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Tout passe par la territorialisation des politiques
Développement régional
Publié dans La Presse de Tunisie le 06 - 08 - 2012

Qu'est-ce que le développement régional ? Quels mécanismes pour le réussir ? Comment peut-on atténuer les disparités régionales qui n'ont eu de cesse de nourrir un climat de tension sociale sous nos cieux ? Afin de trouver des réponses à ces interrogations, il a fallu s'adresser en premier au ministère du Développement régional et de la Planification dans l'objectif de s'informer des stratégies du gouvernement actuel en la matière, puis à un expert avéré qui a eu la gentillesse de s'attarder sur les facteurs-clés d'un développement régional durable et efficace.
Nouvelle stratégie
La stratégie initiée par le ministère du Développement régional et de la Planification repose, comme le signale M. Samir Lazaâr, directeur du développement régional, sur quatre axes indissociables, notammentl'impulsion de l'investissement public à travers l'amélioration de l'infrastructure, le développement des ressources humaines et des équipements sociocollectifs et l'amélioration des conditions de vie des populations. Puis, l'encouragement de l'investissement privé surtout dans les régions de l'intérieur, d'où la nécessité de quelques amendements juridiques et constitutionnels de la réglementation en vigueur. De ce fait, il sera procédé à la révision du code des investissements, à la réalisation de quelques réformes au niveau de l'administration , à la révision du code de la fiscalité afin de colleter plus d'impôts et à la promotion des ressources humaines en repensant les programmes de la formation professionnelle et de l'enseignement supérieur afin de répondre aux besoins du marché du travail à l'échelle régionale. S'y ajoutent, consécutivement, la création de filières économiques intégrées et des chaînes de valeur pour chaque région afin de baliser le terrain devant l'installation de pôles de compétitivité régionaux. Le quatrième axe de la nouvelle stratégie consiste à élaborer une approche participative où sont impliqués le secteur privé, la société civile, l'administration et les professionnels.
Comités régionaux consultatifs
La réalisation de cette nouvelle stratégie a suscité, selon M. Lazaâr, la création de comités régionaux consultatifs de développement, présidés par les gouverneurs et composées des membres de l'Assemblée nationale constituante, d'ONG, de la société civile, de services techniques régionaux et de structures de la profession. Chargés de l'évaluation de la situation économique et sociale de la région, de l'élaboration d'une stratégie de développement pour la région et de la proposition de projets complémentaires pour la région, ces comités régionaux ont élaboré des propositions, suite à quoi le ministère de tutelle a tenu des réunions de rapprochement entre les propositions régionales et les propositions sectorielles qui ont permis de déterminer les projets inscrits dans le budget complémentaire de 2012. Il va sans dire, néanmoins, que l'autre problématique du développement régional n'est autre que l'équité dans la distribution des enveloppes et des projets par gouvernorat, voire par délégation. A ce sujet, le directeur du développement régional au ministère concerné précise qu'on a adopté des critères bien précis qui prennent en considération la marginalisation et la vulnérabilité économique et sociale des régions. Le coût total des projets proposés par les comités consultatifs régionaux de déveloeppement est estimé à 7.356MD, dont 2.395 MD retenus dans le cadre du budget complémentaire pour l'année 2012.
Le ministère a également adopté un programme régional de développement basé sur des interventions ciblant tous les gouvernorats. Connu sous l'appellation de «chantiers régionaux de développement», ce programme annuel est assuré par des crédits dont le coût s'élève à 8,8 MD et permet la création de 5.700 postes d'emploi.
Programme de développement intégré
L'autre programme du ministère visant la promotion des régions défavorisées est celui du développement intégré, admettant la délégation comme zone d'intervention avec ses deux milieux urbain et rural. Le choix des délégations concernées par ce programme a été réalisé en fonction d'une étude ayant concerné 152 délégations classées par ordre prioritaire. Lequel ordre prioritaire prend en considération des critères sociaux (taux de chômage global, taux de chômage des diplômés du supérieur, taux d'analphabétisme, solde migratoire...), économiques (superficie des zones industrielles aménagées, nombre des unités industrielles, taux des actifs occupés dans les services, taux des actifs occupés dans l'industrie,...) et environnementaux (superficie des zones vertes, la proximité des décharges contrôlées, taux de branchement au réseau d'assainissement....). Les projets relatifs à ce programme ont trait à la mise en valeur agricole et à la conservation des eaux et des sols, à la transformation primaire des produits agricoles, à la valorisation des ressources humaines et au patrimoine culturel et naturel et au développement des zones à problématiques unitaires, comme les zones minières, les zones de forêts et les zones pourvues en sites archéologiques. On compte également des projets de promotion des centres ruraux, axés sur les actions d'infrastructure et des équipements sociocollectifs et sur l'offre d'opportunités d'emploi aux femmes rurales et des projets dans les zones périurbaines et limitrophes aux grands et moyens centres urbains afin de mieux promouvoir la dynamique socioéconomique de ces régions. Le coût global de ce programme de développement intégré est estimé à 520 MD pour le financement de 55 projets, dont 38 destinés aux régions intérieures et 17 aux zones côtières. La deuxième tranche de ce programme comptant 35 projets destinés aux gouvernorats de l'intérieur est en cours d'étude au niveau local et régional.
