L'Etat n'est pas une entreprise, mais doit être géré avec le même souci d'économie, d'efficacité et de rigueur que n'importe quelle entreprise devant faire face à la pression de la concurrence et à celle du marché, a estimé Mme Wafa Makhlouf, présidente du centre des jeunes dirigeants d'entreprises de Tunisie (CJD). Selon elle, «l'Etat doit prendre sa part de responsabilité vis-à-vis des entreprises». Intervenant, récemment, au congrès national du CJD sur l'intelligence économique, levier de développement et de performance des PME tunisiennes, Mme, Makhlouf a considéré que «l'Etat doit se mobiliser plus résolument, en identifiant les modes de collecte, de partage et d'analyse des informations, pour les mettre au service du développement des entreprises». L'intelligence économique est un nouveau dispositif, consistant à collecter de l'information, la traiter et l'utiliser, par la suite, aux fins d'améliorer la compétitivité de l'entreprise à l'échelle nationale et internationale. La finalité d'une telle démarche est de savoir interpréter les évolutions de la demande, de la réglementation et des techniques, ainsi que de connaître les faiblesses des concurrents ou des partenaires potentiels. Dans ce contexte, la présidente du CJD a rappelé que l'entreprise tunisienne traverse, actuellement, l'une des périodes les plus difficiles due à une crise économique internationale omniprésente, une inflation galopante, une pression sociale accablante, une administration démissionnaire, un régime fiscal oppressant, un système financier alarmant. Dans son côté, M.Imed Karoui, membre du CJD, a indiqué que cette rencontre cible la sensibilisation de tous les intervenants économiques, aussi bien publics que privés, à l'intelligence économique. Ce nouveau concept se base essentiellement sur le principe de partage des informations (que ce soit sur le marché local ou international), de l'échange d'expériences et de création de synergies entre les acteurs économiques, dans le dessein d'améliorer l'efficacité de l'action de l'entreprise. «Ce genre de partenariat peut aboutir, ultérieurement, à la création d'un réseau national d'intelligence économique, auquel pourront même participer les chargés d'affaires dans les ambassades tunisiennes à l'étranger, pour donner plus d'éclairages sur les nouveautés dans les divers marchés», a-t-il expliqué. Dans son intervention, M.Riadh Bettaieb, ministre de l'Investissement et de la Coopération internationale, a relevé que les entreprises tunisiennes doivent placer l'intelligence économique y compris la recherche permanente d'une information économique fiable, en tant qu'instrument institutionnel stratégique dans leurs dispositifs organisationnels. Ces dispositifs leur permettront de se prémunir des risques et d'augmenter leur capacité de résilience et d'adaptation aux nouvelles contraintes des marchés mondiaux. (TAP)