• Le président de la République, Moncef Marzouki, se rendra le 3 juillet prochain en France pour une visite d'Etat • Des efforts seront fournis, notamment dans le cadre de l'Union africaine, pour promouvoir le projet tunisien consistant à créer une cour constitutionnelle internationale En ouverture du point de presse périodique de la Présidence de la République, le porte-parole de la Présidence, Adnène Mansar, a affirmé que les visites effectuées par les membres du gouvernement dans plusieurs gouvernorats, notamment des régions intérieures, sont appréciées par la Présidence, qui soutient ces efforts visant à présenter les différents projets de développement que le gouvernement lancera prochainement. Me Mansar a souligné les efforts fournis par la Présidence de la République dans le cadre de la lutte contre la corruption et en vue de poursuivre tous ceux qui sont impliqués dans des affaires de mauvaise gestion des deniers publics. Il a précisé que l'organisation dernièrement d'une conférence sur le thème «Quelle est l'origine de vos biens» vient dans cet esprit et qu'elle vise notamment le problème de la défaillance législative en la matière. «Cette conférence a abouti, entre autres, à une somme de recommandations dont la criminalisation de l'enrichissement illicite, ainsi que de constitutionnaliser le principe de la lutte contre la corruption, outre l'élaboration d'un projet de loi qui complète le projet du ministère de la Réforme administrative en la matière», a indiqué le porte-parole de la Présidence. Me Adnène Mansar a confirmé la satisfaction de la Présidence quant à l'engagement de certains pays à restituer l'argent qui a été détourné par Ben Ali et les membres de sa famille. Il a appelé le reste du pays à négocier avec les autorités tunisiennes la restitution de cet argent dont le peuple tunisien a besoin en ces temps «et non pas après une trentaine d'années»... «C'est un droit, et tous les Etats doivent accorder de l'importance à cette question», a-t-il souligné. Pour rester dans les affaires intérieures, Me Mansar a évoqué le dossier des martyrs et des blessés de la révolution. Il a affirmé que le président de la République a accueilli plusieurs familles pour écouter leurs doléances mais aussi pour prendre en charge les blessés de la révolution. Pour sa part, Mme Ikbal Msadaâ, responsable du dossier des martyrs et des blessés de la révolution à la Présidence de la République, a énuméré les prises en charge des traitements, soins, transport et suivi des cas qui avoisinent les 50. Elle a précisé que certains ont été transférés, entre autres, en France et au Qatar. De même, Mme Msadaâ a cité l'initiative allemande dont une délégation de spécialistes du traitement des blessures graves s'est rendue en Tunisie dernièrement pour faire un don de matériel et dispenser des formations au cadre médical et paramédical du centre de traitement orthopédique «El Kassab», et ce, en collaboration avec le ministère de la Santé publique. Elle a évoqué, aussi, l'importante participation qatarie consistant à prendre en charge un certain nombre de blessés, avec l'apport du ministère de la Justice et des Droits de l'homme. Délégations spéciales défaillantes Pour ce qui est des déclarations de certains conseillers à la Présidence dans les médias, le porte-parole de la Présidence a affirmé que «les écrits que ces conseillers ont publiés n'engagent pas la Présidence, ce sont plutôt des opinions personnelles». Dernier point des affaires intérieures, les délégations spéciales. A ce sujet, Me Adnène Mansar a précisé que plusieurs dizaines parmi elles ne fonctionnent pratiquement pas. «Nous avons noté une défaillance notable dans le travail municipal et l'organisation provisoire des pouvoirs publics permet à la Présidence de la République de renouveler les mandats des délégations spéciales», a-t-il ajouté. Ce qui laisse entendre que des mouvements au niveau des délégations spéciales sont fort probables prochainement. Zone de libre-échange maghrébine à activer Le porte-parole de la Présidence a évoqué le programme des visites du Président de la République qui se rendra en France le 3 juillet prochain en visite d'Etat. Moncef Marzouki s'entretiendra notamment avec son homologue français François Hollande, et se rendra au siège du Parlement européen à Strasbourg. Me Mansar a affirmé aussi que le président tunisien se rendra au Sénégal le 19 juin «afin de promouvoir le coopération bilatérale sur les plans économique et social». «Cette visite visera aussi la restructuration de l'Union africaine et ce sera l'occasion de promouvoir le projet tunisien consistant à créer une cour constitutionnelle internationale», a-t-il ajouté. Evoquant le prochain sommet maghrébin, le porte-parole de la Présidence de la République a affirmé que pour des questions de sécurité, ce sommet n'aura pas lieu à Tabarka comme prévu. «Peut-être qu'on gardera Tabarka pour y organiser l'une des conférences qui auront lieu en marge de ce sommet prévu le 10 octobre prochain. L'une des priorités de ce rendez-vous est de confirmer la zone de libre-échange maghrébine qui devra être activée lors du sommet des ministres des Affaires étrangères maghrébins. A cette occasion, il y aura plusieurs activités concernant l'intégration sociale maghrébine, l'investissement dans ce cadre, la jeunesse, ainsi que la possibilité d'organiser un sommet parlementaire maghrébin. L'espace maghrébin est une aubaine pour tous les Maghrébins et nous avons pensé à faire participer, à une large échelle, les composantes de la société civile», a-t-il enchaîné. Selon Me Mansar, plusieurs questions seront traitées lors du sommet du 10 octobre, dont notamment la synchronisation dans les politiques bancaires et autres. De même pour les mécanismes de lutte contre la contrebande d'armes en provenance notamment du Mali. Par ailleurs, évoquant le dossier syrien, le porte-parole de la Présidence a réaffirmé le refus de l'intervention militaire étrangère en Syrie. «Le pouvoir syrien a raté plusieurs occasions pour se rattraper et Al Assad refuse de céder le pouvoir à son second», a-t-il indiqué. Me Mansar a affirmé que l'opinion internationale ne trouve plus d'intérêt à ce que Bachar Al Assad soit maintenu à la tête du pouvoir syrien et commence à évoquer la possibilité de le remplacer par le vice-président, à l'instar du scénario du Yémen. Répondant à une question portant sur la position tunisienne en ce qui concerne l'affaire de l'extradition de l'ancien Premier ministre libyen Al-Baghdadi Al-Mahmoudi en Libye, il a confirmé la position initiale de la Présidence. «La décision de l'extrader est une décision de principe, ce qui ne se fera que lorsque les conditions du traitement d'Al Baghdadi seront jugées bonnes et que nous aurons les garanties nécessaires pour un procès équitable. A la demande du côté libyen, la commission tunisienne a effectué une première visite en Libye pour s'assurer de ces conditions et elle continuera son travail. D'autre part, concernant les critiques de certains avocats qui prétendent que c'est une forme d'emprisonnement, nous répondons qu'elles sont fausses et que c'est une protection et une prise en considération du danger qu'il court actuellement vu les menaces qui pèsent sur lui. Autrement, l'avis du Haut commissariat pour les réfugiés a été clair. Il a demandé à ce qu'on ne l'extrade pas avant qu'il ne finisse d'étudier sa demande pour obtenir le statut de réfugié politique», a enchaîné le porte-parole de la Présidence. La commission tunisienne se compose de six membres dont un représentant de chacun des ministères de la Justice et des Droit de l'Homme et de la Justice transitionnelle, ainsi que de M.M. Abderrazek Kilani, ministre auprès du chef du gouvernement, chargé des relations avec l'ANC, Samir Ben Amor, conseiller auprès du Président de la République, Hechmi Jgham et Anouar Gharbi, deux militants des droits de l'Homme.