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Des futurs possibles?!
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 21 - 03 - 2013


Par Rejeb Haji
«Les hommes n'acceptent le changement que dans la crise et ils ne voient la nécessité que dans la crise.» (Jean Monnet)
Faute de service public d'information régionalisé, le chômage sévit et les données à son sujet se contredisent. Quelle est la situation réelle et comment s'en sortir ? Qu'on arrête de nous raconter des histoires, il n'existe pas de modèle prêt-à-penser, clés en main, pour résoudre tous nos problèmes. Qu'on arrête de faire miroiter des modèles de développement dont certains ne connaissent ni les contours, ni les fondements, ni encore les ravages que ces derniers ont causés : des laissés-pour-compte, une plus grande misère et de profondes inégalités. Après avoir balancé des modèles archaïques libéraux qui ont fait leur temps sans faire leurs preuves, ils ont souvent omis les conséquences qui ont été désastreuses : il suffit de se souvenir du Programme d'ajustement structurel et de ses conséquences néfastes sur l'économie de notre pays. Ses principaux défenseurs ont disparu de l'environnement politique d'aujourd'hui. On aurait souhaité les entendre. Ce sont ceux de la «Tunisie de demain», ces apôtres de la dérégulation à outrance. Ils recommandaient la privatisation à tout bout de champ. Mais à quels prix, et sous quelles formes ? Une myriade de journaux prêchait alors «leur bonne» parole pour relayer la propagande officielle dirigée par L'Acte, une vraie pompe à fric. Ces mystères comme d'autres n'ont pas encore été élucidés par la justice.
Même si les a priori demeurent, même si le flou persiste sur les véritables intentions de la nouvelle gouvernance, même si leur projet reste dans le brouillard, il ne faut pas tout leur demander et maintenant ! Même si le nombre de ministres demeure encore trop élevé : trente-sept portefeuilles pour une économie en stagflation, pour une économie qui devrait être de rigueur intelligente. On aurait souhaité retrouver dans la nouvelle équipe une restructuration des départements mettant en relief les objectifs prioritaires poursuivis : un ministère de l'Economie et des Finances et pourquoi pas un ministère de l'Emploi par exemple ?
Outre la hausse des prix des carburants, une autre décision, non adéquate et injuste, a vu le jour ces derniers temps : celle qui consiste à pénaliser les cadres moyens en leur demandant plus qu'à d'autres plus de solidarité et plus de sacrifices. C'est un coup donné à la consommation de la classe moyenne qui représente 80% de la population, alors qu'il aurait fallu l'encourager à consommer même si l'inflation dont le taux déclaré de 6% n'est pas en voie d'être maîtrisée. Le montant attendu de ce nouvel impôt sélectif est une goutte dans l'océan des dépenses estimées de la Caisse de compensation qui se chiffrent à cinq milliards de dinars. Il aurait fallu de l'imagination pour trouver plus de ressources. Le budget 2013 par exemple, où les 3/4 de son montant vont pour le paiement des salaires, ne reflète pas la priorité accordée à la création de l'emploi. Une bombe à retardement guette le pays : sur trois chômeurs recensés un est diplômé de l'enseignement supérieur. Le palliatif retenu en créant les 25.000 emplois dans la fonction publique n'est pas la solution efficace dans une perspective de non-croissance de l'économie. C'est dans les dépenses de souveraineté qu'on aurait dû faire des coupes drastiques. Mais également, une réforme de la fiscalité en instaurant un impôt sur la fortune ou encore une limitation des salaires qui, dans certains secteurs, le financier par exemple, frisent l'indécence. Les montants des primes y dépassent le raisonnable. Pour ce dernier, la création d'une banque d'investissement et la séparation avec les banques d'affaires est une nécessité de clarification. Une taxe spécifiée sur les jetons de présence ou sur les actions au-delà d'un certain montant ou encore une augmentation des taxes sur les produits de luxe, voire lancer un emprunt seraient des solutions plausibles et ramèneraient de l'argent dans les caisses de l'Etat. Le volume attendu des 1% est insignifiant par rapport aux besoins. On aurait mieux cherché à comprimer les dépenses de l'Etat ou encore à contrôler et taxer l'argent parallèle qui nuit à la démocratie naissante et à la stabilité du pays. Encore une fois l'imagination économique n'est pas au premier plan et c'est le politique qui conduit les affaires vers l'inconnu et l'imprévisible. Ces décisions sont, à vrai dire, à côté de la plaque. Il aurait fallu une analyse minutieuse des composantes de la caisse de compensation qui profite actuellement beaucoup plus aux riches, pour la rendre apte à jouer son rôle en faveur des citoyens les plus démunis et lui éviter le dysfonctionnement constaté.
