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Le rythme de Croisette
Festival de Cannes
Publié dans La Presse de Tunisie le 24 - 05 - 2012

L'ambiance est la même sur la Croisette, qu'il fasse beau ou mauvais temps, les files d'attente pour accéder aux salles sont ininterrompues. Il faut se lever tôt pour voir un film. Et là l'engouement des Cannois pour le cinéma reste exceptionnel sans compter les milliers de festivaliers et des représentants des médias qui courent les allées du palais du festival ou qui encombrent les rues. Cette frénésie n'a pas d'égale sous d'autres cieux. Cela vient du fait sans doute que Cannes reste la première vitrine du cinéma international, accueillant ce qui se fait de mieux dans le monde en matière du 7e art.
La vie plutôt que la mort
Tous les films sont courus, toutes sections confondues. Io e Te (Moi et Toi) du cinéaste italien Bernardo Bertolucci, présenté hors compétition, a fait salle comble. Bernardo Bertolucci est une grande pointure du cinéma international pour avoir réalisé un grand nombre de films importants comme Le dernier Tango à Paris (1972), La Luna (1979), La tragédie d'un homme ridicule (1981) ou encore Le dernier empereur (1988). Il revient, cette fois-ci, à Cannes avec un nouveau film, un huis clos étouffant au début mais libérateur pour le jeune Lorenzo, un ado de 14 ans en quête d'identité qui refuse d'aller en classe de neige et choisit de s'enfermer dans la cave abandonnée de son immeuble pour éviter les conflits avec sa mère.
Il est rejoint par sa demi-sœur Olivia. Une irruption inattendue qui va bouleverser le jeune solitaire. Plus âgée que lui, il profitera de son expérience de la vie et sortira de son isolement, plus solide, pour affronter en homme et non plus en gamin la vie des adultes. Bertolucci a filmé au plus près des corps, insistant sur les détails et se concentrant sur les personnages qui font évoluer l'histoire en apparence simple. Après neuf ans d'absence, Bernardo Bertolucci revient au cinéma avec une adaptation d'un roman de Niccolo Ammaniti, dans laquelle il s'interroge sur la perte d'identité, les rêves, les déceptions des adolescents faisant porter à de jeunes acteurs inconnus des rôles éprouvants dans lesquels ils ont excellé.
Abîmés chacun à sa manière, Olivia toxicomane et Lorenzo mal dans sa peau d'adolescent s'aident mutuellement à travers la relation fraternelle et se voient grandir au fur et à mesure que le film avancera. A la fin, leurs chemins se sépareront mais avec la promesse d'être plus raisonnable et d'abandonner la drogue pour Olivia et de vivre plus avec les autres et moins dans l'enfermement pour Lorenzo. Contrairement aux autres cinéastes vieillissant qu'on retrouve cette année sur la Croisette, Bertolucci a choisi plutôt d'évoquer la jeunesse et la vie plutôt que la mort.
Pour la beauté du geste
Moins dans la retenue et la sobriété de Bertolucci, Leos Carax, surnommé le nouveau Godard français depuis Les amants du Pont-Neuf (1991), plus dans l'extravagance, propose dans la compétition officielle un film absolument déroutant sur le cinéma Holy Motors. Un personnage joue un rôle multiple à l'écran. Oscar, interprété par Denis Lavant, incarne plusieurs créatures non moins étranges.
Il voyage de vie en vie. Onze vies en un seul jour. Il est tour à tour grand patron, meurtrier, mendiant, créature monstrueuse, père de famille etc., et ce, juste pour «la beauté du geste». Tout est tourné en extérieur à Paris qui lui sert de décor : les Champs Elysées, la Samaritaine, le cimetière du Père Lachaise que le personnage sillonne dans sa limousine blanche, conduite par Céline, vieille dame blonde? C'est dans ce bolide qu'il procède, tel un comédien fatigué à ses métamorphoses.
Œuvre kitsch, grandiloquente et fantasque, Holy Motors nous montre à quel point le cinéma a évolué dans sa manière de traiter les fantasmes. Sans doute que Carax regrette l'époque où le cinéma du «moteur» et de «l'action» a fait rêver plus d'une génération. La limousine extra-longue représente-t-elle un certain cinéma qui s'éteint avec l'arrivée du règne du virtuel? Le film est aussi une réflexion sur la vie et la mort dans un monde qui change sans que l'on prenne vraiment conscience. Carax s'y plaît à réutiliser les références cinématographiques : La belle et la bête, Métropolis, Spirdeman, Titanic et d'autres. Le jury conduit par Nanni Moretti sera-t-il sensible à cette œuvre complétement déstabilisante ?


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