En marge de la 6e conférence internationale sur la gestion des destinations organisée par l'OMT en collaboration avec l'Ontt sur « L'avenir du tourisme en Méditerranée», le chef du gouvernement, M.Hamadi Jebali, a tenu un point de presse dans lequel il a réaffirmé la détermination du gouvernement à soutenir à tour de bras l'industrie du tourisme dans notre pays ainsi que sa volonté à faire sauter les derniers verrous qui freinent encore la relance de la destination. Interrogé si le pèlerinage des juifs à la Ghriba cette année pourrait avoir lieu, le chef du gouvernement a souligné que «si la Révolution a eu lieu, c'est pour que la Tunisie soit plus démocratique, plus ouverte. Djerba, plus que les autres pôles touristiques, sera plus sûre, plus ouverte et accueillera ses visiteurs (Ndlr : allusion faite aux pèlerins juifs) les bras ouverts». Interpellé sur la question du tourisme «halal», Hamadi Jebali a affirmé ne jamais se souvenir avoir parlé de tourisme halal. «Prière de ne pas faire d'amalgame. Il n'y a pas de tourisme halal. Il y a le tourisme tout simplement». A un journaliste italien qui a évoqué dans le même sillage la peur manifestée par les touristes ou les investisseurs étrangers quant à la montée de l'islamisme en Tunisie et les éventuelles dérives que peuvent engendrer les excès des religieux, le chef du gouvernement a indiqué qu'il «ne faut pas avoir peur des gens qui fréquentent les mosquées, ni tenir compte de leur mode vestimentaire ou craindre leurs barbes. Le Vatican n'est-il pas la destination des hommes de culte chrétien ? Pourtant, personne ne boude Rome en tant que destination touristique. Il n'empêche, vous avez le droit de craindre le mauvais emploi de la religion. Quand on tente de dicter sa foi aux autres par le recours à la force ou la violence. Mais cela n'est pas uniquement propre aux religieux, l'extrême gauche, par ses slogans, par ses agissements, s'inscrit aussi dans le fanatisme ». Pour le chef du gouvernement, « certains essayent à tort de présenter la Tunisie comme une jungle pleine de bêtes féroces. Or la Tunisie qui s'est affranchie de la dictature, compte sur son peuple pour être le garant de la nouvelle démocratie. Cependant, il ne faut pas faire d'amalgame entre la démocratie et l'anarchie. Nous sommes pour une démocratie soutenue par la loi et celui qui enfreint la loi, sera jugé par la loi ». La tenue des élections a été un autre point soulevé lors de ce point de presse et au chef du gouvernement d'affirmer qu'elles auront lieu « entre mars et juin 2013 ». Hamadi Jebali a indiqué qu'après l'approbation de l'ANC, « il y aura une instance indépendante pour les élections, une instance indépendante pour l'audiovisuel ». Et d'ajouter qu'il n'y aura «personne au-dessus de la légalité». Présenté comme maillon faible du tourisme tunisien, le tourisme culturel fut évoqué par les journalistes. « Il est nécessaire de baliser la voie à de nouvelles formes de tourisme à haute valeur ajoutée telles que le tourisme culturel, de congrès, le tourisme alternatif. Je sais que l'on travaille dessus, en l'occurrence le circuit de la Révolution qui empruntera les villes par où s'est déclenchée la Révolution pour arriver à l'avenue Bourguiba dont les manifestants ont poussé Ben Ali à fuir le pays le 14 janvier », a cité comme exemple le chef du gouvernement. Abordant les indicateurs du tourisme tunisien, M.Hamadi Jebali a souligné qu'ils clignotent au vert. Cependant, l'objectif demeure de retrouver les « performances de l'année 2009-2010, à savoir 7 millions de touristes » et de penser comment les dépasser pour atteindre 10 millions de touristes. N'empêche que M. Hammadi Jebali, qui reconnaît que ces objectifs ne seront peut-être pas réalisés à 100% dans les délais escomptés, affirme quand même que la tendance de la reprise va crescendo. Toutefois, le chef du gouvernement reconnaît que plusieurs problèmes entravent encore le décollage réel de la destination. « Ces problèmes ne relèvent pas uniquement du cadre institutionnel car plusieurs opérateurs touristiques souffrent de problèmes structurels tels que l'endettement. Nous voulons consolider l'activité florissante des opérateurs qui réussissent et aider à résoudre les problèmes de ceux qui en souffrent ». Interrogé sur les rumeurs qui circulent à propos d'un possible assassinat de quelques membres du gouvernement sur les réseaux sociaux, M. Hammadi Jebali a indiqué qu'il n'a pas peur de ces campagnes d'intimidation. «Il ne faut pas avoir peur de l'assassinat des personnalités politiques, il faudrait plutôt craindre l'assassinat de la révolution. Ma confiance est grande dans le peuple tunisien qui saura préserver sa révolution», a-t-il conclu.