La levée du sit-in de l'hôpital régional de Sfax Hédi Chaker continue, jusqu'à cette heure, de faire des remous de part et d'autre. Mardi, 4 syndicalistes ont été inculpés et deux autres relâchés. La direction de l'hôpital tiendra aujourd'hui une conférence de presse pour présenter sa version des faits. De son côté, l'Union régionale du travail à Sfax a prévu samedi de se réunir pour examiner les conséquences de ces évènements. Une source du tribunal de première instance de la région a confirmé au correspondant de la TAP que 4 individus ont été traduits devant la chambre criminelle du tribunal pour agression physique et verbale contre des fonctionnaires pendant l'accomplissement de leur travail. Pour rappel, des affrontements ont eu lieu mercredi 18 juillet entre la police et des sit-inneurs, parmi des syndicalistes opposés à la reprise du directeur général de l'hôpital régional Jamel Hakim. Ces accrochages ont fait des blessés des deux côtés. Dans un premier temps, l'enquête de la police a abouti à la libération de 7 des 12 arrêtés. L'implication des autres dans les actes de violence ciblant forces de l'ordre et équipements de l'hôpital a été confirmée preuves à l'appui, révèle la même source. Le nombre des personnes impliquées dans ces actes de violence dépasse, de loin le nombre de ceux arrêtés et soumis à l'interrogatoire, a lancé la source judiciaire. Onze autres suspects auraient été identifiés par des enregistrements vidéo et reconnus par les personnes arrêtées. Revenant sur les faits du 18 juillet dernier, la source a nié la présence, aux côtés des forces de l'ordre, d'éléments «en civil» pour évacuer les sit-inneurs. Elle a toutefois affirmé que des heurts ont éclaté entre la police et les protestataires et que les citoyens ont été tenus à l'écart. Une enquête est nécessaire Pour le ministère de la Santé «il était impératif de lever le sit-in afin de permettre à cet établissement hospitalier de reprendre son rythme habituel». Le département considère que la version avancée par des sit-inneurs est dénuée de toute vérité et qu'il est «inconcevable de soutenir ceux qui cherchent à paralyser les activités de l'établissement», peut-on lire dans un communiqué publié mardi. L'Union générale tunisienne du travail, représentée par son bureau exécutif, et la Fédération générale de la santé ont dénoncé le recours de la police à la violence et l'arrestation d'un certain nombre d'employés et de syndicalistes. Elles ont appelé, mardi, à l'ouverture d'une enquête pour connaître les vrais coupables de la dégradation de la situation dans cet hôpital et à la libération immédiate de toutes les personnes arrêtées. La Ligue tunisienne des droits de l'Homme s'est jointe à cette vague de réactions pour condamner l'atteinte à l'intégrité de l'établissement hospitalier et les actes d'agression commises par la police à l'encontre des agents de la santé et des citoyens. Elle a affirmé son attachement à la liberté de l'action syndicale.