Le forum de l'Atuge 2012 qui aura lieu le jeudi 13 septembre au palais des congrès a choisi un sujet qui allie le politique aussi bien à l'économique qu'au social. Il s'est donné comme objectif d'aborder le sujet de la responsabilité citoyenne des acteurs économiques et du contrat social. En effet et suite à la disparition d'un pouvoir autoritaire qui a toujours réglé les problèmes de la société tunisienne par l'interventionnisme et le dirigisme, nous remarquons qu'une animosité larvée s'exprime de plus en plus entre les différents acteurs économiques. Cette animosité peut parfois même prendre la tournure d'un semblant de lutte de classes complètement étrangère à notre société. La remise en cause des privilèges et le droit d'inventaire prôné par-ci, par-là ont ouvert grand la porte sur une remise en cause non seulement des privilèges d'une poignée de personnes mais aussi sur les acquis des différentes catégories. L'enchaînement immédiat suite à la disparition de l'ancien régime sur des revendications sociales très importantes dans différents secteurs d'activité en dit long sur cet amalgame qui a pris naissance. Cette crispation des relations sociales entre les employés et les employeurs n'est pas la seule confrontation sociale à noter. En effet, l'inflation du nombre d'incidents parfois même spectaculaires ne trouvent pas leur explication uniquement dans l'affaiblissement de la sécurité et doivent être analysés comme l'expression ultime d'un malaise social qui donne raison à certains de se faire justice et à prendre ce qui leur est dû. Ce choc «tectonique» qui commence à prendre forme dans notre pays ne s'est pas formé au lendemain du 14 janvier et a des origines lointaines qu'on a juste réussi à camoufler et à empêcher de s'exprimer par la force ou par l'infiltration ou par l'amadouement... Cet équilibre qui ne peut être que fragile n'a pas été sauvegardé mais, au contraire, il a été dépassé au profit de mesures sociales et d'incitations forcées que l'ancien régime maniait avec beaucoup de paternalisme pour acheter une sorte de paix sociale. Cette politique court-termiste, même si elle pouvait paraître d'une certaine efficacité, a empêché la responsabilisation des acteurs économiques qui ne définissaient leur rôle qu'en fonction de leur capacité à infléchir le pouvoir en place sans aucune prise en considération de leur responsabilité sociétale. L'urgence et l'importance de cette étude ne s'explique pas uniquement par les bouleversements politiques que vit notre pays mais aussi par le dernier son de glas d'un cycle économique et social où la proportion de la classe moyenne n'a cessé de se rétrécir en cédant de la place aux extrêmes. Une fin de cycle qui enterre définitivement l'Etat providence et couronne la libre entreprise. Une épopée qui a pris note d'un changement inexorable dans les aspirations des citoyens tunisiens et dans leurs habitudes de consommation. L'ensemble de ces changements économiques ne peut avoir que des conséquences majeures sur le poids des acteurs dans la société tunisienne et, par conséquent, sur la perception de leur rôle. Les acteurs économiques se trouvent à la croisée des chemins livrés à eux-mêmes pour se redéfinir un rôle, des obligations, des droits et des termes de contrat avec les parties en face ... une occasion inouïe pour une prise de conscience citoyenne pour tout un chacun !! Afin de couvrir ce sujet, l'Atuge propose un programme qui réunit les premiers responsables de ce débat c'est-à-dire le patronat, le syndicat, l'Etat, les acteurs économiques, les investisseurs nationaux et les investisseurs internationaux.