Ce projet passe de 10 à 20 mille m2 pour un coût total de 20 MD C'est là, entre autres, où transparaît le coup de maître de cette si belle réalisation : le passage des anciens bâtiments aux nouveaux est imperceptible, on ne s'en aperçoit même pas. De sorte que ni le vieux n'a à trop plastronner pour être l'ancêtre, ni le nouveau n'a à trop parader en raison de sa jeunesse. Ils font un à présent. Un tout homogène et cohérent, spacieux et aéré, uni pour la complémentarité, l'opulence et l'élégance. Il est sacrément beau ce vieux très jeune musée du Bardo. C'est un état des choses qui a rendu indispensable la restauration du musée, et celle-ci a servi de prétexte pour son extension, son embellissement et son enrichissement. Ouvert au public dès 1888 sous le nom de Musée Alaoui, le Musée national du Bardo a pris bien des rides et, pour tout dire, est entré depuis belle lurette déjà dans une phase sérieuse de délabrement et de dégradation. L'Unité de projet de gestion et de valorisation du patrimoine culturel (ministère de la Culture) en a pris conscience en faisant appel, en 2003, à des experts en muséologie de Tunisie et de France. Les travaux, à tous les niveaux, ont démarré en 2009 et pris fin – ou presque – au mois de mai dernier. Alors que les anciens bâtiments ont reçu un coup de toilette général (restauration et rénovation), les nouveaux sont arrivés avec diverses...nouveautés dont les principales, mais non les seules en vue, sont le doublement de la superficie totale du musée (de 10 à 20 mille m2, ce qui fera passer sa capacité d'accueil de 600 mille à un million de visiteurs/an) et son enrichissement de 4 mille nouvelles pièces (8 mille en tout) glanées ça et là, à travers la République, à la faveur de fouilles et de découvertes. L'extension se présente ainsi : quatre salles géantes aménagées sur trois niveaux, Rdc et deux étages, auxquels des escaliers et un...ascenseur permettent l'accès. Les collections réunissent une foule de mosaïques, des sculptures, des stèles, des céramiques au sol et placardées aux murs et aux plafonds, du bronze, du bois, des sarcophages, etc., qui, toutes, racontent l'Histoire de la Tunisie de la préhistoire à l'ère arabo-musulmane en passant par les Puniques, les Numides et, bien évidemment, les Romains. A défaut d'insister sur l'installation de nouveaux équipements ultramodernes et répondant aux normes internationales dans le domaine muséologique (notamment en matière d'éclairage), on soulignera cette autre nouveauté consistant en la création d'espaces d'accueil et de services, d'une librairie, de salles d'interprétation et de présentation, d'une salle de conférences, ainsi que des espaces d'animation pédagogique et des boutiques culturelles. Aussi, appel a-t-il été fait aux jeunes créateurs (Beaux-arts ou autres) en vue de l'exposition-vente de produits allant dans l'esprit de la muséologie. L'ensemble des travaux étant en phase finale, les responsables de l'Unité de projet de gestion et de valorisation du patrimoine culturel s'attellent d'ores et déjà à une autre tâche et non des moindres : la promotion du musée du Bardo auprès des T.O., des agences de voyages, des guides internationaux, et sur le Web. Les années 2010-2011 ayant été particulièrement défavorables pour le tourisme en général (pour les raisons qu'on connaît), l'objectif d'à présent est de rattraper le temps perdu. L'inauguration officielle du musée du Bardo new-look est prévue pour aujourd'hui, mercredi. Quant aux représentants des médias, ils ont eu droit, avant-hier dans la soirée, à une visite guidée assurée par le chef du projet, Mme Olfa Hadj Saïd. Face à ce joyau, un seul sentiment nous a envahis: fierté !