Si El Gaouafel paraît rejeter toute possibilité de négociation, l'OBéja se veut moins imperméable. Le début de semaine a été tourmenté. Les lendemains de la 12e journée de Ligue 1 sont douloureux, la polémique prenant une tournure particulièrement enflammée autour du thème de l'arbitrage. Des erreurs arbitrales ont conduit lundi deux clubs parmi ceux qui furent lésés plus que d'autres à consommer l'irréparable. El Gaouafel Sport de Gafsa et l'Olympique de Béja ont annoncé lundi leur retrait de la compétition pour protester contre les erreurs répétées des hommes en noir. Le club du Sud-Ouest va encore plus loin. Par la voix de son vice-président Khaled Bennour, devenu l'homme fort de l'association depuis le retrait du président Nabil Baïer, il fustige une certaine politisation du foot et les privilèges dont aurait bénéficié le président du CSHammam-Lif, Adel Daâdaâ, lequel appartient au mouvement Ennahdha. Ouverture de l'aéroport de Gafsa devant l'avion transportant la délégation banlieusarde alors que cet aéroport était fermé depuis sept mois, renforts sécuritaires particuliers venant d'autres gouvernorats et insistance pour assurer la retransmission télévisée de la rencontre constituent les arguments avancés par le dirigeant gafsien. Lequel énumère les nombreuses erreurs qui ont coûté cher et conduit aux sit-in organisés par les supporters. Dans l'esprit des responsables «jaune et vert», une seule alternative au renoncement au boycott du championnat : «Qu'on nous rende justice. Que l'on nous restitue ce qu'on nous a volé», martèlent-ils. Sous quelle forme? La réponse est évasive d'autant que l'on ne peut ni formuler des réserves contre des décisions arbitrales ni demander de faire rejouer le match en question. La suspension pour deux mois de l'arbitre assistant à l'origine de l'annulation du but régulier inscrit par Amine Letifi ne satisfait pas à elle seule El Gawafel dans le cas duquel nous espérons que la trêve portera conseil. Dans l'immédiat, Gafsa retire sa confiance en les instances sportives. «Ouvrir les dossiers de la corruption» Si EGSG est actuellement confiné dans une conduite jusqu'au boutiste digne d'un front du refus, en revanche, l'OB se prête à la stratégie de la négociation. «Mercredi (hier), nous rencontrons à sa demande le président de la Fédération Wadii El Jary auquel nous allons porter certaines doléances», nous expliquait hier en début d'après-midi Sami Amdouni, porte-parole et président de la commission juridique de l'OB. Nous demandons la dissolution de la composition actuelle de la Direction nationale d'arbitrage et son remplacement par un comité indépendant provisoire chargé de mener la saison jusqu'à son terme. Il faut, par ailleurs, ouvrir le dossier de la corruption touchant le secteur de l'arbitrage. Nous avons saisi à cet effet le ministère public pour ouvrir une enquête sur les déclarations d'Ahmed Mghirbi dans les émissions Dimanche Sport et Sport Nessma évoquant une mafia de l'arbitrage national», nous indiquait hier Sami Amdouni. «Nous avons, par ailleurs, fait appel de la sanction infligée à notre entraîneur Mokhtar Arfaoui. Il a écopé de quatre matches d'interdiction de banc pour “crachat et propos orduriers" sur la feuille d'arbitrage, alors que d'aucuns ont pu s'apercevoir qu'il n'y a pas eu crachat», ajoute le porte-parole du club des Cigognes. Contrairement à ce qui a été annoncé, celui-ci ne rencontrera pas le ministre de la Jeunesse et des Sports, une telle réunion n'étant pas prévue. «Nous tenons à ce que la fédération réagisse aux manigances et petits jeux d'influence entourant les désignations d'arbitres», insiste de son côté Kaïs Amdouni, vice-président de l'OB.