Pour le porte-parole de l'Espérance, la FTF n'a pas de stratégie à moyen et à long terme. Et son intérêt pour Kanzari entre dans le cadre habituel du... ponctuel L'Espérance de Tunis veut bâtir l'après-Maâloul sur la durée et le travail en profondeur. «Il n'est pas question de céder notre entraîneur Maher Kanzari au profit de l'équipe nationale», tranche le porte-parole Abdessattar Mabkhout, membre du conseil d'administration. «Notre position est claire et définitive : Kanzari est le nouvel entraîneur de l'EST, il a signé mardi pour un an et demi. Même dans le cas contraire, sans document écrit, nous aurions d'ailleurs fonctionné sur la base de la parole donnée. A l'EST, une simple parole donnée vaut d'ailleurs mille contrats signés. Nous avons planifié la prochaine étape sur la conviction que Kanzari est l'homme indiqué pour lancer dans le bain les jeunes et pour renouveler l'effectif. Nous avons une réputation, un classement mondial à défendre, une Ligue des champions à attaquer très prochainement. Pour l'intérêt national, si l'on nous avait sollicités suffisamment à temps, nous aurions peut-être accédé à une éventuelle demande de la tutelle. Mais là, il reste moins d'une semaine avant la reprise. Les délais sont serrés, notre planning repose sur la Champions League. Il est réglé dans cette perspective vitale. Avec en filigrane cette urgence d'apporter du sang neuf pour la réussite de laquelle nous ne trouverons pas mieux que Kanzari. La saison précédente, il a su relever le défi à la tête d'un effectif très jeune. Nous avons mis en place notre stratégie et engagé le technicien capable de la faire réussir. On ne peut pas en dire autant de la fédération : si elle possédait un plan à moyen ou long terme, sur la durée, l'ancien sélectionneur des cadets, en 2007, aurait représenté la solution idéale. Mais là, on a l'impression qu'on veut le recruter pour une opération ponctuelle, pour le passage en Coupe du monde, sur quelques rencontres dont la première arrive le 22 mars, contre la Sierra Leone. Il y a assurément bien d'autres solutions», précise M. Mabkhout. Et si la tutelle exerçait de trop fortes pressions sur l'EST ? «D'abord, il faut respecter le désir de Kanzari qui l'a dit clairement : il veut continuer avec nous. Mais si d'aventure ces pressions s'avéraient insoutenables... et que le jeune coach était poussé à conduire la sélection, nous prendrions acte de ce que nous pourrions considérer comme un tort fait à notre club», assure-t-il. «On ne peut pas être assis entre deux chaises» Depuis mardi, on évoque dans les cercles fédéraux, avec de plus en plus d'insistance, le scénario du cumul qui représenterait, à en croire ces cercles-là, un modus vivendi. Un point de vue que ne partage point le porte-parole de l'EST : «On ne peut pas être assis entre deux chaises ; évitons cette posture inconfortable à Maher Kanzari, inefficace pour l'EN et réellement inopportune pour la fédération. Il n'y a pas d'homme-miracle ; on ne répond pas à coup «d'affectif» pour relancer l'élite», estime le dirigeant «sang et or». Il est vrai qu'en termes de débauchage, après Faouzi Benzarti en 2010, l'Espérance se dit que, peut-être, elle a déjà suffisamment donné... Trabelsi, nouvel entraîneur de Siliya Sami Trabelsi pourrait remplacer Maher Kanzari à la tête du double champion du Qatar, Siliya. L'ancien sélectionneur national, après avoir déposé mardi sa démission, s'est envolé hier pour Doha où il doit négocier son contrat. On parle d'un accord très avantageux en termes financiers, soit cinq à six fois supérieur à ce qu'il percevait en sélection nationale. Son contrat avec la FTF prévoyait un salaire mensuel de 25 mille dinars brut, soit près de 20 mille net. Sans parler des primes. Notons que Kanzari vient de quitter ce même club. Il pourrait être imité par Khaled Korbi, annoncé lui aussi de retour à l'EST.