La vérité et la transparence
Pessimistes, nous dirait le gouverneur de la Banque centrale, mais réaliste lui affirme-t-on. Que faire aujourd'hui pour répondre aux vœux de ceux qui ont cru à la révolution et à ses objectifs? Il est vrai que nul n'a de solutions plausibles et réalisables, à court terme, pour des futurs possibles pour notre pays. Mais nous répliquons que rien que la vérité et la transparence doivent être le refrain et le guide des nouveaux venus de cette gouvernance. Si nous leur accordons le préjugé favorable, le temps des cartes blanches a fait son temps. Un pacte de confiance entre les composantes de la société pourrait calmer le désarroi des citoyens. Leur fonction de contrôle tombée dans l'oubli doit réapparaître dans toute sa splendeur et avec toute son exigence. Il faut répéter qu'«il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre », et que l'ignorance et la méconnaissance sont mauvaises conseillères. Avant de juger, il faut apprendre à connaître ou savoir, voire en un mot balayer devant sa porte pour pouvoir tout remettre en question. Nous serons tous comptables des échecs de cette nouvelle gouvernance d'où notre devoir de prévenir et d'ouvrir les yeux. Notre pays n'est pas un laboratoire pour les idées venues d'ailleurs. Des générations entières ont fait leurs preuves dans les responsabilités qu'elles ont assumées, faisant fi de leurs intérêts particuliers. Elles ont mis leurs capacités au service du pays sans demander ni dommages, ni intérêts. Elles ont subi comme d'autres dans leur chair les brimades et les privations. Leur rôle a été de résister sans se réfugier ailleurs ou sans connaître la prison. La lutte contre la dictature peut se manifester autrement que par ces deux biais et il faut également rendre un hommage appuyé à ces autres résistants!
L'appui des forces de progrès
Que les gouvernants choisis après des mois de palabres et de coulisses donnent l'exemple dans leur fonction, en se mettant au service non de leur parti respectif mais de l'ensemble des citoyens. Qu'ils replacent les concepts du marché dans les valeurs de solidarité et d'entraide pour promouvoir la politique sécuritaire, la justice économique et la justice sociale. Qu'on arrête de se comparer aux autres et qu'on se soucie de nos problèmes internes où le danger nous guette de l'extérieur sous des formes sournoises et multiples. Il faut tous ensemble sécuriser notre pays en diminuant à tout prix l'angoisse du lendemain pour nos jeunes, nos femmes et nos vieux. Nous trouverons alors les clés de la réussite et les appuis sans faille des forces de progrès. Construire une démocratie participative par une économie plus solidaire en créant des chaînes de production par l'intermédiaire d'entreprises solidaires coopérant les unes avec les autres. Ce serait une autre issue pour juguler la hausse des prix et limiter les fuites vers les secteurs non-marchands qui découragent toutes les initiatives. C'est là également un nouveau gisement d'emplois non négligeable.
Ces organisations collectives (coopératives, mutuelles, associations, syndicats, organisations non-gouvernementales...) doivent être incitées par l'Etat à se regrouper. Cette approche qui n'est pas dans nos traditions, comme c'est le cas dans certains pays d'Amérique latine, peut contribuer à renforcer le troisième secteur désigné par l'économie sociale et solidaire. Le bénévolat sans but lucratif avec une gestion participative et une priorité de l'individu sur le capital serait la finalité. Les besoins de la collectivité seraient la primauté. La société civile deviendrait alors le vecteur adéquat. Elle trouverait partout des appuis quand le but proclamé serait la construction d'une société plus humaine, plus solidaire et plus démocratique. J'ai eu à m'en rendre compte en participant au « Forum du futur »....
Rôle déterminant des médias
Le rôle des médias comme quatrième pouvoir serait alors plus déterminant. Les sentiers battus du « politique aux abois » brouillant les cartes seraient aux abandonnés absents. Les nouveaux prétendants, ces illustres inconnus sans programmes reviendraient à être plus modestes dans leurs prétentions et moins subversifs dans leurs paroles. Les politiques, parcourant les ondes, ont trop abîmé l'image de notre pays et ce ne sont pas les économistes qui en sont à l'origine. Ce sont eux qui prêchent le flou et exacerbent les passions. La crainte est que le citoyen se cantonne dans l'indifférence et que l'abstention devienne son refuge.
Malgré les scénarios optimistes du FMI, de la Banque mondiale, de l'Union européenne ou de la Banque africaine, cités par le gouverneur de la Banque centrale, qui considèrent encore notre pays comme le petit « dragon » du Maghreb, les agences de notation ont rétrogradé la note et par la suite celle de toutes nos institutions financières. Les hypothèses de sortie de crise de ces institutions sont conditionnées par la stabilité et le retour de la confiance. «Toute chose étant égale par ailleurs» comme le clament les économistes, ils existent des signaux fondamentaux qui permettent de voir la fin du tunnel et d'amener le pays à bon port. Les données macroéconomiques de notre économie dont les perspectives de développement sont toujours prometteuses demeurent un appât des bailleurs de fonds, toujours à la recherche de partenaires fiables. Nous étions pour eux un « excellent risque », car le remboursement de nos dettes s'est toujours effectué à temps. Il faut être aux aguets !
Notre endettement de 49% étant à la limite du tolérable, faut-il à nouveau jouer leur jeu ? Allons-nous accepter les nouveaux ajustements structurels et leurs recommandations préconisées? Notre miracle économique, souvent loué, a fait illusion. Notre révolution sera-t-elle être également un leurre ? L'exception tunisienne est un monument de propagande qui a trop duré. Se livrer à la même ode sans parler de la grande précarité qui règne dans les régions de l'intérieur, de celles des banlieues, du chômage des diplômés qui s'accentue, de la confiscation du pays par des politiques sans vergogne, c'est garantir le retour à la case départ. Notre salut réside dans notre union. Les rancœurs et les haines aiguisées par des prétendants politiques doivent cesser. Nous devrons entrer dans le cœur du débat, celui de la construction d'un projet pour un avenir meilleur espéré par tous. Un pacte de non-agression et de solidarité devrait être signé autour de la centrale syndicale l'Ugtt.
Nous étions tous dans « un compte de fées », il faut revenir au pays réel et à ses exigences. C'est le devoir de nous tous, quelles que soient nos idéologies respectives!


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