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Gigantesque imbroglio
MOYEN-ORIENT : Egypte — Présidentielle (2e tour)
Publié dans La Presse de Tunisie le 21 - 06 - 2012


• Morsi dépasserait Shafik de moins d'un point
• La proclamation des résultats définitifs, prévue aujourd'hui, pourrait être reportée
• Le Conseil supérieur des forces armées demeurera le vrai maître de l'Egypte, quel que soit le vainqueur
• L'ombre de Moubarak plus que jamais présente
De notre envoyé spécial au Caire Slaheddine GRICHI
Alors qu'en Tunisie, les islamistes sont en train d'asseoir leur hégémonie sur la scène politique et sociale en mettant la main sur les principaux rouages de l'Etat et de l'administration, aidés en cela par leur majorité à l'Assemblée constituante et par le légalisme et la non-ingérence des forces de l'ordre et de l'armée dans les affaires politiques, ici en Egypte, ils sont en train d'essayer des coups — bas mais légaux — portés par le Csfa (Conseil supérieur des forces armées) qui veut à tout prix les empêcher d'avoir le contrôle du pays, bien qu'ils soient (proportionnellement) beaucoup plus nombreux que chez nous.
Ainsi, tout en réitérant son «irrévocable engagement à remettre le pouvoir aux civils à la fin de ce mois», comme l'affirmait, au cours d'une conférence de presse tenue il y a deux jours, le général Mamdouh Chahine, membre du Csfa, ce dernier a profité de la dissolution de la Chambre du peuple (Parlement) par la Cour constitutionnelle (une décision où le Conseil est pour beaucoup, selon les observateurs) pour promulguer une déclaration constitutionnelle complémentaire qui lui attribue de vastes pouvoirs tout en limitant à l'extrême ceux du président de la République. Cette déclaration, assimilée à un coup d'Etat par les Frères musulmans dont les sympathisants ont envahi de nouveau Place Ettahrir depuis mardi, stipule que le Csfa exerce le pouvoir législatif jusqu'à l'élection d'un nouveau Parlement, qui ne peut avoir lieu qu'après la rédaction de la Constitution et son adoption par voie de référendum. Le texte de la déclaration donne le droit au Csfa de former une nouvelle commission constituante, au cas où «l'actuelle serait empêchée d'accomplir sa tâche», avec comme, cerise sur le gâteau, un droit de veto sur tout article qu'il jugerait «contraire aux intérêts suprêmes du pays».
Par ailleurs, selon le même texte, les affaires internes de l'armée, dont le budget, les nominations et les destitutions, sont du seul ressort du Csfa. Une manière de dire que le président de la République n'est plus le chef suprême des forces armées. Cela est confirmé par une autre clause qui précise que ce dernier ne peut déclarer une guerre sans l'aval d'un «conseil de défense nationale», où il siégera avec 4 ministres et 11 membres, tous de hauts cadres des ministères de la Défense et de l'Intérieur. Les décisions de ce conseil doivent être prises à l'unanimité.
«Equilibre» ou «coup d'Etat»?
Et si les Frères musulmans et certaines forces dites «révolutionnaires» crient au coup d'Etat et rejettent autant la dissolution par la Haute Cour constitutionnelle du Parlement que la déclaration constitutionnelle complémentaire qui, d'après eux, n'a été promulguée et ne sera appliquée qu'au cas où leur candidat, Mohamed Morsi, serait élu, les militaires affirment qu'ils n'ont cherché qu'à assurer un certain équilibre et à empêcher une concentration de pouvoirs aux mains du président de la République. Le Csfa avance également que le Parlement dissous, il ne pouvait que combler ce vide constitutionnel, en se chargeant du législatif, le temps d'organiser de nouvelles élections de la Chambre du peuple «qui auraient lieu dans cinq à six mois, au maximum», selon le général Mamdouh Chahine du Csfa. En cela, les militaires sont soutenus par bon nombre de la population, dont des libéraux, des intellectuels, des politiques et des membres de l'ancienne commission de la rédaction de la Constitution, qui s'en sont retirés à cause des choix et des positions de leurs confrères islamistes — majoritaires— visant une islamisation de l'Etat. Tous craignent une hégémonie des Frères et espèrent que la Constitution sera représentative de toutes les composantes de la société égyptienne, sans la domination d'aucune partie.
En tout cas, la division de la rue est palpable et elle est exprimée par le scrutin où l'islamiste Mohamed Morsi et Ahmed Shafi, présenté comme le candidat de l'armée et assimilé à l'ancien régime, sont pratiquement à égalité des voix.
Mieux, chacun d'eux a devancé l'autre dans certains de ses propres fiefs. Mais malgré leur capacité à la mobilisation, les Frères musulmans risquent de voir leurs problèmes se multiplier, puisque non seulement «leurs» Parlement et commission de rédaction de la Constitution ont été dissous, leur existence même, en tant que mouvement, est menacé, tout comme leur aile politique représentée par le parti «Liberté et Egalité» qui fait l'objet d'un procès qui connaîtra son épilogue en septembre prochain. Autant le mouvement que le parti seraient en infraction par rapport aux lois régissant la vie politique.
Qui sera le président ?
Tout cet imbroglio semble reléguer l'élection du président de la République au second plan. Mais à en croire certaines sources officieuses dont le groupe «Magistrats pour l'Egypte», ce serait Morsi qui devancerait Shafiq d'un peu moins d'un point. Mais a-t-on comptabilisé tous les recours et tous les bulletins annulés ? Pas du tout évident, dans la mesure où Farouk Soltane, le président de la Haute instance des élections, ne cesse de répéter que tous les chiffres et autres autoproclamations de victoire des deux camps sont erronés. L'un de ses proches nous a même confié que les annulations toucheraient près d'un million de bulletins. D'où la possibilité que l'annonce des résultats définitifs ne soit pas faite aujourd'hui, comme prévu.
Dans cette atmosphère bouillonnante, l'attention de l'opinion publique a été détournée par l'annonce de la détérioration aggravée de l'état de santé de l'ancien président Hosni Moubarak, qui a été transféré avant-hier après-midi de l'hôpital carcéral à l'unité des soins intensifs de l'hôpital militaire d'El Maâdi. Donné pour cliniquement mort, il s'est avéré qu'il a très bien répondu aux efforts de réanimation qu'on lui a prodigués et qui ont permis de maîtriser le début d'attaque cérébrale qui l'a frappé. L'un de ses proches nous a affirmé hier après-midi qu'on lui a ôté l'appareil respiratoire et qu'il y avait des moments où il était totalement conscient. Quels commentaires doit-il faire sur ce gigantesque imbroglio ? Le saurons-nous un jour ?


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