Grande favorite de la CAN, la Côte d'Ivoire a déjà composté son billet pour les quarts de finale, mais n'évoluera pas (pour autant) la fleur au fusil face aux Fennecs d'Algérie. Leaders incontestés de leur groupe, les Eléphants entendent finir cette première phase en roue libre, bien que Sabri Lamouchi pourrait laisser plus d'un titulaire au repos et lancer d'entrée... Drogba et autres doublures de valeur! Il faut dire que le sélectionneur tunisien des Ivoiriens avait tenté un coup, façon électrochoc depuis le début du tournoi : il a tout bonnement éjecté Didier Drogba du onze initial! «L'idole des jeunes» n'a foulé la pelouse qu'à un quart d'heure de la fin face aux «Eperviers»... Et bis repetita face aux «Aiglons» de Carthage. Il est évidemment absurde de faire le comparatif entre le buteur star et la jeune pousse alignée à la place de Drogba, en l'occurrence Lacina Traoré. Mais ce dernier, qui explose cette saison à l'Anzhi Makhachkala aux côtés d'Eto'o, s'est bien fondu dans l'équipe et s'est montré utile par ses déviations. Cependant, l'avenir immédiat des Eléphants dans cette compétition n'est pas lié au seul talent de Yaya Touré, à la fantaisie de Didier Konam et à l'opportunisme de Gervinho. Derrière cette belle équipe au cachet offensif détonnant, il y a un staff technique totalement impliqué et nullement impressionné par certains grands noms. Sabri Lamouchi a tout simplement balayé d'un revers de main toute tendance clientéliste ou paternaliste virant vers un favoritisme improductif. Vous l'avez compris, nous faisons allusion au staff technique de la sélection tunisienne avec les résultats que vous connaissez jusque-là. D'ailleurs, comme Lamouchi l'a si bien affirmé en conférence de presse: «L'idée était de ne pas s'emballer face à des Tunisiens qui savent “jouer à l'italienne"». Bloc haut, pressing de zone et harcèlement constant sur le porteur du ballon, les Ivoiriens ont étouffé la Tunisie avant de lui porter l'estocade en deux temps trois mouvements. Toutefois, les Eléphants opéreront-ils de la même manière face à des Fennecs blessés et même meurtris par une élimination précoce? Un fait est certain. «L'éternel favori ivoirien» de la CAN a énormément changé depuis l'arrivée aux commandes de l'ex-stratège parmesan, Sabri Lamouchi. Les «fortes têtes» de la sélection ont été sensibilisées à l'importance de l'esprit de groupe et à la nécessité d'abandonner les ego surdimensionnés. «Un message très clair a été passé. Cette “génération dorée" (dont la majorité des joueurs jouent leur dernière CAN) tentera d'écrire l'une des plus belles pages du football ivoirien et se réconcilier ainsi avec son large public». Les Fennecs attendent leur printemps arabe ! Avec deux revers en deux rencontres, les «Verts» ont dit adieu à la compétition. Une énorme désillusion pour Vahid Halilhodzic qui visait ouvertement le podium, en vain toutefois. Après l'euphorie des éliminatoires, place à l'amertume. Le constat est accablant pour les Fennecs et pour le football maghrébin en général. La tendance se confirme. Le football africain est de nouveau dominé par l'Afrique noire, comme dans les années 80. La parenthèse arabe (victoire de la Tunisie en 2004 puis triplé de l'Egypte en 2006, 2008 et 2010) semble bien révolue. Mais revenons à nos moutons et à cette rencontre de prestige entre les Fennecs et les Eléphants. Vraisemblablement, Vahid Halilhodzic jouera pour la gagne, sans calculs face aux redoutables Ivoiriens. A cet effet, il prévoit encore des changements à certains postes et donnera leur chance à certains éléments non utilisés jusque-là, à l'instar de Ryadh Boudebouz, Khaled Lamouchia et Faouzi Ghoulam. Les Fennecs doivent absolument sortir le grand jeu. Il y va de l'honneur du football algérien.