrits dans la nouvelle Constitution», affirment les participants à une conférence organisée, samedi à Tunis, sur le thème «Pour une Constitution garantissant les droits des femmes». Cette rencontre est organisée à l'initiative de la commission de la femme ouvrière, relevant de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) à l'occasion de la Journée internationale de la femme, célébrée le 8 mars de chaque année. Les participants ont examiné des projets de Constitution dont, notamment, celui élaboré par la centrale syndicale. Le secrétaire général de l'Académie internationale du droit constitutionnel a souligné, à cette occasion, que la protection des acquis de la femme ne se limite pas à de simples articles énoncés dans une Constitution, mais dépend surtout de l'attitude de la société civile et de sa disposition à défendre, protéger et développer ces droits. Il a fait savoir que les expériences comparées ont démontré que des «Constitutions modèles» sont restées lettre morte en l'absence d'une société civile agissante et de forces sociales imbues des principes qu'elle défend. L'universitaire Ikbal Moussa a estimé que l'inscription dans le texte de la Constitution du principe de l'égalité entre l'homme et la femme doit être accompagnée par d'autres garanties telles que le tribunal constitutionnel qui veille au respect de ce droit. «L'ensemble des projets de constitution présenté à l'Assemblée nationale Constituante s'accordent sur le principe de l'égalité entre l'homme et la femme», a-t-elle ajouté. Les divergences entre ces projets se limitent, uniquement, à la forme. Ces projets ont été présentés par l'Ugtt, le Parti du travail tunisien, le parti Ennahdha, le réseau «Doustourouna» et le Dr Sadok Belaïd. Elle n'a pas caché son appréhension de considérer la chariaa islamique comme principale source de législation, estimant que cette approche peut constituer une menace pour le principe de l'égalité entre l'homme et la femme. M. Houcine Abassi, secrétaire général de l'Ugtt, a affirmé que la centrale syndicale veillera, lors de la révision de ses textes, à consolider la présence de la femme dans les structures syndicales de l'Union.