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«Mettre en cause le modèle français de bancassurance n'a pas de sens»
Kiosque international - Secteur financier
Publié dans La Presse de Tunisie le 10 - 07 - 2010

Trois mois après son arrivée à la tête du Crédit Agricole SA, Jean-Paul Chifflet reste encore prudent sur la future stratégie de la banque, mais se mobilise sur les enjeux liés aux évolutions réglementaires dans le secteur
Les banques n'ont, pour une fois, pas occupé le devant de la scène au dernier G20. C'est une bonne nouvelle ?
Tout ce qui aidera au financement de la croissance est une bonne nouvelle. Le sujet des fonds propres est crucial non seulement pour les banques, mais également pour la croissance. Pour que l'économie française reste performante à long terme, nous devons préserver notre rôle d'accompagnateur des particuliers et des entreprises. Les banques sont les sherpas de la croissance et tout particulièrement le Crédit Agricole, premier partenaire financier de l'économie française et qui entend contribuer activement à son redressement. N'oublions pas que 1 milliard de plus de fonds propres immobilisé dans notre bilan, c'est plus de 10 milliards d'euros de crédit accordés en moins.
Le Comité de Bâle semble avoir sensiblement amendé son projet initial sous le feu des critiques des banques. Qu'est-ce qui vous inquiète le plus désormais ?
Nous ne sommes pas inquiets, nous sommes attentifs. Sur des points majeurs, nos arguments ont été entendus. Mais, sur d'autres points, comme notamment les participations dans l'assurance, les réflexions se poursuivent. Nous participons aux réflexions et nous attendons des précisions. Que les régulateurs veuillent mieux encadrer et sécuriser les activités financières les plus risquées, nous sommes tout à fait d'accord. Mais pourquoi pénaliser les banques traditionnelles et mettre en cause le modèle français de bancassurance qui a fait ses preuves pour nos clients? Cela n'a pas de sens.
Le principe d'une taxe bancaire internationale n'a pas été retenu par le G20, alors que la France s'est engagée à en imposer une. C'est là plutôt une mauvaise nouvelle?
Une taxe nouvelle est toujours une mauvaise nouvelle. Cette taxe, si elle voit le jour, va introduire une nouvelle distorsion de concurrence pour les banques françaises par rapport à leurs concurrentes étrangères, notamment américaines, quand nous nous acquittons déjà d'un impôt spécifique qui est la taxe sur les salaires et que la réforme de la taxe professionnelle nous pénalise. Cela va nous désavantager, alors que les banques françaises n'ont ni démérité ni failli durant cette crise. Nos banques sont d'ores et déjà parmi les principaux contribuables du pays. Encore faudrait-il qu'on ne les affaiblisse pas.
Toutes ces mesures vont mécaniquement baisser la rentabilité des fonds propres des banques. Quel est selon vous le seuil acceptable pour les banques ?
Pour que les banques continuent de financer l'économie, elles doivent être en mesure de drainer des fonds propres. En dessous d'un certain seuil de rentabilité, il est clair qu'elles auront du mal à constituer des réserves et à attirer les investisseurs. In fine, c'est une question de dosage. Une chose est sûre en revanche: des rendements de fonds propres (RoE) de plus de 20 % seront désormais complètement décalés par rapport à l'économie et à la société.
Les tensions sur la liquidité sont revenues au premier plan depuis la crise grecque. Est-ce un phénomène qui vous inquiète ?
S'agissant du Crédit Agricole, nous n'avons pas et nous n'avons jamais eu de problèmes de liquidité. Et d'ailleurs nous avons traversé sans difficulté 2008 et 2009. Parce que nous sommes le premier collecteur de dépôts en France, nous avons des réserves importantes, qui nous permettent de ne pas faire appel à la Banque centrale européenne. Pour l'avenir, nous n'avons pas non plus d'inquiétude particulière, même si le marché est perturbé par la question des dettes souveraines ainsi que par les nouvelles règles de liquidité touchant les fonds mutuels américains investis en actifs monétaires. Dans ce contexte, nous venons de lever 1 milliard d'euros à cinq ans avec un « spread » de 0,45 % et nous avons réalisé près des deux tiers de notre programme de refinancement à moyen et long terme de cette année.
Pensez-vous que la publication des «stress tests» permettra de rassurer les marchés ?
Les tests ont le mérite de restaurer la confiance. Soyons sérieux, au-delà de ça, aucun pays européen ne va faire faillite.
Qu'est-ce qui vous a le plus surpris depuis votre prise de fonction en mars?
D'une manière générale, ce qui a été le plus notable, c'est la crise que traversent depuis le mois d'avril les pays d'Europe du Sud. Sur le plan interne, depuis mon arrivée et celle du nouveau président du conseil d'administration, Jean-Marie Sander, nous avons mis davantage l'accent sur l'esprit d'équipe et la transversalité des métiers.
