Arrivé cet été sur les rives du lac Léman, Zouhaier Dhaouadi est venu renforcer le contingent tunisien de l'ETG FC. Star en son pays, l'ailier gauche a retrouvé en Haute-Savoie un certain anonymat. Mais au vu de ses qualités, celui que tout le monde appelle «Zou» pourrait très vite refaire parler de lui. Portrait. Sa première soirée au sein du club l'avait mis dans le bain. Il était arrivé début juillet en compagnie d'Iheb Mbarki et avait rejoint directement ses coéquipiers à Combloux, lieu du stage de pré-saison. Pour l'occasion, un «repas de famille» était organisé, rassemblant joueurs, staff et personnel administratif. Manque de chance pour les deux Tunisiens, en tant que nouvelle recrues, ils avaient dû pousser la chansonnette devant tout le monde. Saber Khlifa les avait aidés, constituant un trio de choc. Le natif de Kairouan avait alors pu apprécier l'esprit de famille régnant au club. Deux mois plus tard, il n'a pas changé d'avis. «Je me sens bien ici. Je me suis très bien intégré. Il y a une bonne ambiance !». Cela dit, son intégration au sein du club ne s'est pas encore totalement matérialisée sur le terrain. Hormis le premier match de championnat contre Bordeaux, le joueur n'a pas eu la chance d'être titularisé en Ligue 1. Une réalité qui ne l'inquiète pas plus que cela. «Bien sûr, tous les joueurs du monde espèrent jouer chaque rencontre. Mais je suis ambitieux et je regarde toujours devant moi. Ça va venir». Il faut dire que changer de championnat n'est jamais évident. «Zou» a troqué un championnat tunisien «technique mais limité» pour un championnat français «plus fort, athlétique et physique». Il a aussi échangé un statut de grande star locale contre celui de joueur comme les autres. Au Club Africain, formation qui l'a révélé au plus haut niveau, il était LA vedette. Un petit sondage parmi les fervents supporters tunisiens permet de connaître son niveau de popularité. D'ailleurs, son départ du pays maghrébin a été un véritable crève-cœur pour eux, mais même à distance, ils continuent de suivre le parcours du joueur, notamment sur les réseaux sociaux du club. Ils sont surtout fiers qu'un talent local s'exporte dans un grand championnat européen. «Je me suis habitué à cet environnement plus calme. Vous savez, au début, quand je suis arrivé à Tunis, j'étais un inconnu. Je connais donc cette situation. J'ai travaillé et petit à petit je me suis fait un nom. J'espère que ça se passera de la même manière ici. Mais je suis heureux de voir que mes supporters me suivent au-delà des frontières. A moi d'être à la hauteur de cette attente !», déclare le joueur. Pas convoqué pour Sierra-Leone–Tunisie, son retour en sélection n'est qu'une question de temps Il sera bien aidé dans cette tâche par Saber Khlifa, arrivé l'été à l'ETG et qui connaît donc bien le club et la région et par Iheb Mbarki. A l'étranger, il est toujours intéressant pour un joueur de pouvoir compter sur des compatriotes. «Ça facilite les choses. L'intégration se fait plus vite. On se voit souvent, même en dehors du club et ça nous permet à Iheb et moi de mieux découvrir la région». Il aura d'ailleurs un peu plus le temps cette semaine de profiter de son temps libre. Trêve internationale oblige, il n'y a pas de match ce week-end. Cela dit, international à de nombreuses reprises, il aurait sûrement préféré être appelé par les Aigles de Carthage pour la rencontre Sierra Leone-Tunisie de cet après-midi, qualificative pour la CAN 2013. Le sélectionneur n'a pas discuté avec lui pour expliquer son choix, mais Zouhaier connaît les raisons : «Il me faut un peu de temps pour que je m'installe bien ici, et après il n'y a pas de raison que je ne réintègre pas l'équipe nationale». Toujours optimiste, ambitieux mais pas impatient, voilà les secrets d'un joueur qui doit maintenant se faire un nom en France.