Il a fait d'une pierre deux coups : marquer le but de la victoire et s'installer en tête des buteurs Il y a de ces joueurs qui savent saisir la chance qui se présente à eux car ils savent où ils veulent aller. C'est le cas de l'Ivoirien Didier Liberé. Un joueur revenu de loin après une traversée du désert qui aurait pu l'éloigner du championnat tunisien. C'était il y a un an à cette même époque. En août 2011, Didier Liberé errait comme une âme en peine à la recherche d'un preneur. En vain. Gérard Buscher, qui l'avait sorti de ses plans, était contraint de le reprendre aux entraînements. Fatigué de ne pas jouer depuis la phase retour de la saison écoulée, il demanda à son entraîneur au début du nouvel exercice de lui accorder une dernière chance. Le technicien français la lui accorde. Non seulement il retrouve sa place de titulaire au sein de l'effectif marsois, mais il brille de mille feux au point d'attirer la convoitise des autres clubs de la Ligue Une. L'Espérance finit par mettre la main dessus. Il a failli partir ! Fin juillet, Liberé a été inscrit sur la liste des départs, alors qu'il venait de débarquer au début du mois. Il a été annoncé dans un premier temps au Stade Tunisien puis au CSHL. Le joueur a demandé deux jours aux dirigeants hammam-lifois pour réfléchir car il digérait mal l'idée de partir de l'Espérance. Finalement, Liberé ne part pas et réussit à convaincre son nouvel entraîneur. Tout comme Gérard Buscher, il y a quelques mois. Titularisé face à l'ESBK avant-hier, il donne le ton dès la 7' lorsque, servi par Derbali, son tir est dévié en corner. Il était clair que le transfuge marsois voulait marquer les esprits. Après cinq tentatives, Liberé réussit son coup en marquant le but de la victoire. Il n' y a pas mieux pour réussir son baptême du feu d'autant qu'il a fait d'une pierre deux coups : il a offert la victoire à son équipe et devenu, par là même, meilleur buteur du championnat avec 13 réalisations à son actif. Initiative et jeu collectif Pour sa première sortie sous les couleurs espérantistes, il y a eu du bon et du moins bon pour Liberé. Durant la première mi-temps, il ne parvient qu'à se créer une seule occasion nette à la 7' et tirer sans difficultés dans les mains du portier khalladi à la 12'. Le reste de la période initiale, il peine à trouver ses repères au sein de son nouveau groupe. Il s'est perdu en long et en large sur le terrain, sans être vraiment utile pour autant. Heureusement que son calvaire a pris fin à la mi-temps. Après la pause, Liberé s'est inséré peu à peu dans le jeu collectif. Il a fini par échanger quelques passes utiles avec Hichri, Derbali mais surtout Youssef Msakni. Pour le but de la victoire, il a choisi la solution individuelle et mis à profit son talent : il s'enfonce dans la surface avant de trouver le chemin des filets grâce à un joli tir croisé. Il a fallu 64' à Liberé pour atteindre son objectif. Quatre minutes plus tard, il quitte le terrain avec le sentiment du devoir accompli. Que ce soit à l'ASM ou à l'EST, Liberé a réagi à chaque fois qu'il se sent en danger. Au vu de sa première prestation sous les couleurs «sang et or», il est clair que Didier Liberé vise loin, très loin même.