Aspirer à jouer les premiers rôles dans une quelconque compétition suppose qu'on s'en donne les moyens sur le triple plan humain, matériel et technique. Beaucoup de travail d'encadrement est nécessaire pour harmoniser ces conditions. Au CAB, un bon bout de chemin a été accompli dans ce sens si l'on juge les résultats obtenus jusque-là. Sur les onze matches joués, les camarades de Ben Mustapha en ont remporté neuf, et fait deux nuls. Une bien belle performance. Adaptations Toutefois, ce qui retient le plus l'attention, c'est cette capacité d'adaptation des Cabistes dans les moments difficiles. Et l'équipe nordiste en a traversé pas mal. Déjà, lors de la première rencontre contre le CA à El Menzah, elle s'est retrouvée à dix suite à l'expulsion de Houssem Sdiri pour somme d'avertissements. Kanzari a su s'adapter à la situation, pourtant pas commode du tout, et arracher une égalisation méritée. L'incorporation de l'attaquant Salhi a été déterminante à cette occasion. Contre EGSG, au stade 15-Octobre, Mbarki quitte le terrain pour blessure. Il est remplacé par un attaquant, Harbaoui, et les Bizertins gagnent 4 à 1. A Béni Khalled, les deux jeunes latéraux droit Machani et gauche Kchok sortent tous deux expulsés pour avoir écopé deux avertissements. Là encore, à neuf et sans Zouaï, le CAB gagne 2 à 1. En fin stratège, Kanzari a su s'adapter aux conditions de jeu. A Monastir, face à l'USM, c'est au tour du latéral droit Hamza Mathlouthi de se voir renvoyé aux vestiaires pour les mêmes raisons que Machani et Kchock. Le coaching du staff technique a été judicieux, Sdiri ayant été incorporé pour occuper le poste laissé vacant, un attaquant est sorti, Salhi. Et la cerise sur le gâteau, c'est le suppléant qui double la marque pour les siens d'une jolie frappe du pied droit. Sans Zouaï ni Hadhria, ça gagne aussi! Enfin, le week-end dernier, le milieu défensif Baratli se blesse et se trouve contraint de quitter l'aire de jeu. Amir Dridi effectue alors son entrée aux côtés de Ben Amor, Jabeur décale à droite en lieu et place de Sdiri qui, lui, est converti en cours de jeu à l'entrejeu. Les Nordistes ajoutent un 2e but contre l'ESZ. «A chaque fois, la solution de rechange est trouvée et s'avère fructueuse. Et pourtant, ce n'était pas toujours évident de changer carrément de stratégie. Nous avions pris l'habitude d'axer la finition sur Zouaï, l'attaquant qui déstabilise les défenses adverses et qui, par sa présence dans l'axe, permet à ses coéquipiers de bien exploiter les espaces sur les côtés», affirme Maher Kanzari. Et d'ajouter : «Contre l'ESZ, la sortie de Baratli dès la 32' a perturbé l'entrejeu et, encore une fois, nous étions acculés à effectuer des remaniements. Et fort heureusement, les joueurs ont su s'adapter à la nouvelle situation.» Une forte personnalité ! Les conditions sereines dans lesquelles évoluent les Cabistes et la solidarité qui les caractérise leur ont donné à chacun, au fil des matches, les moyens d'exprimer ses qualités, se complétant merveilleusement sur le terrain. Et quand on sait que Kanzari a l'art de savoir parler à ses joueurs, on ne s'étonne point de les voir se surpasser. Nous en voulons pour preuves ces renversements de situation contre l'EST à Bizerte et à Hammam-Sousse face à l'ESHS. En effet, dans les 2 cas, le CAB était mené au score et a fini par s'imposer sans jamais paniquer. N'est-ce pas là une force de caractère manifestée par les camarades de Baratli ? C'est sûr, il s'agit d'une forte personnalité ! Mieux, l'équipe nordiste a gagné contre l'ESZ sans avoir développé son jeu habituel, c'est-à-dire spectaculaire, pour faire court. Même quand elle ne joue pas bien, elle sait gagner. N'est-ce pas le propre des grandes équipes ? Nous attendons la confirmation. Ce sera à Sfax contre le CSS, à Béja face à l'OB et à Bizerte contre l'ESS et l'ASM lors des prochaines journées ! Il s'agit de supporter l'endurance...