L'Etoile a eu gain de cause parce qu'elle a été meilleure sur le plan offensif en dépit de son infériorité numérique En abordant leur confrontation, l'Etoile du Sahel et l'USM savaient à quoi s'en tenir. Les Rouges s'attendaient à trouver devant eux des Monastiriens décidés et venus chercher à Sousse un résultat qui leurs permettrait de s'éloigner le plus possible de la zone de relégation. De ce fait, le staff technique de l'Etoile avait aligné une formation jeune, ambitieuse et apte à appliquer une tactique orientée vers l'offensive. De son côté, Lotfi Rhim le coach monastirien, qui connaît bien l'Etoile, avait aligné sa meilleure formation possible où seul Khechach a fait défaut en dernière minute à cause d'une blessure inattendue. A l'entame du match, les deux équipes ont mis quelques minutes pour rentrer dans le vif du sujet. Le joli but marqué par Hichem Essifi à la 13' constitua le véritable démarrage de ce match aprement disputé. A propos de ce but encaissé par Methlouthi, il y a lieu de revenir sur les fautes de marquage commises par l'arrière-garde étoilée et qui se sont multipliées au cours de cette saison. Il est vrai que la composition de la défense de l'Etoile n'a pas connu la stabilité qui aurait permis aux joueurs qui la constituent d'acquérir l'expérience nécessaire pour commettre le minimum de fautes de marquage. Nullement découragés à la suite du but de Hichem Essifi, les coéquipiers de Mohamed Ali Nefkha repartirent de plus belle à l'assaut d'une défense monastirienne qui opta, au cours de cette première mi-temps, pour la ligne. D'ailleurs, nombreuses sont les fois où Yacouba Diarra et Slim Ben Belgacem tombèrent dans le piège du hors-jeu. La 21' allait marquer l'aboutissement du jeu trop viril observé au cours de cette rencontre. En effet, le défenseur gauche de l'Etoile, Hatem Bjaoui, écopa son second carton jaune, synonyme d'expulsion. A ce propos, ce joueur athlétique et pétri de qualités essentiellement défensives devra, à l'avenir, tempérer son ardeur et jouer beaucoup moins agressivement. Cette infériorité numérique n'a guère affecté les Etoilés qui continuèrent à jouer de la même manière offensive tout en confiant au jeune Mossaâb Sassi une tâche défensive en plus de son rôle sur le flanc gauche de l'attaque. D'ailleurs, ce joueur montra un tel esprit de corps et une telle technique qui lui permettront, dans l'avenir, d'être l'un des meilleurs joueurs tunisiens de sa génération. L'entame de la seconde mi-temps fut caractérisée encore par le jeu offensif des Etoilés. Parallèlement, et surtout au cours des vingt premières minutes du second half, on avait l'impression que les Monastiriens tenaient à ce score de parité. D'ailleurs, seul Hichem Essifi, toujours lui, essaya de faire quelque chose chaque fois que son placement le lui permettait. Au cours de cette mi-temps, les protégés de Lotfi Rhim allaient réviser leur comportement offensif. C'est ainsi qu'ils ont failli scorer à deux reprises, surtout lorsque le poteau sauva Aymen Methlouthi. Croyant toujours en la possibilité de gagner ce match, le staff technique de l'Etoile incorpora l'un après l'autre trois joueurs au tempérament offensif‑: Akaïchi, Jedaied et Mosrati. Qui ose, gagne Les «Bleus», affectés par le penalty raté par Ben Belgacem, donnaient l'impression d'attendre le coup de sifflet final. Mais c'était sans compter avec les caprices du football. En effet, durant le temps additionnel, l'Etoile renversera la vapeur en sa faveur de la façon la plus inattendue. Majdi Mosrati marquera sa participation à ce match par une belle exécution d'un corner intelligemment repris de la tête par Mossaâb Sassi dans la cage monastirienne. Le défenseur Boukong ne trouva pas d'autre solution que de dévier la balle de la main. C'est penalty et le carton rouge. L'international étoilé, Ammar Jmel, se chargera de tirer le penalty et trompa le gardien monastirien Bassem Skhiri, permettant ainsi à l'Etoile de glaner les trois points de la victoire. Ce que nous reprochons aux Monastiriens, c'est de ne pas avoir profité de l'infériorité numérique de l'Etoile soixante-dix minutes durant. Les protégés de Lotfi Rhim auraient dû, alors qu'ils menaient au score, être plus réalistes et plus agressifs au niveau des duels. C'est à l'entrejeu que les «Bleus» laissèrent beaucoup d'espaces aux Etoilés. Et c'est à partir de là que Mohamed Ali Nefkha et consorts trouvaient aisément la possibilité de servir Tembo Fayo et Mossaâb Sassi. En somme, grâce à cette victoire, l'Etoile espère encore se classer deuxième et se qualifier donc à la Ligue des champions d'Afrique. Mais il va lui falloir battre l'ASK à Sousse tout en espérant que le CA trébuche à Hammam-Lif. En football, tout est possible.