• La promesse de régulariser leur situation n'a pas été tenue Près de mille formateurs exercent, depuis dix ans, au sein de l'Agence tunisienne de formation professionnelle alors qu'ils sont en situation irrégulière et attendent d'être titularisés. En colère, ils observent depuis quelques jours un sit-in au sein de l'établissement afin d'obtenir le changement de leur situation. «Ces agents ne sont pas protégés en cas d'accident de travail. On leur impose une retenue fiscale, alors qu'ils ne versent aucune cotisation sociale et ils n'ont pas de contrat de travail», a souligné M. Jabrane Bouraoui, formateur et membre du syndicat général de la formation professionnelle , de l'emploi et de l'immigration. Une solution a bien été trouvée, l'année dernière, par le précédent ministre de l'Emploi, M. Saïd El Aybi, qui a intégré trois cents formateurs. Mais, sept cents ont continué à exercer de façon irrégulière sans être déclarés et sans bénéficier d'aucun droit. Exaspérés par une situation qui n'a que trop duré, ils se sont rendus, le 28 décembre dernier, au ministère de l'Emploi pour rencontrer l'actuel ministre de l'emploi, M. Abdelwaheb Maâtar, afin de lui exposer leur problème. Ils ont été reçus par le ministre et le chef de cabinet et sont repartis avec la promesse qu'une partie des formateurs seront titularisés au cours du mois d'avril 2012 et une seconde partie en 2013. « Le chef de cabinet du ministre de l'Emploi a signé le PV et a promis aux formateurs mécontents que 460 postes seront ouverts au cours du mois d'avril 2012, ce qui permettra la titularisation de 460 d'entre eux. Quant aux deux cent quarante formateurs restant, leur situation sera régularisée au cours de l'année suivante», poursuit M. Jabrane. Le mois d'avril s'est écoulé sans qu'aucune décision n'ait été prise par l'agence pour titulariser les 460 formateurs comme promis par le ministère. Leur désappointement a atteint son comble. Ils se sont de nouveau rendus au ministère pour en faire part au ministre qui, après avoir refusé au début de les recevoir, a fini par leur déclarer que la décision d'ouverture des 460 postes a, en fin de compte, été exclue et que les formateurs doivent, par conséquent, attendre qu'un concours soit organisé par l'agence pour qu'ils soient titularisés. «Cette décision est inacceptable, finit par conclure M. Jabrane. Primo, parce que on ne sait pas quand ce concours sera organisé. La situation irrégulière dans laquelle se trouvent les formateurs risque, par conséquent, de s'éterniser. Secundo, si ce concours est organisé, il sera ouvert à tous ceux qui désireront le passer à condition bien sûr qu'ils répondent aux critères requis. Les formateurs vacataires qui y participeront n'ont aucune garantie de réussir ce concours et d'être intégrés. Or, les formateurs qui travaillent au sein de cette agence depuis des années doivent être prioritaires si l'agence décide d'intégrer ».