S'attardant sur les résultats de ce programme, M. Lazaâr affirme qu'il permettra l'aménagement de 200 ha de zones industrielles et 1.000 ha de périmètres irrigués, la construction de 40 locaux industriels et 50 zones d'activités, la formation de 5.000 promoteurs dans différentes spécialités, l'aménagement et le bitumage de 80 km de routes et de pistes rurales, la construction de 60 maisons des jeunes et de la culture et l'électrification au profit de 4.000 ménages en milieu rural.
Bonne volonté mais tant de limites
En analysant la nature des projets prévus dans le cadre du développement régional, l'on s'aperçoit qu'ils sont réduits à de simples projets de prestation de services. Evidemment, des projets à faible taux d'employabilité (chantiers régionaux, aménagement d'hôpitaux, de maisons des jeunes, formation de promoteurs...). Or, le problème du développement régional tunisien est beaucoup plus structurel que conjoncturel. D'ailleurs, depuis l'Indépendance, la politique adoptée en matière de développement régional n'a jamais été appliquée du simple fait de jeter de la poudre aux yeux. L'économiste Nidhal Benchikh abonde bien dans ce sens, soulignant que les projets programmés dans les régions défavorisées ne peuvent en aucun cas répondre aux attentes des populations ciblées, vu leur faible taux d'employabilité. «Le fait de considérer comme projet l'aménagement d'un hôpital en équipement ou l'introduction du réseau internet dans une école est à bien des égards la preuve que cette stratégie fait défaut. Autrement dit, en l'absence de grands projets industriels dans les régions de l'intérieur, on ne peut parler d'un vrai développement régional».
Selon M.Benchikh, le taux de présence des moyennes et grandes entreprises dans les régions accusant un retard économique et social par rapport aux grandes métropoles (Tunis, l'Ariana, Ben Arous, Sfax, Sousse, Bizerte) demeure très faible, compte tenu des tissus productifs locaux. «Il faut reconnaître que l'emploi dans les chantiers régionaux est un emploi éphémère, voire illusoire, qui ne peut résoudre le problème du chômage. Au contraire, il présente une menace réelle pour le budget de l'Etat».
Comme le confirme le même économiste, le travail de base relatif au développement régional s'effectue au niveau municipal. Or, pour des considérations électorales, fort probablement, nos municipalités sont toujours non réactivées et désertées en attendant d'y installer des dirigeants qui peuvent servir des intérêts politiques précis. Réalisez-vous que les zones côtières sont devenues des dépotoirs à ciel ouvert à cause de ce vide municipal»?
Sur un autre plan, M. Benchikh fait observer que certaines régions de l'intérieur, généralement dépourvues de conditions de vie dignes (Siliana, Le Kef et bien d'autres exemples), connaissent un solde migratoire négatif. C'est-à-dire ceux qui partent en termes de flux sont beaucoup plus importants que ceux qui viennent. «Si l'on poursuit les mêmes tendances en matière de développement régional, même si on y installe une bonne infrastructure, les investisseurs renonceront toujours à s'orienter vers ces régions et en l'espace de 20 ou 25 années, elles seront désertées. Cela pour dire, qu'un développement régional efficace suscite une nouvelle conception du territoire, de concevoir la région comme un tout. L'économique, le social et le culturel doivent-être pris en considération dans l'objectif de doter ces régions des outils et moyens d'autodéveloppement. Force est de constater dans ce sens que la décentralisation dont parle le gouvernement nécessite l'apport de la municipalité toujours inexistante. Ce faisant, la stratégie du gouvernement semble suivre l'ancien système. En un mot, il faut donner plus de pouvoir à la région. L'Etat ne doit pas intervenir dans la détermination des projets que nécessite la région».


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