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La BCT déclare la guerre à l'inflation et...au déficit commercial
Conjoncture
Publié dans La Presse de Tunisie le 30 - 09 - 2012

«Dés-inciter» les banques à prêter pour la consommation et opter en matière de prêts bancaires pour le principe de la discrimination positive
«Le pire est derrière nous. Le double deep est derrière nous», déclare Chedly Ayari, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie. Reste une inflation galopante et une dérive sans précédent de la balance commerciale contre lesquelles la BCT entend livrer une véritable bataille.
«On nous reproche le manque de réformes bancaires, mais la mission de la BCT, c'est la stabilité des prix et elle est tout au plus un superviseur et régulateur des banques», dit-il encore. «Les réformes ont déjà commencé et c'est mon prédécesseur, Mustapha Kamel Nabli, qui les a initiées, et c'est en bonne marche, ajoute-t-il. Pour ce qui est de l'audit, ce n'est pas une chasse aux sorcières, l'objectif est de rendre la BCT plus dynamique, plus proactive, dans la lignée des réformes entreprises par mon prédécesseur». Une fois n'est pas coutume, on ne peut pas cette fois-ci taxer la BCT de mutisme. Le gouverneur n'a, en l'occurrence, guère été avare en détails. Il s'est même parfois risqué d'être magistralement prolixe. Ce qui toutefois n'ôte en rien à la richesse du propos. La réunion «informelle» qu'il a eue vendredi avec quelques journalistes, juste après la réunion du conseil d'administration de la BCT, a été fort instructive. Le gouverneur a tenu à rappeler qu'en vertu du statut de la Banque, la seule et principale mission de celle-ci est la maîtrise de l'inflation, façon de dire que le secteur bancaire est sous la tutelle du ministère des Finances. Soit. Mais c'est étrangement la BCT et non le ministère des Finances qui a réagi au communiqué de l'agence S&P relatif à la notation du secteur bancaire. Et c'est encore la BCT qui vient de prendre des mesures, annoncées par le gouverneur, pour «dés-inciter», dit-il, les banques à accorder à tout va des crédits à la consommation...Reste l'essentiel et c'est sans doute de loin l'aspect le plus important qui mérite qu'on s'y arrête plus longuement : il s'agit de cette manifeste détermination de la BCT à endiguer l'inflation, «une profonde préoccupation», ainsi que d'endiguer la «dérive de la balance commerciale à un rythme jamais vu auparavant». La virulence du propos de Chedly Ayari nous laisse dire sans grand risque d'exagération que la BCT entend déclarer la guerre à ces deux maux qui rongent véritablement l'économie tunisienne en crise.
Croissance ou inflation : que choisir ?
«Les forces à l'œuvre sont tournées vers l'inflation», martèle le gouverneur de la BCT comme pour mieux souligner le bienfondé et la légitimité de cette guerre à la spirale inflationniste afin surtout de mieux convaincre le gouvernement, l'ensemble des opérateurs économiques et les partenaires sociaux et les amener à se mobiliser pour cette grande entreprise. Les forces à l'œuvre et concourantes ont en effet pour noms : augmentations des salaires, hausses des prix internationaux des denrées alimentaires, hausse du prix du pétrole qui, à 113 dollars le Brent, «semble prendre un tournant pour le pire» et désorganisation des circuits de distribution qui rend «chaotique la relation consommation», fuite en avant des crédits à la consommation... «Est-il nécessaire de faire un taux de croissance de 4.5% ?», s'interroge Chedly Ayari qui pose ainsi d'emblée le dilemme entre le choix de la croissance plutôt que celui de la maîtrise de l'inflation. «2014 ne sera pas une année de reprise, c'est une année de transition; il ne faut pas mettre la pression», dit-il. «Le gouvernement est de plus en plus sensible aux coûts de la croissance», ajoute-il encore.
A fin août 2012, le taux d'inflation s'est élevé à 5.6% contre 3.2% une année auparavant et l'inflation hors produits compensés avoisine les 7%. Il est surtout attendu que les pressions inflationnistes continuent au cours des prochains mois en relation avec l'ajustement des prix de quelques produits et la hausse des prix de certains produits importés, ainsi qu'avec l'augmentation prévue des salaires. Il est à noter que la BCT travaille actuellement et en coopération avec la Banque de France sur les techniques d'anticipation de l'inflation. Autre point «gris», le déficit de la balance commerciale qui atteint, pour les huit premiers mois de 2012, un montant de 3.988 MD, soit 5.6% du PIB. «Laisser filer le déficit commercial, c'est augmenter le déficit courant, et pour le combler, il faut des importations de capitaux et donc augmenter l'endettement extérieur», avertit Chedly Ayari. Les avoirs en devises revenant à 9.810 MDT et 96 jours d'importations, le 26 septembre 2012, contre 13.003 MDT ou 147 jours d'importations et 10.582 MDT ou 113 jours au terme des années 2010 et 2011, respectivement. «Là aussi, on est handicapé par l'exportation. Les espoirs d'augmenter nos exportations vers l'Europe sont réduits et le Tunisien n'est pas spécialement habitué à exporter vers d'autres destinations que l'Europe», constate le gouverneur de la BCT. Autre constat, la diminution de l'importation des biens d'équipement. «Le gouvernement a eu la sagesse de mettre le holà sur la dérive de l'importation des produits non alimentaires», juge-t-il à cet égard. Il s'agit, dit-il, de rationnaliser et non d'encadrer ou de «discipliner» les importations des biens de consommation. Il s'agit de «dés-inciter» les banques à prêter pour la consommation et opter en matière de prêts bancaires pour le principe de la discrimination positive. A cet effet, annonce le gouverneur, la BCT va intervenir à deux niveaux, les crédits de consommation et le change. Les banques devront désormais procéder à des dépôts obligatoires auprès de la BCT (sans rémunération) de l'équivalent ou d'une portion des montants octroyés pour des crédits de consommation. Une concertation est engagée avec elles à travers leur association professionnelle (Apbtef) pour fixer le taux de ces dépôts obligatoires. Pour ce qui est du change, les exportateurs pouvaient jusque-là garder en compte spécial la totalité de leurs recettes en devises et payer leurs importations en dinars, en puisant sur les avoirs en devises des banques. Afin de préserver ces réserves en devises, ils devront recourir en premier lieu à leurs propres comptes spéciaux. Ainsi, les paiements par avance des importations de biens de consommation seront suspendus.
Chedly Ayari précise à ce propos qu'il ne s'agit là que de mesures conjoncturelles qui ne remettent pas en question les principes du libéralisme et du commerce international. «Ce sont là des mesures de sauvegarde prévues par l'OMC pour faire face à un déficit commercial insoutenable», dit-il. Pour ce qui est de la politique monétaire, le gouverneur estime que «le timing n'est pas le plus propice à un réajustement à la hausse du taux d'intérêt directeur», même s'il considère que le taux directeur doit atteindre le taux du marché monétaire.


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