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Youssef Msakni : « La motivation a fait défaut... » / Mohamed Zouabi : « La chance sourit aux audacieux... » L'ESHS épingle le champion et se maintient en Ligue 1
Ente deux formations aux objectifs diamétralement opposés, la victoire est revenue à l'équipe la plus réaliste... Les quelques spectateurs «privilégiés» de la rencontre opposant le champion de Tunisie à l'ESHS ont été tenus en haleine par une fin de match passionnante. Un scénario improbable mais réalisable, des retournements de situations et un cruel destin pour les concurrents directs de l'ESHS... Et l'Espérance dans tout ça ? Privée des services de Naouara, Bouazzi, Roger, Ben Amor et Darragi, le staff technique a donné sa chance à quelques jeunots, à l'instar de Hadda, Ben Mansour, Ben Cherifia et Khénissi. A ce titre, le turn-over s'imposait de lui-même pour une EST qui revient d'un périple africain des plus fatiguants. Il faut dire qu'entre l'ESHS et l'EST, les objectifs étaient diamétralement opposés. Pour la tête de liste de la Ligue I, finir la compétition sans occasionner de «bobos» aux joueurs, était à l'évidence le but suprême. Pour les visiteurs, c'était tout simplement le match de la saison, tout en espérant quelques faux pas de leurs concurrents pour le maintien. Sans chercher de circonstances atténuantes à la défaite de l'Espérance, force est de constater qu'il est difficile de garder des joueurs sur le qui-vive quand la rencontre est dénuée d'enjeu, alors que les objectifs de la saison sont jusque-là atteints. Maher Kanzari l'affirme d'ailleurs en ces termes : «La motivation a fait défaut et c'est ce qui explique le relâchement». A l'opposé d'une Espérance qui semblait effectuer un galop d'entraînement, l'ESHS a mis beaucoup de cœur à l'ouvrage. On y ajoute la «baraka» et un fabuleux concours de circonstances, et nous voilà en présence d'une équipe qui a sauvé «sa peau» sur le fil, au finish. Existentialiste à souhait que cette équipe de Hammam-Sousse. Elle n'a jamais cessé de croire en ses chances, jusqu'au bout de la souffrance et de l'espoir. Un bel état d'esprit et un mental qui lui ont permis d'être maître de sa destinée. Pour revenir à la rencontre, sans atteindre des sommets, nous eûmes droit à quelques phases de jeu intéressantes mais le cœur n'y était pas pour les locaux alors que les visiteurs ont cafouillé à plusieurs reprises avant d'accélérer la cadence vers la fin. L'EST a évolué en 4-2-3-1 avec Hadda au relais offensif, Korbi au ratissage, Msakni à l'animation, deux inter-gauche et droit que sont Afful et Ayari, et une pointe, en l'occurrence Michael. Glissant tantôt vers un 4-4-2 classique, les «Sang et Or» ont axé leurs constructions offensives sur les couloirs où Chammam à gauche et Janvier sur le flanc droit ont plus d'une fois déboulé pour apporter le surnombre. Volet défense, le jeune Ben Mansour a été associé à Ben Youssef alors que Ben Cherifia a occupé la cage. En face, l'ESHS a évolué de la même manière que son vis-à-vis, avec Walid Dhahri et Fakher Mansouri dans les couloirs, Jawhari au «dispatching» et Bachouche en tant qu'électron libre offensif. Au sein du onze de Hammam-Sousse, la «future» recrue étoilée, l'arrière gauche Ghazi Abderrazak a été de tous les bons coups, apportant son concours sur le couloir gauche, combinant plus d'une fois avec Jawhari et s'illustrant par son aptitude à centrer en course. Dans les cages, et en l'absence de Zouabi, Bayoudh n'a pas démérité et a sorti un match honnête. L'Espoir au finish... En dépit du rythme quelque peu saccadé de la rencontre, le match valait le détour. Trois buts et une fin de rencontre quelque peu torride ont sorti la rencontre d'une certaine monotonie. Bien que défaite, l'EST a toutefois dominé, monopolisé le ballon, tout en se créant une batterie d'occasions, à l'instar de ce caviar de Ben Youssef non exploité par Afful, ce «heading» de Ayari non optimisé par Michael (à la réception), ce nouveau «rush» de Ayari, non optimisé par Msakni qui tergiverse, et cette tête croisée de Michael qui frôla le montant. L'ESHS n'a pas été en reste puisqu'il s'est montré réaliste à souhait. Tout d'abord par Dhahri qui bat Ben Cherifia à bout portant (7'), une frappe enveloppée de Jawhari (le meilleur joueur sur le terrain) qui trouve le gardien « sang et or » à la parade, puis un but somptueux de Ben Nasr qui catapulte le cuir hors de portée du portier de l'EST. Du côté des locaux, l'entrée de Khenissi a donné plus de fantaisie au jeu de l'EST alors que l'incorporation de Traoui n'a pas apporté ce second souffle recherché. Abdelhay Laâtiri s'est par contre distingué par une bonne lecture du jeu adverse, Ben Nasr, Dahmane et Aouichaoui, trois joueurs à tempérament offensifs, étant venus concrétiser la bonne fin de match de l'ESHS. Heureux qui comme Mohamed Zouabi (aperçu du côté des vestiaires) en fin de rencontre: «Ne dit-on pas que la chance sourit aux audacieux! Après le match de Kasserine, on s'est dit que l'on n'a rien perdu mais que l'on n'a rien gagné aussi. On y a cru jusqu'au bout et l'épilogue heureux nous comble de bonheur». insatisfaction du côté des vestiaires de l'Espérance. Youssef Msakni explique la défaite en ces termes: «Plusieurs aléas ont conduit à ce revers. La fatigue, l'usure, l'enchaînement des challenges, le huis clos aussi, alors que la motivation a fait défaut». Si l'Espérance a terminé la saison au petit trot, elle a eu le mérite d'avoir scellé la question du titre depuis quelque temps déjà, se permettant par la suite le luxe d'évoluer, dégagée de toute pression. L'ESHS en a profité pour planter deux buts aussi précieux que décisifs pour le maintien en Ligue I.