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La réhabilitation de la ferme thérapeutique en point de mire
Ghardimaou
Publié dans La Presse de Tunisie le 16 - 03 - 2013

L'Association des parents et amis des handicapés de Tunisie (Apaht) de Ghardimaou et l'association française Santé Sud ont organisé, le 14 mars 2013 dans la ferme thérapeutique de l'Apaht, une journée de sensibilisation et d'information sur leur projet d'insertion sociale et économique des personnes en situation de handicap mental. Une plate-forme régionale d'insertion socioéconomique des personnes à besoins spécifiques, impliquant des acteurs des secteurs publics et privés, a été créée pour faire le suivi du projet et apporter une assistance technique.
Ghardimaou est située au nord-ouest de la Tunisie, c'est la dernière ville de la vallée de la Medjerda avant la frontière algérienne, distante de seize kilomètres. Elle abrite une ferme thérapeutique de 14 ha, gérée par l'Association des parents et amis des handicapés de Tunisie (Apaht) de Ghardimaou. La ferme a été créée avant l'Indépendance et a été acquise par l'association en 1994. Elle accueille aujourd'hui 43 personnes en situation de handicap, physique ou mental, qui y suivent une formation agricole. D'après le président du comité de direction, Rabeh Stiti, la ferme manque cruellement de moyens, et les équipements et outils agricoles sont pour la plupart en très mauvais état. Dans le bâtiment central de la ferme, le toit en tuiles rouges laisse s'infiltrer l'eau de pluie et les plafonds s'effritent tous les jours un peu plus. Dans les salles les plus salubres, on donne des cours en développement personnel : autonomie, socialisation, communication, etc. On y apprend également comment prendre soin et élever des abeilles, du bétail, des lapins, et faire de la culture maraîchère et arboricole. «Les élèves sont répartis sur trois groupes de 11 environ. L'enseignement est individualisé et adapté au rythme de chacun», explique Sarra Ouechtati, éducatrice spécialisée. L'équipe pédagogique comprend aussi une orthophoniste, à qui manque le matériel médical, une éducatrice polyvalente, ainsi qu'une formatrice agricole. L'équipe est réduite et parfois les enseignantes changent de casquette pour que l'ensemble des activités éducatives, agricoles, sportives ou de détente puissent être menées. Les bénéficiaires, âgés de 14 à 35 ans, semblent épanouis malgré tout. «La ferme est super, j'y viens tous les jours», déclare Houcem, la vingtaine, et qui tient un élevage de lapins dans la ferme avec son ami Raouf. Le centre est dédié à des personnes de moins de 30 ans, mais il admet des jeunes plus âgés, car ces derniers n'ont pas d'autres endroits où aller. «Le centre manque de matériel et de médecins. Même l'eau, ce sont les enfants qui la ramènent avec eux chaque matin dans des bidons en plastique. Mais il n'y a pas d'autres alternatives à cet endroit», confie Saïda Inoubli, dont le fils est admis dans le centre. Le plus dur pour les parents et les familles des enfants en situation de handicap, c'est de vivre avec la peur du lendemain. «Mon frère est à la ferme depuis 17 ans, il n'a pas de salaire fixe et ne bénéficie pas d'appui du ministère des Affaires sociales. De plus, tous ses frères et sœurs sont au chômage», confie la sœur d'un des admis à la ferme. «L'avenir est difficile à envisager pour les handicapés», affirme Neïla Fekiri, elle-même en situation de handicap physique et qui, depuis l'obtention de son diplôme de coupe et de couture en 1979, n'a pas réussi à se faire recruter.
Nouveau départ
Lancé en juin 2012 pour durer 36 mois, le projet de Santé Sud et de ses partenaires locaux, à savoir l'Apaht de Ghardimaou, l'Union tunisienne d'aide aux insuffisants mentaux (Utaim) de Sidi Bouzid et l'Union tunisienne d'aide aux insuffisants mentaux (Utaim) de Testour, a pour objectif général d'améliorer les chances d'intégration sociale et économique des personnes en situation de handicap. Le projet vise l'optimisation de l'organisation de trois fermes thérapeutiques pilotes se trouvant à Testour, gouvernorat de Béjà, Ghardimaou, gouvernorat de Jendouba, et Sidi Bouzid, gouvernorat de Sidi Bouzid. Il vise également l'élaboration et la mise en œuvre d'un projet individualisé d'insertion pour chaque usager en lien avec l'espace agricole, ainsi que la mise en réseau au niveau national et régional des trois fermes pilotes et des acteurs publics et privés du développement agricole. C'est dans le cadre de ce dernier objectif qu'a été organisée la journée du 14 mars à la ferme thérapeutique de l'Utaim à Ghardimaou, où une plateforme régionale d'insertion et de développement socioéconomique a été créée. Celle-ci comprend des acteurs des secteurs publics et privés et se chargera de faire le suivi du projet, d'apporter une assistance technique dans les activités agricoles et un appui au niveau de la formation professionnelle. La plateforme sera également un moyen pour que les expériences nationales d'insertion sociale et économique puissent être mutualisées et capitalisées, et les expériences nationales d'insertion, de médiation thérapeutique et de gestion agricole diffusées.
La journée de sensibilisation a réuni des responsables au sein de l'administration publique dans les secteurs de l'agriculture, de la formation professionnelle et des affaires sociales, des représentants des autorités locales, des agriculteurs de la région, ainsi que des personnes en situation de handicap et leurs proches. L'évènement a commencé par une présentation du projet et un exposé sur la situation de la ferme. «Il y a beaucoup à faire», a déclaré Nabil Trabelsi, délégué de Ghardimaou. Répartis sur trois ateliers, les invités ont pu discuter des problèmes de la ferme et réfléchir ensemble à des solutions afin de valoriser l'espace agricole, améliorer la formation professionnelle et comment changer les regards sur les personnes en situation de handicap. Les participants en sont sortis plus motivés que jamais pour être acteurs dans le projet, et plusieurs d'entre eux ont accepté de faire partie de la plateforme régionale d'insertion et de développement socioéconomique. «La ferme a de grandes potentialités, il faut améliorer les techniques d'élevage du bétail, créer des espaces pour le pâturage, peut être faudra-t-il augmenter la surface de la ferme pour qu'elle soit autonome à 100%», estime Houcine Toukebri, directeur régional de l'Office d'élevage et de pâturage de Jendouba. On a proposé également que les formateurs de la ferme suivent une formation continue au centre de Thibar. Le délégué a promis, quant à lui, d'informer le ministère de l'Equipement sur l'état délabré du centre et de la nécessité de le réhabiliter.
En Tunisie, il y a une trentaine de fermes thérapeutiques gérées par des associations, et la plupart d'entre elles rencontrent des difficultés financières. Si le projet de Santé Sud et ses partenaires locaux réussit, ce seront toutes les autres fermes thérapeutiques qui en bénéficieront grâce au partage d'expérience et des acquis.


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