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Remettre à niveau le secteur bancaire
Quelle Politique monétaire aujourd'hui ? - Entretien avec M Hichem Elloumi, président de la commision économique à l'Utica
Publié dans La Presse de Tunisie le 05 - 09 - 2012

«Nos banques sont restées tuniso-tunisiennes alors que les industriels ont fait des pas à l'international en exportant et en s'implantant à l'étranger», déplore l'homme d'affaires.
Entre le renforcement de la compétitivité des entreprises et la préservation du pouvoir d'achat des ménages, il faut trouver un niveau optimal de parité dinar-euro.
Toute politique de relance économique est mise sur le comportement des entreprises. Créatrices de valeur ajoutée et de richesses ainsi que pourvoyeuses d'emplois, ces entités sont sensibles à la moindre fluctuation dans la sphère réelle ou monétaire. Après la révolution, compte tenu des lourds effets collatéraux et la morosité du marché européen, une politique monétaire expansionniste a été mise en place pour réanimer le tissu économique national. Toutefois, les résultats se font encore attendre. Ainsi, il importe de s'interroger si la politique menée satisfait au mieux les besoins d'investissement et d'exploitation des entreprises. Pour ce faire, M Hichem Elloumi, président de la commission économique à la centrale patronale, nous a apporté des éclaircissements sur plusieurs points saillants de la politique monétaire.
« Le premier point positif de la politique menée consiste en la révision à la baisse du taux du marché monétaire. Ce qui réduit le coût de financement et, de surcroît, facilite les investissements», relève-t-il. Une telle mesure est de nature à alléger les charges financières des entreprises et permet à celles-ci de contracter des crédits bon marché pour financer leurs projets. Mais, les deux révisions à la baisse du taux directeur n'ont pas engendré une évolution significative des investissements. Selon le professionnel, « les banques ont été assez sélectives». En d'autres termes, les entreprises qui disposent d'états financiers crédibles ont continué à bénéficier de crédits bancaires tandis crédibles que les entreprises en difficulté ont été encore une fois écartées. D'où, malgré le dopage monétaire de la BCT, « plusieurs entreprises en difficulté n'ont pas bénéficié des financements nécessaires », déplore le représentant de la centrale patronale. Sans parler des mécanismes de soutien qui se sont avérés largement insuffisants pour rééquilibrer les comptes de ces entreprises.
Plus généralement, la thématique du financement par les crédits mérite une explication : « Les banques aujourd'hui se contentent de dire que votre projet est bancable. Et là c'est bien ! Mais, dans beaucoup de cas, les crédits sont refusés sans proposer d'autres alternatives pour satisfaire le besoin financier des entreprises ».
Le financement des entreprises revêt un intérêt grandissant, puisque la majorité des entreprises tunisiennes sont sous-capitalisées. Et la solution, selon l'homme d'affaires, réside dans l'introduction d'un fonds d'investissement et de structures d'investissement en capital. Dans ce cas de figure, « la banque, au lieu de refuser un crédit, peut orienter son client aux bonnes adresses pour capitaliser l'entreprise», avance-t-il.
En somme, le professionnel juge nécessaire, voire urgent, de mener une mise à niveau du secteur bancaire afin qu'il réponde au mieux aux besoins de financement des entreprises mais aussi en conseil, à l'instar de l'appui des banques d'envergure internationale à leurs clients. Sur un autre plan, les banques elles-mêmes souffrent du poids des créances douteuses. « Si on applique les règles internationales en matière de gestion bancaire, une bonne partie des institutions nationales devraient déposer leurs bilans », martèle-t-il. Ainsi, dans toute politique monétaire, il importe alors de prendre les mesures d'assainissement nécessaires pour que les banques gagnent en efficience et en crédibilité. Cette lancée est appelée à se poursuivre sur la voie d'une ouverture à l'international des banques. « Nos banques restent tuniso-tunisiennes alors que les industriels ont fait des pas à l'international en exportant et en s'implantant à l'étranger. », rappelle-t-il. Dans cette perspective, les entreprises tunisiennes souffrent de ne pas trouver les banques nationales sur les marchés étrangers. «On est contraint de nous présenter à des banques qui ne nous connaissent pas. Et c'est plus compliqué de trouver des arrangements, même si on réussit à en trouver », note l'industriel.
Pour favoriser la transformation des banques, il recommande d'exiger un capital plus important pour l'exercice de l'activité bancaire. « Un seuil plus élevé pourrait inciter les banques à se regrouper », d'après notre interlocuteur. De même, il est crucial de trouver les bonnes formules pour stimuler l'ouverture à l'international des banques. « Favoriser l'émergence d'une banque tunisienne bien classée au niveau africain serait une bonne chose », estime-t-il.
S'agissant de la parité du dinar par rapport à l'euro, la monnaie de notre principal client, la dépréciation du dinar est une aubaine pour les exportateurs. Avec un dinar moins cher, les prix des produits tunisiens sont de plus en plus compétitifs sur les marchés étrangers. « Mais c'est très mauvais pour le pouvoir d'achat des Tunisiens », prévient-il. L'inflation importée, due aux prix galopants des produits importés, induit un renchérissement du coût de la vie. Selon une vision citoyenne, l'homme d'affaires recommande de « trouver un équilibre» qui garantit la compétitivité des produits tunisiens sans dégrader le pouvoir d'achat des ménages.
Par ailleurs, dans son analyse, l'industriel n'a pas manqué de brosser un tableau de cette phase de transition. Dans son ensemble, le tissu économique a enregistré une insuffisance des investissements et un fléchissement des exportations. De même, l'instabilité a marqué la conjoncture durant cette période. Ce qui a amplifié l'incertitude et, de surcroît, alimenté les inquiétudes des investisseurs. Ces facteurs conjoncturels se conjuguent avec les défaillances structurelles, notamment d'ordre logistique, qui freinent le rythme de croissance de l'économie nationale depuis belle lurette. Sans oublier la morosité du marché européen, notre premier marché, dont nous subissons directements les répercussions négatives sur le volume des affaires. Il constate que « les secteurs locomotive de l'industrie nationale ont souffert pendant cette période ». Le secteur textile a enregistré une baisse des exportations de 8%. Pour les IME, on affiche un tassement de la croissance des exportations. Il explique « Après la croissance de 15% enregistrée durant l'année dernière, on affichera seulement 4% au cours de l'exercice en cours ». Et de commenter : « Ce qui est en deça des potentialités. ».


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