C'est ce que je mets en œuvre au sein d'un nouveau comité de direction et dans le cadre de la construction du projet de groupe auquel nous réfléchissons, avec la FNCA et les caisses régionales. Désormais, l'heure est à la stabilité des hommes et je suis sûr que le Crédit Agricole peut jouer un grand rôle à l'avenir en se montrant uni et mobilisé.
En quoi seriez-vous une banque différente des autres ?
D'abord en travaillant plus que jamais sur la notion d'utilité, de transparence et de loyauté envers le client. Nous sommes une banque aux fondements mutualistes, ce qui veut dire que nous privilégions la performance économique, mais pas à n'importe quel prix. Nous ne faisons pas la course à la taille et nous ne sommes pas prêts à prendre tous les risques pour faire du profit. Deuxième différence majeure, notre horizon c'est le long terme. Nous raisonnons bien sûr à moins de trois mois, mais aussi à plus de dix ans. Et tout cela, c'est tous les jours que nous devons le démontrer, à tous les niveaux de l'entreprise, en remettant les hommes et les femmes au cœur de l'organisation.
Quelles seront les grandes lignes du projet de groupe que vous dévoilerez en décembre ?
Le projet de groupe comme son nom l'indique n'est pas un projet Chifflet. Nous y travaillons, nous en débattons. Nous allons repréciser l'identité et les valeurs propres à ce groupe et réfléchir en conséquence sur nos métiers (banque de détail, assurances, métiers spécialisés, banque de financement et d'investissement). Dans ce domaine, de nombreux scénarios se présentent tels que les partenariats, à l'image de ce que nous avons fait avec Amundi ou encore Newedge.
Mais n'y a-t-il pas urgence à faire remonter le titre Crédit Agricole SA?
Actuellement, la valeur des titres bancaires est difficile à interpréter, vous en conviendrez. Notre capitalisation est aujourd'hui inférieure au montant de nos capitaux propres. Les priorités du groupe Crédit Agricole sont connues : le redressement en Grèce, l'accompagnement de la dynamique du groupe dans ses métiers traditionnels et, dans une optique de long terme, le projet de groupe. Sur la Grèce, nous avons adapté le plan stratégique d'Emporiki. Quant au projet de groupe, nous le dévoilerons le 15 décembre. S'agissant du Crédit Agricole SA, il sera décliné de façon opérationnelle avant le 1er mars 2011.
Vous avez entamé des discussions avec Citic Securities dans le courtage. Que voulez-vous faire exactement avec eux?
Nous sommes en discussion préalable jusqu'à la fin de l'année. Ces discussions s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie globale de la ligne métier courtage du Crédit Agricole. Nous sommes présents en Europe avec Cheuvreux, aux Etats-Unis avec Crédit Agricole Securities et en Asie avec CLSA. Mais CLSA n'est pas en Chine et nous allier avec Citic Securities dans le cadre d'une coentreprise nous permettrait d'acquérir une position forte dans la zone. Je confirme d'ailleurs que CLSA restera dans le giron du groupe Crédit Agricole.
Que voulez-vous faire de Newedge, votre coentreprise dans le courtage sur produits dérivés avec la Société Générale ?
Newedge est une société qui fonctionne bien et avec laquelle nous nous inscrivons dans la durée et une mise en Bourse n'est pas à l'ordre du jour.
Les caisses régionales suivront-elles en cas d'augmentation de capital de Casa ?
Cela n'est pas du tout d'actualité. Je vous rappelle que, même en tenant compte des perspectives Bâle III, le groupe Crédit Agricole est solidement capitalisé. Quant aux caisses régionales, elles sont naturellement très solidaires du groupe. Elles l'ont encore fait dernièrement lors de la distribution du dividende, souscrit en actions par 60 % de nos actionnaires. Cette opération a porté à 56 % la part du capital détenu par les caisses régionales.
Etes-vous prêt à saisir des opportunités d'acquisitions si elles se présentent ?
Pour nous, des acquisitions significatives ne sont pas à l'ordre du jour. Nous ne sommes pas inactifs pour autant, nous avons ainsi récemment renforcé nos positions en Italie, devenant ainsi la 7e banque du pays.
Pioneer en Italie pourrait-il vous intéresser ?
La priorité actuelle est de finaliser l'intégration des activités issues de Caam et de SGAM. Cela étant, nous avions indiqué dès l'annonce de la création d'Amundi que la plate-forme pourrait être ouverte à d'autres partenaires.
Pour terminer, le Crédit Agricole va-t-il continuer de sponsoriser l'équipe de France de football ?
Nous avons arrêté une campagne publicitaire quelques jours plus tôt que prévu. Mais notre partenariat avec l'équipe de France s'inscrit dans la durée et court jusqu'en 2012. Surtout, le Crédit Agricole est et demeure partenaire du football depuis plus de trente-cinq ans, notamment à travers le foot amateur. Les caisses sont très attachées à l'animation de la vie associative locale. Pour les caisses régionales, ce sport a toujours été un facteur de lien social.


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