Un nombre important de prisonniers politiques et de membres de leurs familles a observé, hier, un sit-in devant le siège du gouvernorat de Béja, pour demander l'application du décret-loi sur l'amnistie législative générale. Les participants au mouvement ont dénoncé la «poursuite de la politique de marginalisation et d'oubli». Ils ont demandé l'application de l'article 2 du décret-loi sur l'amnistie législative générale, promulguée en février 2011 et qui évoque l'alignement des anciens prisonniers et des licenciés rétablis dans leur travail, des compensations financières pour la période de rupture de travail, l'actualisation des salaires et des dédommagements pour les étudiants et les élèves ayant rompu leurs études parce qu'ils étaient en prison, ainsi que la réhabilitation matérielle et morale de cette catégorie. Après le sit-in, l'association «Dignité pour le prisonnier politique» de Béja a rendu public un communiqué adressé au chef du gouvernement dans lequel, elle appelle à l'accélération de l'application du décret-loi et à la tenue d'une réunion avec le gouverneur de Béja, Naceur Temimi, pour l'examen des étapes pouvant être parcourues pour accorder leurs droits aux anciens prisonniers politiques. Le président de cette association, Jamel Abdennaceur Sayari a évoqué à la correspondante de l'agence TAP à Béja «les grandes souffrances des familles des prisonniers politiques et des martyrs qui ne possèdent même pas un carnet de soins». Il a ajouté que «le gouvernement n'a fait aucun pas positif concernant ce dossier», demandant l'application du décret-loi qu'il considère comme «le fruit du militantisme du peuple». En outre, le président de l'association a dénoncé les critiques de différentes parties contre ce décret-loi, soulignant que la revendication des anciens prisonniers politiques «ne vise pas à acculer le gouvernement, mais seulement à demander des solutions urgentes à cette catégorie qui a souffert durant des décennies». Le gouverneur de Béja a considéré, pour sa part, que «l'amnistie législative générale concerne toutes les parties politiques qui avaient souffert de la répression, sous l'ancien régime». Il a affirmé qu'il va «œuvrer pour faire parvenir leurs revendications au gouvernement, afin qu'ils ne tombent pas dans l'oubli, après avoir subi l'injustice, sous l'ancien régime».