Le premier pas vers la réforme du système éducatif sera franchi, du 29 au 31 mars, à Gammarth. C'est à ce moment-là qu'un échantillon représentatif des personnes concernées par ce système pourra signifier ses conceptions et ses attentes d'un secteur fondamental dans la société tunisienne; un secteur resté, maintes décennies, ballotté par des décisions arbitraires et des métamorphoses aux effets négatifs. Le résultat a été relevé par les experts, les enseignants mais aussi les parents qui ont constaté, non sans déception, le niveau médiocre d'une bonne partie de leurs progénitures. Aujourd'hui, la sonnette d'alarme est tirée avec insistance et les parties concernées ne peuvent plus fermer l'œil sur la question. Pour réformer le système éducatif sur des bases solides, le ministère de l'Education organise aujourd'hui, et tout au long de trois jours, une conférence nationale ayant pour thème: «Méthodologie de réforme du système éducatif». L'objectif étant d'assoir les jalons d'une éducation à l'image d'une société démocratique, où les valeurs de citoyenneté, de liberté et d'échange sont les piliers. L'approche de cette conférence consiste à recenser les avis, les suggestions et les recommandations des enseignants, des experts en éducation, des experts universitaires, mais aussi des différents ministères, des organisations nationales, des syndicalistes ainsi que des élèves représentant tous les gouvernorats. Le projet de réforme prendra également en considération les expériences internationales en la matière ainsi que les recommandations retenues lors des forums régionaux et mondiaux. Les travaux de la conférence sur la méthodologie de la réforme éducative s'articuleront sur deux thèmes capitaux, à savoir l'évaluation et les perspectives de réforme. Aujoud'hui, les participants ainsi que les orateurs se penchent sur l'état des lieux des réformes entamées jusque-là. Il s'agit d'une évaluation qui permet de déceler les points de force et les échecs enregistrés jusque-là dans le cadre des réformes passées. Les participants examinent les répercussions de la loi du 4 novembre 1958, celles de la loi de juillet 1991 ainsi que la loi d'orientation éducative en date de 2002. L'idée étant de filtrer les points positifs, fructueux, enregistrés ainsi que de cerner les facteurs qui ont entravé la réussite de ces réformes. Cette évaluation s'impose dans la mesure où elle rend le paysage éducatif plus net, loin de toute forme de camouflage. Elle permet également de construire désormais sans pour autant se hasarder dans des considérations et des actions inappropriées avec la réalité et les aspirations de la société moderne. Le deuxième volet sera axé sur l'approche de la nouvelle réforme. Il sera, ainsi, question de s'interroger et de débattre sur la possibilité de restaurer le système, en le délestant des lacunes et des mesures maladroites ou encore la nécessité de le reconstruire intégralement. Les participants auront à décider des stratégies pour lesquelles il convient d'opter pour réussir la réforme.