Proposition de créer un Ordre des professionnels des auto-écoles pour assainir le secteur Le secteur des auto-écoles est confronté, aujourd'hui, à des problèmes qui risquent de porter atteinte à ses activités. Lors d'une activité de sensibilisation sur le rôle des auto-écoles dans la prévention des accidents de la circulation, organisée par l'Association tunisienne de la culture routière en collaboration avec la Chambre syndicale nationale des auto-écoles à l'occasion de la 1ère Journée africaine de la sécurité routière, les professionnels ont eu l'occasion de formuler leurs observations à propos des conditions de travail. Selon M. Taoufik Laabidi, secrétaire général de l'association, «Nous avons voulu, à travers cette activité organisée dans une partie du stade olympique de Radès, sensibiliser les jeunes lycéens aux règles de la conduite rationnelle. Malheureusement, les jeunes n'ont pas répondu à l'appel». En tout cas, les professionnels étaient présents pour exprimer leurs points de vue au sujet de la situation du secteur. M. Mohamed Fadhel Baccouche, président de la Chambre nationale syndicale des auto-écoles, a affirmé, d'emblée, qu'une commission a été constitué en vue de réviser le cahier de charges et les conditions, du permis de conduire. Des commissions régionales ont même été constituées dans chaque gouvernorat pour effectuer les réformes. Parmi les propositions émises, celle qui concerne les conditions d'exercer le métier, à savoir que l'investisseur doit être titulaire du certificat d'aptitude professionnelle. C'est que certains professionnels ne sont pas du domaine et vont jusqu'à céder leur patente à une autre personne contre rémunération. Guides pour l'examen et l'apprentissage De plus, l'ouverture des auto-écoles devrait être soumise à un concours, vu la saturation constatée dans certaines zones. D'où l'importance de réactiver le rôle des commissions régionales pour le contrôle et le suivi. Les contrevenants pourraient faire l'objet d'un avertissement puis, dans une deuxième phase, d'un retrait de la patente. Certains professionnels ne veulent pas affilier leurs moniteurs à la Caisse nationale de la sécurité sociale sans doute pour faire des économies. D'autres font «des extensions», c'est-à-dire enseignent de nouvelles catégories de conduite sans disposer des compétences dans ce domaine. Une carte officielle portant des données brèves doit bien être affichée à l'intérieur de la voiture pour que le client puisse assurer lui-même le contrôle. Actuellement, et en l'absence de contrôle, plusieurs professionnels agissent dans l'impunité totale. La corruption à l'examen a été d'ailleurs soulevée par plus d'un professionnel. Certains proposent l'installation d'une caméra à l'intérieur de la voiture lors de l'examen pour enregistrer le parcours et constituer ainsi une preuve irréfutable à remettre aux services concernés. La chambre propose un programme pour lutter contre la corruption et un autre pour la formation en utilisant des guides pour l'examen et l'apprentissage. Il est même proposé de passer obligatoirement par l'auto-école pour toute demande de passer le permis de conduire. D'ailleurs, le nombre des auto-écoles est passé de 500 en 1993 à plus de 3.000 actuellement. C'est dire que la concurrence est vraiment féroce et certains professionnels privilégient le côté matériel aux dépens de la qualité de service. Des dispositions internes seront prises pour protéger le secteur contre les dépassements. Les professionnels proposent, en outre, la création d'un Ordre des professionnels des auto-écoles dont les membres seront élus pour agir efficacement et rappeler à l'ordre toute personne en infraction. Le secteur pourrait ainsi être assaini progressivement. De son côté, M. Ahmed Ben Zid a parlé de la conduite économique qui fait gagner au conducteur de l'énergie et donc de l'argent pour le moniteur. La conduite modérée est la première règle à observer. Car une conduite rapide rend le véhicule incontrôlable et le risque d'accident est réel. Il convient aussi d'arrêter le moteur en cas de stationnement même provisoire. Le conducteur est appelé aussi à vérifier régulièrement la pression des pneus pour assurer la stabilité du véhicule. «En cas de fatigue ou de maladie, il vaut mieux s'abstenir de conduire car, dans ces cas, la réactivité sera lente», recommande l'orateur. Dans un souci d'économie d'énergie, l'utilisation du frein à répétition n'est pas conseillée non plus. Certains moniteurs ont déjà commencé à enseigner la conduite économique. Un programme de formation sera élaboré dans ce sens pour apprendre aux enfants et aux jeunes l'importance et les impacts positifs de cette conduite sur l'économie d'énergie et la réduction des accidents.