La 21e édition du Forum annuel de l'Association des Tunisiens des grandes écoles (Atuge) s'est tenue, dimanche à Paris, sur le thème «Nouvelle Tunisie : nouveau contrat social». Outre la nouveauté 2012, à savoir l'espace «Social Business», une occasion pour découvrir l'entrepreneuriat social et le rôle des organismes opérant dans ce domaine, le forum comporte deux autres espaces : l'Espace entreprise et l'Espace challenge, dédiés à l'entrepreneuriat et à l'innovation et regroupant investisseurs et porteurs de projets. Autre composante du forum, le village associatif en l'honneur des associations de Tunisiens en France, permettant aux visiteurs de connaître ces associations et de s'informer sur leurs activités. Le choix du thème de cette nouvelle session s'inscrit, selon les organisateurs, dans le cadre de la volonté d'approfondir le débat sur la nécessité de définir un nouveau contrat social entre l'Etat, les entreprises et les citoyens, un contrat qui viendra répondre aux attentes des Tunisiens, contribuer à promouvoir la compétitivité du pays et renforcer son attractivité aux investissements, tout en respectant les droits des employeurs et de la libre initiative entrepreneuriale. Le ministre des Affaires sociales, Khalil Zaouia, a, à cette occasion, donné un aperçu de la politique sociale en Tunisie, mettant l'accent sur les efforts déployés dans l'élargissement du champ d'application de la sécurité sociale à des groupes de travailleurs jusque-là dépourvus de protection, faisant remarquer que le taux de couverture sociale effectif avoisine actuellement 81%. Il a fait savoir qu'en 2011, près de 6,7% de la population totale du pays a bénéficié du programme d'aides sociales aux catégories nécessiteuses et à revenus limités ainsi qu'aux catégories à besoins spécifiques, soit 185 mille familles (700 mille personnes). Il a ajouté qu'il a été décidé d'élargir le nombre des bénéficiaires de ces aides qui profiteront, désormais, à 235 mille familles, soit environ 890 mille personnes. Par ailleurs, le ministre a indiqué que la révolution tunisienne a révélé les faiblesses structurelles du modèle de développement économique et social adopté sous l'ancien régime et est venue démontrer les limites d'une croissance économique dépourvue d'une justice sociale clairement exprimée en termes d'équité entre les catégories sociales, les régions, voire les générations. Il a souligné l'impératif d'élaborer, selon une démarche inclusive, participative et consensuelle, un nouveau contrat social pour la Tunisie qui permettra de gérer, efficacement, les différents intérêts et sensibilités, d'assurer une paix sociale et d'enclencher un processus de développement qui considère les citoyens comme étant des détenteurs de droits à la liberté, à la dignité et au développement et les pouvoirs publics comme étant des détenteurs d'obligations pour la réalisation de ces droits. Il a, à cet égard, mis l'accent sur l'importance du dialogue social, meilleur garant pour assurer un large consensus autour des questions sociétales fondamentales et des priorités de développement. Il a fait savoir que le gouvernement provisoire a inscrit dans son programme 2012/2013 la création d'un conseil national pour un contrat social, comme étant un organe consultatif, chargé d'engager et de renforcer un dialogue national autour d'un certain nombre de dossiers nationaux en vue de l'élaboration d'un contrat social. Le programme du gouvernement prévoit, aussi, a-t-il ajouté, l'activation de la Commission nationale pour le dialogue social. Le programme du forum a comporté plusieurs conférences sur les thèmes suivants : «Quelle place pour l'entreprise sociale (social business en Tunisie), «Les médicaments en Tunisie: enjeux économiques et défis sociaux et «La réforme administrative, un levier pour l'entrepreneuriat en Tunisie».