Suite au succès qu'avait enregistré lors de sa première édition, tenue au lendemain du 14 janvier 2011, le forum de la société civile de cette année démarrera, aujourd'hui et demain, à la Cité des sciences, sous le signe «Forum du citoyen actif». Un rendez-vous d'envergure tant attendu par la famille associative élargie pour se pencher de nouveau sur son devenir et le rôle qu'elle pourrait jouer dans la Tunisie nouvelle. Conjointement organisé par l'Association tunisienne des grandes écoles (Atuge) et «Touensa», en partenariat avec la Banque mondiale, ainsi que d'autres ONG émergentes telles que «Util», Sawty (ma voix) et «trait d'union Tunisie», ce forum vise essentiellement à renforcer les relations, intensifier les échanges et promouvoir l'action de réseautage, en toute synergie avec les orientations globales du pays. Ouvert par M. Moncef Marzouki, président de la République, en présence de la représentante résidente, ce forum sera marqué, cette fois-ci, par des séances plénières, des débats, des ateliers, ainsi qu'un village associatif regroupant 200 associations dont 90 venant des régions. L'événement semble être de taille, compte tenu des objectifs escomptés et l'utilité des contacts prévus entre le tissu associatif et les différents acteurs de la société civile, qu'ils soient partis politiques, citoyens, entreprises économiques ou également institutions gouvernementales. L'essentiel est de créer une certaine interaction positive entre toutes les forces vives de la société pour édifier l'avenir du pays, avec des lendemains meilleurs. Que chacun se sente responsable dans la réussite de ce processus démocratique. En fait, le forum se déroulera sur deux jours, avec au menu des communications et des thématiques prônant la valeur de citoyenneté dans son acception la plus large. Aujourd'hui en début d'après-midi, la première séance plénière intitulée «Citoyenneté au service de la révolution: bilan et perspectives» sera consacrée aux interventions de M. Moncef Marzouki, président de la République, et de Mme Ellen Murray, représentante de la Banque mondiale en Tunisie. Des initiatives associatives qui se sont distinguées au lendemain de la révolution seront exposées à l'assistance en tant qu'exemples réussis de la période de transition. Il s'agit de «Madrassati», de «Bus citoyen», «Opengov» et «Observation des élections». «Citoyenneté et service public: construisons l'avenir ensemble», sera également l'axe fédérateur de plusieurs interventions qui devraient répondre aux interrogations suivantes : quelle forme de gouvernance est aujourd'hui derrière la politique de réforme administrative? Quel apport pour l'ouverture des données publiques et le droit à l'accès à l'information ? Quel rôle peut jouer la société civile dans l'amélioration des services publics à la faveur du droit d'accès à l'information dans d'autres transitions démocratiques ? Quels mécanismes de concertation et de participation pourrait-on mettre en place au niveau des collectivités locales pour promouvoir les services de proximité ? Est-il possible aujourd'hui de jeter les bases d'une plateforme de dialogue entre les parties prenantes ? Autant de questions auxquelles bon nombre de responsables politiques et certains membres du gouvernement seront, en effet, disposés à apporter les réponses appropriées. Et les travaux de la première journée se poursuivront sur fond de débats et de panels portant sur «Activisme et engagement des jeunes» et «La citoyenneté par la culture». Avant que le rideau ne tombe sur cette deuxième édition, la journée de samedi sera chargée d'interventions focalisées, en grande partie, sur la place des associations dans la vie active et leur rôle dans l'emploi et le développement. Au cours de la matinée, il sera question d'aborder l'impact de la société civile, sa raison d'être et la manière avec laquelle elle plaide sa cause, tout en s'inspirant des expériences étrangères en la matière. Aussi, est-il important de créer des synergies entre les associations en place et renforcer les mécanismes d'appui pour instaurer de nouvelles traditions de dialogue avec le gouvernement, ce qui permet d'aboutir à des résultats conséquents. Face au contexte de révoltes et de sit-in partout dans le pays, l'association est-elle, ainsi, en mesure de jouer son rôle de conciliateur emploi-développement ? A la lumière de tous ces défis, comment être efficace pour s'organiser, gérer des projets et initier des partenariats de qualité inscrits dans la durée ? «Citoyenneté et solidarité, obligation ou devoir citoyen», tel sera le dernier thème affiché sur le menu du forum, au cours duquel les intervenants vont présenter les élans de solidarité engagés après la révolution, l'évaluation du parcours et l'éducation des jeunes aux valeurs d'entraide et de soutien. En guise de recommandations, les intervenants auront à poser les questions suivantes : comment renforcer les rapports entre associations et bailleurs de fonds ? Qu'attendent ces derniers des porteurs de projets associatifs et quels sont les critères de sélection ?