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Deux ans après, que fêtons-nous?
14 Janvier 2011 - 14 Janvier 2013
Publié dans La Presse de Tunisie le 14 - 01 - 2013

Avec cet esprit conventionnel au possible, nous nous devons de célébrer le deuxième anniversaire de la révolution. Sauf que, le peuple tunisien dans sa majeure partie reste insensible à cette agitation. Une cacophonie assourdissante remplit l'espace. Une ligue de protection par-ci, un parti politique par là. Un tohu-bohu de styles et de couleurs. Plus rien n'unit les Tunisiens, même pas leur drapeau. Que célébrons-nous donc au juste ? La révolution en soi ? Ou par ce qu'elle est censée apporter ? Et si le peuple s'adonnait à l'exercice redoutable d'établissement de bilan, quel serait le résultat ? La Tunisie deux ans après, ou le déficit d'une transition démocratique...
Ephéméride du jour : Aujourd'hui on célèbre le deuxième anniversaire de la révolution. C'est aujourd'hui qu'un dictateur déchu, s'est enfui. Comme aujourd'hui la souveraineté du peuple est rétablie. Aujourd'hui encore les Tunisiens ont crié victoire. Le 14 janvier, le jour où le rêve est devenu réalité. Nous pouvons continuer à dérouler sans fin la vulgate triomphaliste, mais le cœur n'y est pas.
Deux ans après, le pays est à l'arrêt sinon recule. Une menace de défaut de payement plane, la menace terroriste aussi. Guerre de tranchées dans les quartiers et les régions. Instabilité généralisée. Autorités dépassées. Peuple dépouillé. Classe politique agitée. Sauve qui peut ? Ne cédons pas au discours alarmiste.
Or, cela tenait peu à peu de choses, si le consensus était de mise entre les familles politiques. La Constitution aurait été finalisée, la feuille de route arrêtée, et le pays aurait évité les crises qui l'agitent. Mais ne cédons pas à la tentation idéaliste.
Cette arrogance associée à l'ignorance
Telle que présentée, la mouture de la Constitution est critiquée dans sa forme et son degré d'expertise. Selon des connaisseurs, en l'état, elle n'est pas en avance sur la Constitution de 59, mais carrément en retard. Le peuple réclamait un texte progressiste à l'image de la révolution qu'il a faite, est-ce le cas ? Autre question? Pourquoi avoir écarté les experts qui offraient leur service gratuitement ? Serait-ce cette arrogance liée à l'ignorance ?
Sur des points essentiels, comme la garantie de la démocratie, l'égalité citoyenne et le référentiel aux droits de l'homme, les failles ne manquent pas. La place de la religion dans le futur Etat tunisien baigne dans le flou. Et le système politique est une autre question non tranchée. Les pré-requis de la démocratie, les instances de régulation, médias, magistrature, élections ne sont pas instituées, non plus.
Premier constat, au risque de déplaire ; autant la première transition par la Haute instance de protection des objectifs de la révolution avait réussi à faire consensus sur les questions importantes, autant la deuxième réglait les différends par bras de fer et quotas interposés.
Par amour du pouvoir
Mais encore, le décret régulant les élections limitait la période transitoire à une année, onze partis avaient signé l'engagement, hormis le CPR. Un planning a-t-il été fait pour respecter les délais ? Et pour en finir, pourquoi s'être octroyé les pouvoirs législatifs et de contrôle de gouvernement en plus de l'œuvre monumentale de la rédaction de la Constitution ? L'absentéisme endémique des uns et des autres n'a fait qu'enfoncer le clou. Ainsi, si la Constituante était une élève, elle serait recalée pour incohérence de texte, défaut de méthode et dépassement du temps imparti.
La classe politique, enlisée dans un marasme étouffant, n'est pas mieux lotie. Par amour du pouvoir et sans doute de l'argent, elle est perdue dans le calcul coriace des postes et des salaires. Convertie en arène, la scène politique sert aux Tunisiens un combat interminable et pitoyable où personne ne gagne mais tout le monde perd. L'opposition dans sa faiblesse n'a su ni profiter de ce vide politique ni organiser un contre-pouvoir digne de ce nom. Avançant qu'elle est en ordre dispersé
Deux ans après, le flou règne partout. Des effets d'annonce brouillent les cartes et perturbent les esprits. Aucun calendrier annoncé n'est respecté. La transition s'allonge et le peuple est las. Le pays fort de ses enfants, avait besoin d'hommes et de femmes qui placent les intérêts de la nation au-dessus des calculs partisans. Un rêve déjà perdu. Mais ne cédons pas au discours défaitiste.
Ils ont dit
«Les laïques en Tunisie, bien que minoritaires, ont la presse et l'économie sous leur contrôle... L'Administration tunisienne, bien que sous le contrôle d'Ennahdha, est elle aussi entre leurs mains... Même l'armée et la police ne sont pas acquises... Tous les leviers et rouages de l'Etat sont encore entre les mains des laïques...»
(Rached Ghannouchi, président du parti Ennahdha, février 2012. Source : une vidéo fuitée en avril).
Les gens qui croient que la société tunisienne est immuablement paisible et ne peut pas sombrer dans la barbarie se trompent. La civilisation est une couche très mince comme nous l'apprend la connaissance de l'inconscient».
(Fethi Ben Slama, psychanalyste, La Presse, 25 mai 2012).
Le choix de l'Assemblée constituante représente une erreur historique partagée par tous : gouvernement, présidence de la République, syndicats, société civile...Nous n'avions pas imaginé que ce processus allait révéler toute cette cascade de crises et notamment toutes nos contradictions».
(Yadh Ben Achour, juriste. Nessma TV, 25 décembre 2012)
Avec toutes les ambiguïtés qu'il y a dans le projet de constitution, on aura besoin de faire des interprétations très divergentes exactement comme si on n'avait pas de constitution...»
(Mohamed Haddad, islamologue.
La Presse 24 décembre 2012)
«Les divergences L'ANC ne portent pas sur le texte constitutionnel, mais sur la conception du pouvoir, sur le modèle de société et sur l'idée de liberté».
(Kaïs Saïed, constitutionnaliste.
La Presse, 16 novembre 2012)
La forme du pouvoir que le peuple tunisien attend est un système qui établit un équilibre des pouvoirs ; présidentiel, gouvernemental, parlementaire et juridictionnel et met en place un système de freins et de contrepoids.»
(Sadok Belaïd, constitutionnaliste.
La Presse, 3 juillet 2012)


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