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La violence, la recherche du consensus et le jugement des corrompus, en point de mire Assemblée nationale Constituante : Séance d'audition de membres du gouvernement
L'Assemblée nationale constituante (ANC) a poursuivi, hier matin, la séance de questions au gouvernement sur la situation générale dans le pays et les violences survenues dans plusieurs régions. L'élu Habib Khédher (Ennahdha/rapporteur général de la Constitution) a appelé, dans son intervention, à mettre en place des mécanismes juridiques pour protéger la révolution et «juger les parties qui cherchent à mettre le feu au pays», estimant dans ce sens que «la contre-révolution bat son plein». Habib Khédher a, par ailleurs, affirmé que la première lecture de la Constitution et sa discussion, article par article, aura lieu début janvier 2013. Elle devrait s'achever, a-t-il dit, fin février ou début mars. Des élus du bloc Ennahdha ont, en outre, appelé à l'ouverture d'une enquête sur les causes du décès du secrétaire général de l'Urap-Tataouine, jeudi, et demandé que la région rende des comptes sur «le recours à la violence contre les participants à une manifestation pacifique». Ils ont exhorté le gouvernement à hâter «le jugement des corrompus», invitant les jeunes, dans toutes les régions, à «respecter la loi et les institutions légitimes de l'Etat, seule partie habilitée à juger et à demander des comptes». Dans son intervention, le député Naoufel Ghribi a appelé le ministre de l'Industrie à assumer ses responsabilités vis-à-vis des citoyens de Gabès et à leur verser des réparations pour les préjudices sanitaires et les dégâts écologiques causés par la pollution. Il a, en outre, critiqué les résultats du concours de recrutement des agents d'exécution au Groupe chimique qui, a-t-il estimé, n'ont pas été équitables. «Plusieurs parties cherchent à faire avorter la révolution et à rétablir l'ancien système», a-t-il dénoncé, appelant le gouvernement à ouvrir d'urgence les dossiers de la corruption et à engager rapidement les réformes. Eviter toute forme d'exclusion De son côté, le constituant Mohamed Hamdi (groupe démocratique) a insisté sur la nécessité d'asseoir un dialogue constructif entre les différentes parties politiques, afin de réaliser un véritable consensus, permettant de mettre en place les institutions. Il a ajouté que «la bipolarisation et la prévalence de la loi du plus fort sont de nature à envoyer des messages non rassurants aux citoyens», exhortant toutes les parties politiques à «éviter toute forme d'exclusion et à consacrer le principe de l'alternance pacifique sur le pouvoir». Le député Slim Abdessalem a parlé, pour sa part, de l'absence de transparence dans le traitement par le ministère de l'Intérieur des affaires de violence enregistrées dans nombre de régions, indiquant que l'affaire de l'attaque de l'ambassade des Etats-Unis à Tunis n'est pas «un cas isolé», d'autant plus qu'il s'agit «d'un précédent qui porte atteinte à la crédibilité du pays». Le représentant du mouvement Al Wafa, Rabii Al Aydi a fait remarquer que la majorité des acteurs politiques «ne respectent pas la volonté du peuple et se sont détournés des objectifs de la révolution», relevant que son mouvement a donné la priorité à la lutte contre la corruption. Pour lui «le gouvernement peine à mettre à exécution ses programmes dans tous les secteurs, en raison de l'existence de personnes corrompues qui entravent l'opération de réforme». De son côté, le député Abderrazek Khalouli (parti de la liberté et de la dignité) a critiqué la participation des trois présidences au débat national, organisé à l'initiative de l'Ugtt, affirmant : «Nous n'acceptons de dialogue que dans l'enceinte de l'Assemblée nationale constituante, car l'organisation syndicale est derrière les crises que vit le pays».