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Crise politique : crise de pouvoir et conflit de sérail
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 18 - 02 - 2013


Par Mohamed Ali TOUZI
La crise politique actuelle que traverse le pays est une crise de pouvoir et un conflit de sérail par excellence qui donnent à réfléchir sur le détenteur véritable de l'autorité et à se poser la question de qui gouverne en Tunisie. En d'autres termes, et connaissant les prérogatives limitées du locataire du palais de Carthage où se trouve le lieu du vrai pouvoir, à La Kasbah (siège du gouvernement) ou à Montplaisir (siège du mouvement Ennahdha)?
La question mérite d'être posée, d'autant plus que plusieurs indices la corroborent à la lumière du conflit d'approches (réel ou simulé) entre Hamadi Jebali et Rached Ghannouchi quant à l'issue de la crise, l'un proposant un gouvernement apolitique de technocrates, et l'autre soutenant un gouvernement politique consensuel.
Pour comprendre les tenants et aboutissants de ce conflit, il faut le replacer dans la lutte pour le pouvoir, au sein d'Ennahdha, entre les leaders de l'extérieur et ceux de l'intérieur, et entre ceux qu'on qualifie de ‘‘colombes'' et de ‘‘faucons''.
Les divisions au sein d'Ennahdha, que certains tentent vainement de cacher, rappellent à titre de comparaison les divisions qu'avait connues, depuis les années 1960, le parti socialiste destourien (PSD) dont Bourguiba avait toujours nié l'existence, et posent le problème du leadership au sein du parti qui constitue l'élément clé de la Troïka au pouvoir.
Il est vrai que Hamadi Jebali semblerait ne plus se contenter de jouer les seconds rôles au sein d'Ennahdha. En lançant unilatéralement son initiative d'un gouvernement de technocrates, Jebali s'est comporté en homme d'Etat, en prenant soin de n'en aviser aucun parti, quitte à soulever autour de lui colère et désapprobation.
Fort des soutiens qui lui ont été exprimés par certains membres du Conseil de la choura, du bloc d'Ennahdha au sein de l'ANC (de 20 à 25% de ses 89 élus), et de certaines instances régionales du mouvement islamiste, il pouvait déclarer dans une interview à CNN que le seul dirigeant dans le pays c'est lui, non sans rappeler la boutade de Bourguiba en réponse à une question qui lui a été posée par Jean Lacouture («le système? C'est moi le système»!)
Cette attitude, qui lui a été peut-être dictée par les circonstances, est empreinte d'autoritarisme qui n'était pas pour plaire même à certains partisans de son initiative, alors que dire de ses détracteurs qui lui ont reproché de faire cavalier seul dans le lancement de son initiative et la formation du conseil des sages, sans entamer des consultations avec les partis dont certains représentants n'ont pas apprécié la manière (un courrier ordinaire) avec laquelle Jebali les a contactés pour avoir leur avis, y voyant une sorte d'affront.
Par son initiative Jebali a pris tout le monde à contre-pied, mais celle-ci n'a pas de chances d'aboutir sans avoir l'aval du conseil exécutif d'Ennahdha, et surtout l'approbation de l'ANC. Quelle en sera l'issue?
Certains n'excluent pas un retournement de situation d'un côté comme de l'autre, c'est-à-dire soit un alignement général sur la position de Jebali, dont l'initiative aurait sauvé les ‘‘meubles'' d'Ennahdha qui avait essuyé ces derniers jours, à la faveur de l'assassinat du martyr Chokri Belaïd ou du blocage du remaniement ministériel, de sérieux revers (locaux saccagés et incendiés, démission de l'une de ses député(e)s à l'ANC du mouvement, hostilités populaires croissantes visibles dans les manifestations des partis d'opposition), soit dans le retour de l'enfant prodige Jebali (qui a dit qu'il ne démissionnerait jamais de son poste de S.G du mouvement) et son renoncement au projet de gouvernement de technocrates au profit d'un gouvernement consensuel de compétences nationales, comprenant des indépendants et des hommes politiques choisis par consensus national.
Rached Ghannouchi semblerait, selon un journal algérien qui a reproduit ses propos, confiant quant à l'échec de l'initiative de Jebali.
Qui l'emportera dans ce bras de fer, que certains qualifient de simulacre en minimisant les divergences entre Jebali et Ghannouchi, en ce sens qu'au fond les deux hommes ne font que se répartir les rôles afin d'entraîner un équilibre et une autonomie entre pouvoirs variés au sein d'une organisation dont l'un est président et l'autre secrétaire général, dans la perspective d'assurer la mainmise d'Ennahdha sur la vie politique nationale ?
Aujourd'hui, on aura un début de réponse, à la faveur de l'annonce par Jebali des résultas de ses consultations concernant la formation d'un gouvernement de technocrates.
Cependant, une troisième hypothèse n'est pas à exclure dans le cas où Jebali échouerait dans son initiative tout en refusant de se soumettre au dictat de l'aile dure de son mouvement et se résignerait, comme il l'a déjà déclaré, à rendre le tablier au président de la République Moncef Marzouki.
Un autre débat s'ouvrirait à coup sûr sur l'aspect juridique controversé de cette éventualité, et tout laisserait à croire que le pays ne sortirait pas de sitôt de cette crise politique dans laquelle il est plongé, ce qui n'arrangera en rien les affaires du peuple tunisien qui continue de croupir sous les difficultés de la vie quotidienne.


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