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Revoir la politique de développement régional Présentation du rapport sur la mesure de la pauvreté, des inégalités et de la polarisation en Tunisie (2000-2010)
L'enquête, qui a porté sur un échantillon comprenant plus de 13000 ménages, a montré que le taux de pauvreté à l'échelle nationale est de 15,5% en 2010 contre 23,3%, en 2005 et 32,4% en 2000 Les régions du Centre-Ouest connaissent le taux de pauvreté le plus élevé avec 32,3%, suivies du Nord-Ouest avec 25,7%,du Sud-Ouest avec 21,5% et du Sud-Est avec 17,9% L'ampleur de la pauvreté a toujours été tue sous l'ancien régime afin de préserver l'image de marque du pays. Mais l'énorme fossé existant entre la capitale et les régions, la précarité, l'inégalité sociale et l'injustice ont fini par alimenter le sentiment d'injustice et de désespoir, mettant le feu au poudre et déclenchant, il y a deux ans, la révolution. A la fin de l'année 2011, l'Institut national de la statistique (INS) a révisé sa méthodologie de mesure de la pauvreté afin d'estimer avec exactitude le taux dans les régions du pays. Les chiffres qui ont été établis au cours des précédentes enquêtes qui ont eu lieu en 2000 et 2005 mais qui n'ont pas été révélées ont été pris en considération au cours de cette dernière enquête dans la mesure où la méthodologie sur la base de laquelle elles ont été réalisées était solide et a permis d'établir des estimations correctes sur les taux de pauvreté au cours des années passées. Les résultats du dernier rapport réalisé avec la collaboration de la Banque africaine de développement et de la Banque mondiale qui ont apporté leur soutien technique et financier ont été présentés, hier, au cours d'une conférence à laquelle ont pris part M. Khalil Zaouia, ministre des Affaires sociales, M. Jamel Eddine Gharbi, ministre du Développement régional et de la Planification, M. Jalel Eddine Ben Rejeb, directeur général de l'INS, et M. Hosni Nemsia expert statisticien. Présentant l'évolution de la pauvreté au cours des dix dernières années, le rapport a apporté un nouvel éclairage sur la situation de la pauvreté en Tunisie à la lumière des données qui ont été collectées au cours de l'enquête nationale sur le budget, la consommation et le niveau de vie des ménages. Les estimations de la pauvreté ont été présentées par gouvernorat, niveau d'éducation, catégorie socio-professionnelle. Selon ledit rapport présenté par le directeur général de l'Institut national des statistiques, le seuil de pauvreté est défini comme étant le niveau de revenu au dessous duquel certaines personnes n'arrivent pas à subvenir à leurs besoins essentiels. Plusieurs autres facteurs entrent également en considération, dont les besoins en calories, le niveau de consommation, la possession de biens.... «La pauvreté relative se base sur le principe de l'équité. Chaque individu a droit aux bénéfices générés par l'usage des ressources de la société. Le seuil de pauvreté est également déterminé à partir de la perception de la pauvreté par les pauvres eux-mêmes. La pauvreté est multidimentionnelle. La compréhension de ce phénomène exige la prise en compte de plusieurs dimensions dont l'analyse de la persistance de la situation de pauvreté. Cette analyse passe nécessairement par la construction d'un indicateur de bien-être à long terme», a souligné le directeur général de l'INS. Les résultats de l'enquête, qui a porté sur un échantillon comportant plus de 13.000 ménages, ont montré que le taux de pauvreté à l'échelle nationale est estimé à 15,5% en 2010 contre 23,3% en 2005 et 32,4% en 2000. Plus d'un million de personnes vivent dans des conditions précaires et n'arrivent pas à subvenir à leurs besoins essentiels. Ce sont les régions du Centre-Ouest qui connaissent le taux de pauvreté le plus élevé avec 32,3% suivies par le Nord-Ouest avec 25,7%, le Sud-Ouest avec 21,5% et le Sud-Est avec 17,9%. La situation de la pauvreté en Tunisie a été analysée en fonction de plusieurs facteurs dont celui de la catégorie socioprofessionnelle. Le taux de pauvreté est très élevé chez les chômeurs avec 40.3%, suivi des ouvriers agricoles avec 28,9%, des analphabètes (23,4%) et des personnes ayant le niveau primaire (18,1%). «Ces résultats vont nous permettre de mieux cibler notre politique d'encadrement de la pauvreté et de mieux répartir nos efforts notamment dans les régions qui connaissent un taux de pauvreté élevé», a souligné, pour sa part M. Khalil Zaouia, ministre des Affaires sociales. Prenant à son tour la parole, M. Jamel Eddine Gharbi, ministre du Développement régional et de la Planification, a relevé, de son côté, que ces chiffres doivent conduire le gouvernement à repenser la politique de développement régional. «Nous ne devons plus penser à augmenter le taux de croissance mais à résoudre plutôt le problème de la pauvreté en Tunisie . Il faut penser à la décentralisation. Il faut mettre en place des programmes de développement et créer des agences de développement local qui seront chargées de la mise en œuvre et du suivi des programmes de développement dans les régions. Il s'agit également d'assurer le suivi des familles qui reçoivent des aides afin de les sortir de la pauvreté». M. Gharbi a, en outre, souligné que deux lois sont actuellement en cours d'approbation afin de mettre en place la politique de décentralisation. «Chaque région doit être dotée d'une structure administrative chargée de faire le suivi sur l'état de développement de la région. Il faudrait également créer un fonds régional de développement géré par une société élue par les souscripteurs de ce fonds. Enfin, il faut penser à développer un nouveau modèle économique et transformer l'avantage comparatif en un avantage compétitif. En d'autres termes, il faut réfléchir notamment aux filières à mettre en place pour valoriser les ressources de la région».